Saint-Amour : Le saint-amour est un vin rouge français d’appellation d’origine contrôlée produit à l’extrémité méridionale du département de la Saône-et-Loire.
L’appellation couvre la commune de Saint-Amour-Bellevue, dans le vignoble du Beaujolais. Elle est l’un des dix crus de ce vignoble, qui sont du nord au sud : le saint-amour, le juliénas, le chénas, le moulin-à-vent, le fleurie, le chiroubles, le morgon, le régnié, le brouilly et le côte-de-brouilly.
Le saint-amour est reconnue par l’Institut national de l’origine et de la qualité (INAO) comme appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis le décret du 8 février 1946.
Étymologie : Le saint-amour doit son nom, dit-on, à un soldat romain.
Le saint-amour est produit dans le département de la Saône-et-Loire, à la limite avec celui du Rhône. L’aire de production se trouve à l’extrémité nord du vignoble du Beaujolais.
Vignoble : Les coteaux de Saint-Amour reçoivent un bon ensoleillement. L’altitude y varie de 250 à 470 mètres. Les ceps sont posés sur une arène de granite de Fleurie en décomposition. L’appellation couvre 310 hectares en 2010.
L’appellation est située sur un plateau au sud de la Saône-et-Loire sur la commune de Saint-Amour-Bellevue exclusivement. Douze climats y sont répertoriés : la Côte de Besset, le Clos de la Brosse, les Champs grillés, le Clos des Guillons, le Mas des Tines, vers l’Église, le Chatelet, Le Clos des Billards, les Bonnetes, en Paradis, la Folie et clos du Chapitre.
Encépagement : Le cépage essentiel est le gamay noir à jus blanc ; trois autres sont autorisés comme cépages accessoires, limités à 15 % au sein de chaque parcelle : l’aligoté B, le chardonnay B et le melon B.
Le gamay est un cépage peu vigoureux, faible mais fertile et dont la production doit être maîtrisée car il a tendance à s’épuiser. Les meilleurs vins de gamay sont obtenus, à l’opposé du pinot noir, sur des sols acides et granitiques. Son débourrement précoce le rend également sensible aux gelées de printemps. Il se montre parfois sensible au millerandage lorsque les conditions climatiques sont défavorables au moment de la floraison. Le gamay présente l’avantage de produire une petite récolte sur les contre-bourgeons. Le vin de gamay possède une couleur rouge nuancée de violet, il est pauvre en tanins et dévoile une bonne acidité. Il possède généralement un caractère fruité (fruits rouges, fruits noirs) mais exprime peu de complexité au niveau aromatique.
Culture de la vigne : La taille est courte, en gobelet, éventail ou cordon, simple, double ou charmet avec 3 à 5 coursons à 1 ou 2 yeux. La conduite ancienne traditionnelle était en gobelet à densité élevée (entre 9 000 et 11 000 pieds par hectare). Aujourd’hui, le besoin de mécaniser le vignoble conduit les viticulteurs à planter à densité plus faible, mais supérieure à 6 000 pieds par hectare.
L’écartement entre rangs ne peut excéder 2,3 mètres et entre ceps sur le rang, il doit être au minimum de 0,80 m. Pour les vignes non palissées en gobelet, l’écartement maximum entre rangs ne doit pas excéder 1,5 m. Des allées peuvent être aménagée en arrachant un rang de vigne. L’allée ne doit pas excéder 3 m et doit bénéficier d’un couvert végétal spontané ou semé. Les tournières doivent bénéficier d’un couvert végétal permanent. La hauteur de feuillage entre la limite inférieure du feuillage et la hauteur de rognage doit dépasser 0,6 fois l’écartement entre rangs et un palissage est obligatoire si l’écartement entre rangs dépasse 1,5 m.
