Croutenârd : n.m. arg. Dès 1936, la prose saisissante et saignante de Louis-Ferdinand Céline gonflait les pages de Mort à Crédit d’un constat intriguant : il se passe quelque chose d’étrange autour des urinoirs. Pourtant, adossée au mur rugueux de la prison de la santé, la dernière pissotière à l’ancienne de la capitale semble aujourd’hui oubliée de tous et bien peu sont ceux qui remarquent désormais ce curieux monument autrefois nommé « vespasienne ».
Construit en 1834 afin d’améliorer l’hygiène publique de la ville, ces urinoirs aux cloisons vert-sombre sont pourtant rapidement devenus l’un des points de rendez-vous secret du monde homosexuel et de la prostitution masculine.
Surnommées les « baies » ou les « tasses », les vespasiennes offraient suffisamment d’intimité pour que s’y nouent les amours anonymes et parfois tarifées.
C’est là que l’on trouvait les croutenârd qui laissent les croûtes de pain rassis dans les urinoirs pour pouvoir les déguster une fois bien imbibées d’urine.
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