Prune : n. f. La prune est le fruit du prunier, de forme ronde ou allongée, à peau fine, de couleur
variable, à chair juteuse, sucrée, agréable au goût.
Pour des prunes : pour rien (en parlant d’une action, d’un travail inutile).
Je me suis dérangé pour des prunes : pour rien.
Compter pour des prunes : compter pour rien.
(Pas) pour les prunes : pour rien, en vain, inutilement, pour quelque chose de peu de valeur (voir l’expression ci-dessous).
S’occuper de ses prunes : s’occuper de ses affaires.
Pour des prunes blettes : qui ne compte pas, sans effet ; pas pour rien, pas en vain
Pour des queues de prunes : pour pas grand-chose, rien, en vain.
Pas X pour des prunes ! : formule visant à insister le X.
Avoir de la/une prune (d’enfer) : avoir la forme ; avoir de la chance.
Des prunes ! : Non !, rien à faire !
Aux prunes : jamais.
Aux prunes : l’été prochain.
Figure de peau de prune : insulte.
Prune : contravention, amende.
Mangeur de prunes : tailleur.
Prune de Monsieur : archevêque (allusion aux habits violets).
Prune de Monsieur : boulet de canon (argot des soldats).
Prunes de Monsieur : testicules.
Se faire coller une prune : une amende.
Fait aux prunes : arrêté ou prix en flagrant délit.
Dans le langage de la prostitution, une prune est une passe. Faire "zéro prune " est l’expression employée par une prostituée à une collègue pour lui signifier qu’elle n’a pas
encore fait de passe.
Avoir sa prune : être ivre, un peu ivre.
Se fendre la prune : rire, se marrer.
Prune : coup, coup de poing.
Prune de Monsieur : archevêque, évêque.
Prune de plomb : balle, projectile
Enfiler des prunes : ne rien faire.
Ne pas faire une prune : pour une prostituée, ne pas faire un seul client.
Poser une prune : chier, déféquer.
Prune : étron..
Prunes : couilles, testicules, gland.
« Le gland se tenait, rouge comme une grosse prune, sous les yeux de la jeune femme » (Guillaume Apollinaire, Les Onze mille verges).
Dégorger la prune (les prunes) : éjaculer.
Cela dit, la prune était connue en France depuis l’Antiquité et il est assez probable que cette origine ne soit qu’une légende.
– L’expression « secouer les prunes » ou « secouer comme un prunier » : secouer fortement, rabrouer sévèrement, faire de vives reproches.
Si le sens de « secouer fortement » coule de source, celui de « rabrouer » est un peu moins évident. Mais il s’agit simplement du sens au figuré, considérant qu’une personne qui a eu droit à de sévères remontrances, en est toute retournée. Sans oublier qu’au XVe siècle, le verbe avait le sens de « rudoyer ».
Mais pourquoi le prunier ? Cela vient probablement et tout simplement d’anciens emplois figurés de prune qui depuis le XIVe siècle désignait un coup ou une blessure.
Secouer les prunes est une autre forme différente de l’expression dans laquelle l’arbre est remplacé par ses fruits.
Notez que se secouer les prunes peut aussi vouloir dire « sortir de sa léthargie, de son apathie pour s’activer enfin à quelque chose ». Ou autrement dit s’auto-secouer.