Pain : n.m. Le pain est un aliment fait de farine, d’eau, de sel et de levain, pétri, fermenté et cuit au four ; masse déterminée
de cet aliment ayant une forme donnée.
Compagnon » : littéralement, la personne avec (cum en latin) qui l’on partage son pain (panis en latin) ; de compagnon vient le
mot « copain ».
Coup : donner un pain / mettre un pain / lâcher un pain / foutre des pains / balancer un pain / coller un pain /
flanquer un pain : mettre un coup (au visage, sur la gueule), un coup de poing, donner un coup, frapper.
Prendre un pain : recevoir un coup.
Prendre un pain » : avoir une amende ou (se faire) endommager quelque chose.
Lâcher un pain : frapper quelqu’un, flanquer un coup de poing ou une gifle.
Mettre son pain (à quelqu’un) (Québec) : donner une volée.
« Être pain » : expression québécoise française signifiant être idiot ou incapable dans un domaine défini.
Être né pour un petit pain (Québec) : manque d’ambition, un destin de peu d’envergure.
En musique, faire un « pain » : c’est faire une fausse note dans un langage plutôt argotique.
Ne pas en perdre une miette : ne rien laisser (sous-entendu une miette de pain).
Avoir mangé plus d’un pain : avoir beaucoup voyagé.
Promettre plus de beurre que du pain : faire des promesses exagérées.
Il a plus de la moitié de son pain cuit : se dit de quelqu’un qui n’a plus longtemps à vivre.
Réussir mieux en pain qu’en farine : terminer heureusement une affaire qui avait mal commencé.
Il n’y a ni pain ni pâte au logis : se dit de quand il est temps de faire les courses.
Rompre le pain avec quelqu’un : c’est partager de manière amicale quelque chose avec un autre.
Il vaut mieux courir à la miche qu’au médecin : avoir un bon appétit est signe de bonne santé.
Pain du Royaume : l’Eucharistie.
« Du pain et des jeux » : ce que réclamait le peuple romain (Panem et circenses), de la nourriture et des distractions.
Pain dérobé réveille l’appétit : ce qui est attrayant est plus attractif.
Mieux vaut pain en poche que plume au chapeau : tout ce qui est superficiel n’a pas de valeur réelle et ne nourrit pas.
Pain coupé n’a pas de maître : une tranche de pain posée sur la table est à tout le monde.
Gagner son pain à la sueur de son front : le gagner durement par son travail, allusion à a malédiction prononcée par Dieu après la faute d’Adam : exercer un métier ou un travail très pénible.
Gagner son pain [quotidien] » : exercer son métier, plus familièrement « gagner sa croûte ».
Faire son pain : en tirer des revenus.
Arracher / enlever le pain de la bouche : interdire à quelqu’un de gagner de l’argent ; prendre le travail de
quelqu’un ; se sacrifier financièrement.
Ôter, retirer à quelqu’un le pain de la bouche : le priver de sa subsistance.
Enlever le pain de la bouche à quelqu’un : Priver quelqu’un de ce qui est nécessaire.
Ôter à quelqu’un le goût du pain : le maltraiter, le tuer.
Être trempé comme une soupe : la soupe, à l’origine, ne désignait pas un bouillon, mais le pain que l’on trempait dedans, d’où l’expression.
« Tel pain, telle soupe » : qui se ressemble s’assembleLe pain quotidien : ce qui est habituel.
Long comme un jour sans pain : se dit d’une situation ou d’un moment où l’on éprouve un grand ennui, durée interminable, ou personne de grande taille.
Grand comme un jour sans pain : grand.
Pour une bouchée de pain : pour un prix dérisoire, pour une somme modique, réaliser un achat à très bas prix.
Avoir du pain sur la planche : initialement, ne pas avoir besoin de travailler pour manger. Depuis 1914-1918 a pris le sens de « avoir beaucoup de travail ».
C’est pain bénit : c’est une aubaine.
C’est du pain bénit» : quand on parle de quelque chose qui « nous tombe du ciel » et qui est perçu comme une aubaine.
C’est pain bénit : ce n’est que justice, c’est bien fait.
Distribution de pain bénit : distribution de baffes et de coups de poing.
Pain : balle d’une grande puissance qui perfore la défense adverse (jargon du sport).
Manger son pain blanc en premier : avoir le meilleur de quelque chose, sous-entendu en attendant l’arrivée du moins bon. L’expression opposée est « manger son pain noir »
C’est du pain blanc : sans souci, très gentil.
Pain raté : pain entamé par les rats, pain trop dur.
Pain ars : pain brûlé.
Pain métourné : pain trop petit (jargon des boulangers).
Pain à grigne : pain fendu.
Se vendre / partir comme des petits pains : se vendre vite et bien.
Ça se vend comme des petits pains : c’est très populaire, ça se vend bien.
Ne pas manger de pain ou qui ne mange pas de pain : qui n’est pas remarquable ; être de peu d’importance.
Pain à cacheter : hostie.
Tortorer le pain à cacheter : communier.
Avaler le pain à cacheter : faire la communion de l’eucharistie.
Pain à cacheter : pleine lune.
Il n’a pas inventé le pain à cacheter : il n’est pas très intelligent.
Pour un morceau de pain : pour pas cher, à bon marché.