La taille courte est obligatoire. Traditionnellement en gobelet, la taille en cordon ou la taille « charmet » (taille inventée par M. Charmet en sud-Beaujolais, intermédiaire entre la taille en cordon et celle en éventail) sont aujourd’hui pratiquées. La taille est limitée à huit yeux porteurs de grappe après épamprage et un bras à deux yeux peut être ajouté en vue de rajeunir la souche.
Vendanges et rendements : Le rendement est limité à un maximum de 58 hectolitres par hectare ; le rendement butoir est de 63 hectolitres par hectare. Le rendement réel est très en dessous du maximum autorisé par le cahier des charges, par exemple le rendement moyen pour l’ensemble de l’appellation lors des vendanges 2010 est de 47,9 hectolitres par hectare.
Les vendanges sont faites à la main, les grappes de raisin devant arriver intactes dans les cuves. Le premier jour des vendanges (appelé « levée du ban des vendanges ») varie selon la maturité des baies, qui dépend lui-même de l’ensoleillement reçu : les années relativement chaudes les raisins sont vendangés tôt, les années relativement froides les vendanges sont plus tardives.
Vinification et élevage : Le mode de vinification du beaujolais explique beaucoup le type de vins très particulier qui y est produit. On l’appelle la macération carbonique : le raisin est encuvé entier et la cuve est fermée pendant quelques jours. La saturation de la cuve empêche les raisins de respirer, les obligeant à un mode de fonctionnement anaérobie. Cette évolution à l’intérieur du grain de raisin s’apparente à un début de fermentation. Elle produit un peu d’alcool et des précurseurs d’arômes. Ensuite, le raisin est foulé et une fermentation traditionnelle se poursuit.
Pour les dix crus du Beaujolais, surtout pour ceux destinés à être élevé pendant une année et à être gardé quelques années de plus en bouteille, la vinification est semi-carbonique, à mi-chemin de la macération carbonique et de la vinification bourguignonne. Le raisin est récolté manuellement, encuvé entier sans éraflage. La fermentation débute comme pour une macération carbonique, mais au moment où le marc destiné au primeur est décuvé et pressé, les cuves destinées au vin de garde sont pigées et la macération se poursuit jusqu’à épuisement presque complet des sucres. Le vin est ensuite écoulé, le marc pressé et la fermentation malolactique peut s’enclencher tant que la température n’est pas trop descendue.
Gastronomie : Le Saint-Amour peut donner deux types de vins différents, selon les choix de vinification pratiquée par les vignerons. Les premiers, de macérations plus courtes, sont plus légers, plus aromatiques, séducteurs et joyeux. Ils peuvent être consommés tôt après la récolte. Avec une macération plus longue ils seront plus charpentés et plus tanniques, plus gras aussi et ce sera des vins à « attendre », en moyenne 4 à 5 ans. Cette différence jouera également sur la robe qui ira de rubis étincelante pour les premiers au pourpre profond pour les seconds. Jeune il sera typé et complexe. Il dégagera de délicats arômes de fruits rouges, de pivoine et, parfois, de pêche et d’abricot. Les vins plus charnus évoqueront le kirsch, les épices et le réséda.
Quelle que soit la vinification adoptée, le saint-amour conjugue élégance et finesse. Vin très fruité, particulièrement agréable en bouche, il gagnera en puissance avec le temps. Les vins aux cuvaisons plus longues seront profonds et voluptueux. Il se gardera de 12 à 15 mois à 5 ans, selon le millésime et le vinificateur. Les vins sont riches et voluptueux. Il est le vin par excellence de la fête de la Saint-Valentin.
Les vins bénéficiant de l’appellation peuvent être repliés sur les appellations régionales beaujolaises (beaujolais et beaujolais-villages), mais aussi bourguignonnes, c’est-à-dire qu’ils peuvent être commercialisés sous les appellations bourgogne, bourgogne grand ordinaire, bourgogne ordinaire, bourgogne passe-tout-grains, bourgogne aligoté et crémant de Bourgogne (dont l’aire de production s’étend sur le Beaujolais, selon les deux décrets du 16 octobre 2009).
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