Âne : n. m. Mammifère sauvage ou domestique plus petit que le cheval, à grosse tête et longues oreilles, à robe généralement grise.
Individu à l’esprit borné, incapable de rien comprendre.
Bougre d’âne ! : espèce d’idiot.
Cul d’âne : imbécile.
Faire l’âne pour avoir du son : faire l’imbécile pour obtenir une information utile.
Faire le repas de l’âne : ne boire qu’à la fin du repas.
Tenir l’âne par la queue : uriner.
Âne bâté : ignorant, lourdaud.
Peau d’âne : diplôme.
Être monté comme un âne : avoir un gros pénis.
Bander comme un âne : bander fort.
Les mouches ont changé d’âne : la situation a changé du tout au tout.
Faire l’âne pour avoir du son : faire l’imbécile pour obtenir une information utile.
Âne débâté : homme trop adonné aux femmes.
– Être comme l’âne de Buridan : Hésiter indéfiniment ; ne pas savoir quel parti prendre.
Jean Buridan, né à la fin du XIIIe siècle, était un philosophe. Si son oeuvre écrite n’évoque pas ce âne, devenu célèbre, on dit que, dans ses cours, pour discuter de certaines thèses philosophiques, et en particulier pour opposer les tenants du déterminisme et ceux du libre arbitre (dont il faisait partie), il évoquait l’histoire de cet âne qui va finir par mourir à la fois de faim et de soif car il n’aura jamais su décider s’il devait commencer par se rassasier ou se désaltérer.
Ceci est la thèse classique sur l’origine de cette expression.
– Pour un point, Martin perdit son âne : se dit lorsque quelqu’un rate une affaire pour peu de chose, perd quelque chose d’important pour une raison idiote, par négligence, faute de précautions très simples ; abandonne quelque chose d’important pour lui en croyant récupérer en échange quelque-chose de plus important, mais finalement de peu d’intérêt.
Selon Eugène Boutmy, dans son Dictionnaire de l’argot des typographes paru en 1883, il existe deux explications à cette expression : La première viendrait de deux ecclésiastiques dont l’un deux s’appelait Martin, qui se disputaient l’abbaye de Sonane. Martin perdit le procès parce que le mauvais emplacement d’un point dans une phrase dans l’acre de vente qu’il présentait en modifiait complètement le texte et invalidait l’acte.
La seconde que l’écrivain français Pierre-Marie Quitard (1792-1882) présente comme étant la bonne dans son Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes paru en 1842, vient de l’histoire suivante : L’abbé d’Asello, en Italie, fit inscrire sur la porte de l’abbaye : « Porta, patents esto. Nulli claudaris honesto. » (Porte reste ouverte. Ne sois fermée à aucun honnête homme ). Mais par erreur ou ignorance, le graveur se trompa et écrivit : » Porta, patents esto nulli. Claudaris honesto. » (Porte ne reste ouverte pour personne. Sois fermée à l’honnête homme). Le pape apprenant la teneur de cette inscription retira l’abbaye d’Asello à Martin et la donna à un autre abbé, qui non seulement corrigea la faute, mais ajouta : » Uno pro, puncto caruit Martinus Asello. » (Pour un seul point, Martin perdit Asello). Et comme Asello est très proche du latin asellus qui signifie « petit âne » le proverbe serait né de cette dernière inscription.
– Passer/sauter du coq à l’âne : Dans une discussion ou un écrit, passer brutalement d’un sujet à l’autre, sans transition ni liaison.
Tenir des propos incohérents.
Ceux qui ont été confrontés à l’éducation d’adolescents savent que ceux-ci sont prompts à (tenter de) passer d’un sujet qui les dérange à un autre sans aucun lien, qui les intéresse ou ne les met pas en difficulté.
Le passage « du coq à l’âne » , ils savent parfaitement le pratiquer quand cela les arrange.
Malheureusement, aujourd’hui, le pourquoi de l’âne opposé au coq s’est complètement perdu et il semble n’exister aucune explication réellement satisfaisante de la présence de ces deux animaux dans l’expression.
Tout ce qu’on sait, c’est qu’elle est très ancienne, puisqu’au. XIVe siècle, on disait déjà saillir du coq en l’asne, puis au XVe, sauter du coq à l’asne.
Claude duneton, sans pouvoir en apporter de preuve, évoque une possible confusion entre asne et ane (nom utilisé jusqu’à la fin du XIIIe siècle pour cane). Mais asne (le baudet) se prononçant de la même manière, puis se transformant ensuite en âne, c’est lui qui serait resté dans les mémoires.
L’ancienne version de l’expression (avec saillir) aurait alors évoqué des rapports bizarres entre un coq et une cane, mais sans qu’on puisse vraiment établir un lien avec la signification qui nous en reste.