Soupe : n. f. (mot venant du bas latin « suppa »). Une soupe est un potage ou bouillon épaissi par des tranches de pain ou des aliments solides non passés.
Nourriture, repas.
Aller à la soupe : aller manger.
Préparer la soupe : faire à manger.
À la soupe ! : à table !
Soupe populaire, servie aux indigents. Par extension : aller à la soupe populaire, au local où on sert cette soupe.
Être de soupe : être fatigué.
Soupe : en argot militaire : explosif.
Soupe : neige saturée d’eau chez les montagnards et les skieurs. vivement ce qui procure des moyens d’existence.
Par ici la bonne soupe ! : formule rythmique, pour indiquer succession d’actions ; formule
Cracher dans la soupe : affecter de mépriser ce dont on tire avantage, critiquer pour signifier l’avalement, l’ingestion, le gain d’argent (voir cette expression ci-dessous).
Avoir la soupe-et-le-bœuf : bonheur conjugal.
Soupe de perroquet : pain trempé dans du vin.
Servir la soupe à quelqu’un : lui servir de faire-valoir.
Aller à la soupe : profiter d’une source d’argent, sans se soucier de sa provenance.
Aller à la soupe de quelqu’un : suivre quelqu’un par intérêt personnel.
Manger la soupe sur la tête de quelqu’un : être beaucoup plus grand (ou plus fort), le dominer.
Soupe au lait : individu colérique, de caractère vif, irascible, qui change rapidement d’humeur.
S’emporter comme une soupe au lait : se mettre en colère pour un rien, à propos de rien.
Soupe-sept-heures : homme qui a des habitudes de repas régulières.
Faire manger la soupe au poireau : faire attendre.
Soupe de ta fiole ! : j’en ai assez de ta figure.
(Gros) plein de soupe : homme gros et vulgaire.
Manger une soupe à l’herbe : battre sa flemme sur l’herbe, le ventre au soleil, aller gouaper dans les champs sans avoir le sou et dormir dans l’herbe ; dormir en plein air.
Avoir une petite soupe : être ivre
Tremper la soupe : battre (à coups de bâton).
Être trempé comme une soupe : être bien mouillé, par exemple par un orage soudain (la soupe étant le morceau de pain sur lequel on verse le potage) (voir cette expression ci-dessous).
C’est de la soupe ! : se dit d’une musique guimauve.
Gros plein de soupe : personne grosse, grasse.
Hardi à la soupe : fainéant, paresseux.
Cheveux dans la soupe : difficulté.
Tremper sa soupe : gagner sa vie.
Marchand de soupe : maître de pension particulière, restaurateur, hôtelier.
Porteur de soupe : petit rôle de domestique, de valet, de garde, tous les personnages sans importance.
Servir la soupe : jouer des petits rôles.
Faire manger une soupe aux poireaux à quelqu’un : faire attendre quelqu’un.
Manger la soupe à la grimace : repas ou situation en présence d’une personne de très mauvaise humeur, quelque chose de désagréable ; dans une mauvaise ambiance ; mauvais accueil.
Soupe à la grimace : dispute d’un homme avec sa femme.
Arriver ou tomber comme un cheveu sur la soupe : arriver ou tomber mal à propos, arriver à un moment inopportun.
Soupe de perroquet : pain trempé dans du vin.
Se faire bouffer la soupe : être mécontent.
Soupe tout-seul : misanthrope.
Faire la soupe ensemble : association de deux homosexuels passifs
Être le dernier à la soupe : être le dernier à agir
Dormir comme une soupe : dormir profondément.
Être soupe au lait : s’emporter, se mettre en colère rapidement.
Monter comme une soupe au lait : se mettre en colère très facilement, se mettre en colère pour peu de chose.
Voir quelqu’un dans sa soupe » : penser en permanence à quelqu’un.
Être très soupe au lait : être versatile, d’humeur changeante.
Indigestion de soupe à l’herbe : fait de trop dormir, se dit à propos d’une personne paresseuse.
Déguster une soupe de gifles : être battu, recevoir une correction.
Faire manger la soupe aux poireaux : faire attendre.
Être dans la soupe : être ivre, saoul, défoncé,…
Rentier à la soupe à l’oignon : rentrer ivre-mort.
Soupe : acide utilisé pour transformer de la morphine base en héroïne.
Avoir mangé la soupe à la quéquette : être enceinte ; avoir baisé.
Soupe de langues : baiser avec langues entremêlées.
Article connexe : Soupe (synonymes argotiques).
– L’expression « cracher dans la soupe » : critiquer en mauvaise part ce dont on tire un avantage.
La soupe, c’est ce qui nourrit donc, plus largement au figuré, ce qui permet de vivre. Elle symbolise aussi le profit (notin que l’on retrouve dans : par ici la bonne soupe ! qui veut dire quelque chose comme : « à moi les bénéfices, les avantages » ).
Alors, cracher dessus ou dedans, avec toute la connotation de mépris que cette action peut avoir , c’est montrer vraiment peu de considération pour cette nourriture pourtant indispensable ou pour les avantages ou les bénéfices qu’on peut en tirer.
Cette métaphore est utilisée depuis le début du XIXe siècle.
– L’expression « trempé comme une soupe » : complètement mouillé.
Cette expression nous vient du XVIIIe siècle. Si on essaye de la comprendre, aujourd’hui, on pourrait croire qu’elle veut dire : « aussi mouillé qu’une soupe peut l’être », ce qui paraîtrait absurde. Mais en réalité, le mot soupe désignait autrefois la tranche de pain qu’on trempais dans le bouillon et qui en ressortait forcément « trempée comme une soupe ».
Ce n’est qu’avec le temps que, par métonymie, le terme soupe a perdu son sens d’origine pour désigner le bouillon ou le potage que l’on connaît.