Ôter le pain de la main : nuire à quelqu’un.
Ne pas manger de ce pain-là : ne pas agir de la sorte, ne pas marcher ; ne pas pratiquer telle ou telle activité ; ne pas faire quelque chose (par principe) ; être incorruptible ; refus (à caractère moral) ; ne pas accepter quelque chose (avec idée morale, objection morale, de conscience.
Se dit par une personne refusant de se mêler à une affaire qui lui semble étrange (l’affaire = le pain).
Pain polka : pain quadrillé, long et plat de 4 livres (jargon des boulangers).
Ronger son pain : expression populaire pour » ronger son frein »
Manger son pain à la fumée : être témoin d’un divertissement auquel on ne peut prendre part.
Être au pain sec : être dans une passe difficile.
Manger du pain et du fromage : repas de funérailles ; repas après enterrement ; ce qu’on mange à un enterrement.
Manger son pain blanc le premier avant le pain noir : avoir le meilleur avant de passer au plus difficile
Ça ne mange pas de pain » : se dit d’un acte sans conséquence grave ou qui consomme peu de ressources essentielles ; et aussi, cela ne coûte rien..
Tremper son pain de larmes : être désespéré.
Bête à pain : homme bon et simple ; homme, entreteneur, amant (payant).
Bon comme du bon pain / bon comme le pain : personne généreuse et bonne, incapable de malveillance.
Avoir son pain cuit : mourir, ne plus avoir longtemps à vivre, être condamné à plusieurs années de prison.
Il a mangé du pain du roi : il a fait de la prison.
Avoir son pain cuit : avoir des rentes suffisantes pour vivre.
Avoir du pain sur la planche : avoir beaucoup de travail, de tâches à accomplir.
Avoir son pain bien cuit : avoir de quoi vivre, avoir sa position assurée.
Faire des petits pains : amadouer.
S’enlever / perdre le goût du pain : mourir.
Prendre un pain sur la fournée : prendre des arrhes sur le mariage.
Pain rouge : manger son pain rouge : vivre d’assassinats, tué, se battre à mort.
(Lui faire) passer le goût du pain ; il a perdu le goût du pain : tuer, étrangler.
Être du pain bis en comparaison : être moins bien que.
Pain dur : affaire inintéressante.
Ôter le pain de la bouche : empêcher quelqu’un d’obtenir un emploi, lui faire perdre sa place.
Retirer le pain de la bouche » : empêcher de gagner sa vie.
Arracher le pain de la bouche : interdire à
quelqu’un de gagner de l’argent ; prendre le travail de quelqu’un ; se sacrifier financièrement.
Pain perdu : peine perdue.
Rue du pain : gosier ; bouche
Cage / soute à pain : estomac.
Il / elle a volé un pain : personne bossue.
Donner / prendre des pains sur la fournée : prendre quelque chose d’avance ; avoir un enfant d’une femme avant mariage.
Emprunter un pain sur la fournée : avoir un enfant avant mariage.
Pain dur : Homme dur en affaires.
Faire des petits pains : amadouer.
Manger son pain à la fumée : être témoin d’un divertissement auquel on ne peut prendre part.
Être bon comme le pain blanc : être généreux, gentil, serviable.
Pain blanc / pain frais / pain de Jules : revenu du souteneur.
Manger du pain blanc : gagner sa vie en se prostituant.
Gagne-pain : ce qui permet à une personne de gagner sa vie.
Planche à pain : femme sans poitrine.
Embrasser comme du bon pain » : embrasser avec ferveur.
(Le) pain quotidien : acte sexuel, qu’un homme et une femme accomplissent volontiers chaque jour.
Pain de fesse : manger du pain de fesse : revenu du souteneur ; vivre de la prostitution d’autrui.
Pain frais : pucelage.
Pain au lait : pénis.
Prendre un pain sur la fournée : baiser.
Faire des petits pains : forniquer.
Avoir le petit pain : avoir une érection.
L’expression : « Avoir du pain sur la planche » : Avoir beaucoup de travail, beaucoup de tâches à accomplir.
Avant le début du XXe siècle, cette expression voulait dire "avoir des ressources pour l’avenir, être rassuré de ne manquer de rien". L’image s’explique à l’époque où le pain pouvait être conservé longtemps.
Mais l’expression a depuis changé de sens. Au début de son travail de cuisson, le boulanger a du pain (des pains) sur la planche, donc beaucoup de travail devant lui. L’autre explication vient de Claude Duneton citant l’expression argotique utilisée par les voyous, la planche au pain, qui désignait le tribunal. En plus, à cette époque de royauté, manger le pain du roi, cela voulait dire "être en prison ou aux galères (ou à l’armée)", le pain étant fourni gratuitement par l’Etat, donc le roi.
– Citation de l’écrivain américain John Fante (1909-1983) : « La chambre grouillait de souris à la fin, alors j’ai arrêté le fromage et leur donnait seulement du pain. Le pain ils aimaient pas. Résultat, ils on tous changé de crémerie » dans le roman Demande à la poussière (Ask the dust) (1939).
– Citation de l’écrivain Marcel Aymé (1902-1967) : " Je ne mange pas de ce pain-là. Monsieur est trop bon pour moi et trop généreux pour que je lui fasse une chose pareille " dans le roman La bonne peinture (1947).