Soûl : adj. var. (mot venant du latin satullus, de satur « rassasié »).
Rassasié, repu au point d’être dégoûté.
Boire de tout mon (ton, son, etc.) soûl : à satiété, autant qu’on veut (content, suffisance, jusqu’à plus soif).
Fumer tout son soûl.
Ivre : Il était soûl comme un cochon, comme une grive, comme un âne, comme un polonais, comme une bourrique.
Fin soûl : enivré, grisé.
Au XVIIe siècle, déjà, on disait soûl comme un Suisse, par référence aux mercenaires suisses des armées royales qui, pour tromper leur ennui loin de chez eux, n’hésitaient pas à consommer de l’alcool de manière un peu déraisonnable.
Puis, plus tard, au XVIIIe siècle et au XIXe sous Napoléon, ce sont des soldats polonais engagés dans l’armée français qui étaient employés et appréciés. Hors activités militaires, ils devaient probablement se conduire comme les Suisses, ce qui aurait provoqué l’apparition de l’expression, les Suisses du siècle précédent étant oubliés.
– Citation de l’écrivain américain Ernest Hemingway (1899-1961) : « Un homme intelligent est parfois obligé d’être soûl pour passer du temps avec les imbéciles ».