Bouillie : n.f. Une bouillie est un aliment plus ou moins épais fait de lait ou d’un autre liquide et de farine bouillis ensemble, destiné surtout aux bébés qui n’ont pas encore de dents.
Mettre quelqu’un en bouillie : l’écraser, le démolir
Faire dégueuler la bouillie : écœurer un adversaire (jargon de sport).
Faire monter trois kilos de bouillie : distribuer des coups de poing.
Être dans une grande bouillie : dans la misère.
C’est de la bouillie pour les chats : se dit d’un texte confus, incompréhensible.
Faire de la bouillie pour les chats : faire un travail totalement raté, qui ne pourra être d’aucune utilité.
Bouillie pour les chats : affaire avortée, chose mal réussie.
Faire de la bouillie pour les chats : travailler sans profit pour soi ni pour personne.
Origine de l’expression « De la bouillie pour les chats » : Une chose qui ne servira à rien – Un travail gâché, mal fait ; un texte mal écrit, incompréhensible.
Au XVIIIe siècle, notre expression a d’abord eu le premier sens proposé. Deux explications en étaient généralement données.La première venait de ce que les chats ne consomment pas de bouille par crainte de se salir les moustaches. Et la seconde du fait que les chats ayant des crocs aptes à découper et mâcher des aliments durs, il était inutile de perdre du temps à leur préparer de la bouillie. Et comme, pour une chose dont on sait parfaitement qu’elle ne servira pas, il n’est pas vraiment utile de s’appliquer, cette chose sera inévitablement mal faite, ce qui pourrait expliquer que le sens ait dérivé ensuite vers celui d’aujourd’hui. Mais le linguiste français Pierre Guiraud (1912-1983) voit un jeu de mots dans cette expression : pour lui, il faut penser au chas qui, à l’époque de la naissance de l’expression, au milieu du XVIIIe siècle, désignait de la colle d’amidon, puis un infâme bouillon à la consistance de colle à tapisserie, avant, au figuré, de signifier « gâchis ».
Citation de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches dit Céline (1894-1961) « Salades, pétrins, bouillies de perditions, tout en vases fraternitaires, humanitaires suffoqueries gluantes où le trèpe fonce, bourbe, s’affale, vinasse, dégueule et s’endort. S’endort ? Pas longtemps ! Jusqu’à l’extrêmement prochaine ! On va vous réveiller spumeux ! Pardon papillons ! Rêveurs fascicules ! Les fournaises sont presque à point ! Crépitent ! Tout le lointain flamboye déjà fort joyeusement !» dans Bagatelles pour un massacre – 1938.