Verre : n.m. Un verre est un récipient servant à boire, en verre, en cristal.
(S’) enfiler des verres : boire, consommer, boire plusieurs verres.
Prendre un verre ; s’envoyer un verre : boire.
Avoir un verre de trop / un verre dans le nez : avoir trop bu ; être soul.
Avoir un verre de vin dans la tête : être échauffé par l’alcool.
Boire un petit verre : boire un verre d’alcool.
Être (tout à fait) rincé comme un verre : être ruiné.
Se noyer dans un verre d’eau : être inefficace, désorganisé, travailler sans efficacité, se disperser, être tout de suite dépassé par les événements, être embarrassé pour une chose insignifiante (Voir origine de l’expression ci-dessous).
Une tempête dans un verre d’eau : beaucoup d’agitation et de polémiques pour pas grand-chose (Voir origine de l’expression ci-dessous).
Sécher un verre : boire et vider son verre.
Avoir un verre dans le nez / dans le pif : être ivre, avoir bu.
Descendre un verre : finir un verre, boire un verre.
Verre de consolation : verre d’alcool, eau-de-vie, liqueur.
Téter une goutte : boire un verre.
Lever son verre : porter un toast.
Dernier petit : se taper / s’envoyer le dernier petit : boire le dernier verre.
Sucer un glacis : prendre/ boire un verre.
Sucer une pêche : boire un verre / un coup.
Faire mettre les verres à jour : payer une seconde tournée.
Asphyxier le pierrot : boire un verre de blanc.
Avoir un verre dans le fusil : être ivre.
Se fader un verre : s’offrir un verre.
Se jeter un verre derrière la cravate (cravatouze) : boire un verre.
S’en glisser un derrière la cravate : boire un verre.
Le verre se fane : le verre est vide.
Creuser un verre : boire un verre.
Décrasser la gueule : boire un verre.
Rincer un verre : vider un verre.
Rallumer la chaudière : remplir les verres qu’on a vidés.
Purger : vider son verre.
Piocher : vider son verre.
Monocle : verre à l’œil.
Pierrot : verre de vin blanc.
Prolétaire : verre d’eau.
S’envoyer un aller-retour : boire rapidement deux verres l’un après l’autre, boire deux verres.
Jambe de bois : ne boire qu’un seul verre.
Sens unique : boire un seul verre de vin.
Recharger les accus : boire un verre dans l’espoir d’y puiser de l’énergie.
Piquer une larme : boire un verre.
Remonter l’ascenseur dans les verres : resservir à boire, faire remplir les verres.
Relancer la machine : boire quelques verres le lendemain d’une cuite pour la réactiver.
Boire le verre du coup de pied au cul : Dernier verre avant de se quitter, dernier verre d’eau-de-vie après rincette et pousse-rincette.
Culbuter un verre vider son verre : boire son verre d’un trait.
S’enfiler quelques verres d’alcool dans le moteur : boire.
Basculer son verre : vider son verre.
Con comme un comptoir sans verre : niais.
Mettre une jecte par-dessus : compléter un verre entamé pour participer à une tournée.
Mettre les verres à jour : vider son verre pour repartir sur une tournée.
Redoubler : prendre un deuxième verre ; reprendre une autre consommation ; resservir (à boire)
Le dernier pour la route : le dernier verre d’une série.
Avoir le verre de lampe : avoir une érection.
Faire mettre ou remettre les verres à jour : servir une nouvelle tournée.
Mettre son verre : participer à une tournée.
Descendre son verre : vider son verre.
Prendre un renseignement (sur le zinc) : verre de vin, d’eau-de-vie ; passer au cabaret, boire au comptoir.
Voir Verre (synonymes argotiques).
– Citation du comédien de vaudeville américaine George Burns (1896-1996) : « Un seul verre me suffit pour être saoul, mais je ne sais jamais si c’est le treizième ou le quatorzième ».
– Citation de l’écrivain américain Truman Capote, de son nom de naissance Truman Streckfus Persons (1924-1984) : « Je l’ai invité à prendre un verre ajouta-t-il – Steve ! Seigneur ça remonte à la nuit des temps. Mais qu’est-ce qu’il fabriquait à Boston ? Son ton léger ne gardait plus trace de cette passion dont Peter avait redouté la nostalgie », dans son roman La Traversée de l’été (publié à titre posthume en 2005).
– L’expression « Se noyer dans un verre d’eau » : Être incapable de faire face (sereinement) à la moindre difficulté – Être complètement perdu une fois confronté au moindre changement.
On peut comprendre cette expression comme montrant le côté ridicule qu’il y aurait à réussir à se noyer dans un verre d’eau, fait aussi stupide que celui de se laisser dépasser par la moindre petite difficulté.
Au XVIIe siècle, on poussait même l’exagération plus loin, puisqu’on disait déjà se noyer dans un crachat ou se noyer dans une goutte d’eau.
Mais le sens initial de l’expression n’était pas tout à fait celui-là. Ainsi que le Dictionnaire de l’Académie française de 1762 le signale, il se noierait dans un crachat servait à qualifier un homme malhabile. Cela dit, dès le début du XVIIe siècle, se noyer avait déjà le sens figuré de « se laisser dépasser (ou submerger). »
Le glissement vers le sens actuel s’explique donc aisément.
– L’expression « tempête dans un verre d’eau » : Beaucoup de bruit ou d’agitation pour pas grand chose.
Quelles sont la taille et la force des vagues qu’une tempête pourrait bien provoque dans un verre d’eau ?
Ce ne serait qu’une toute petite agitation dérisoire, sans aucun effet dévastateur que ce soit aux limites ou en dehors du verre.
On peut donc considérer sans risque de se tromper qu’un avis de tempête dans un verre d’eau ne serait beaucoup de bruit pour pas grand chose et ne risquerait pas de semer la panique.
La première attestation de cette expression date de 1849.