Abattis : n. m. Les abattis son des abats : tête, pattes et autres parties distinctes et comestibles d’’une volaille.
Par extension membres du corps humain (pieds et mains).
Avoir les abatis canailles : avoir les extrémités massives, grosses mains et larges pieds, qui témoignent éloquemment d’une origine plébéienne.
La locution « numéroter ses abattis » signifie se préparer à une lutte comme si on risquait de perdre l’intégrité et la disposition de ses membres. Tu peux numéroter tes abattis ! (menace).
L’image bizarre véhiculée par cette expression est en fait celle de la personne, qui se préparant à une lutte, doit compter (ou numéroter) ses bras ou ses jambes afin de pouvoir les retrouver à la fin de la bataille. L’expression, qui date du XIXe siècle , est souvent employée sous forme de menace : « ne me cherche pas ou alors, numérote tes abattis ! ».
Le mot abattis nous vient du XIIe siècle où il signifiait « massacre » avant de prendre, au XVIIe siècle, le sens de « abattoir ». Parallèlement, puisqu’on parle d’abattoir, endroit où on découpe les cou et les pattes des animaux (qui font parties des abats), il a pris le sens argotique « de bras et de jambes ». Et c’est avec cette dernière acception, qu’il est utilisé dans l’expression actuelle indiquant la personne qui fait le compte de ses membres, que ce soit avant la bataille (premier sens indiqué) ou après la bagarre (second sens toutefois nettement moins utilisé).