Haricot : n. m. L’haricot est une plante herbacée légumineuse, originaire d’Amérique centrale, dont gousses et graines sont comestibles.
Courir/taper sur le haricot à/de quelqu’un : l’énerver, l’importuner. Il commence à me courir sur le haricot (voir ci-dessous).
Courir sur le haricot exprime l’exaspération, l’agacement. Datée de 1892, cette expression a peut-être été influencée par « courir sur le système », le haricot pouvant désigner l’orteil ou peut-être le pénis. On dit aussi « peler le haricot », « taper sur le haricot », « trotter sur le haricot » (voir ci-dessous).
Travailler pour des haricots : pour presque rien.
Des haricots ! : Rien !
C’est la fin des haricots : la fin de tout, tout est perdu. Cette autre et ancienne expression sur le haricot trouve son origine dans les collèges et les universités où la nourriture était frugale (voir ci-dessous).
Être logé à l’enseigne des Haricots, c’est-à-dire dans une mauvaise auberge, est une expression argotique du XIXe siècle citée par Alfred Delvau dans son Dictionnaire de la langue verte (1867).
Des haricots, la vie. (Céline dans « Voyage au bout de la nuit »).
Marcher sur les haricots à quelqu’un : marcher sur ses pieds.
Attraper le haricot : prendre un coup destiné à un autre.
Faire un haricot de quelqu’un : le mettre en pièces.
Haricot : récipient en forme de haricot, destiné à recueillir les vomissements, crachats ou les petits déchets (compresses, etc.) (jargon d’hôpital).
Aller manger des haricots : aller en prison.
Hôtel des haricots : prison de la ville (où on mange des haricots).
Tremper son haricot : tremper son pénis, faire l’amour.
Avoir/mettre le haricot à la portière : bander, être en érection.
Haricot : Clitoris.
Articles connexes :
Haricot vert
Flageolet
Fayot
Vestige.
L’expression Courir/Taper sur le haricot / le système : Ennuyer, importuner, exaspérer.
La forme avec système, apparue peu après la seconde moitié du XIXe siècle, est vue comme une ellipse de courir/taper sur le système nerveux, image où l’on considère celui qui excite le système nerveux d’un autre ou qui lui « tape sur les nerfs ».
En revanche, la seconde forme est très discutée par les lexicographes : ce haricot doit être envisagé d’après ses significations argotiques, l’orteil, la tête, le pénis ou même les testicules, mais ces acceptions ont-elles influencé la naissance de l’expression ? Nul ne le sait. Du coup on n’éliminera pas également la possible influence du verbe haricoter qui, au cours de la première moitié du XIXe siècle, signifiait « importuner » en argot. La présence de courir nous vient probablement du XVIe siècle où courir quelqu’un signifiait déjà « l’importuner », peut-être parce que le mot avait aussi le sens de « fréquenter assidûment » et que celui qui court ainsi quelqu’un peut fortement l’agacer.
L’expression « La fin des haricots » : La fin de tout – La perte complète d’espoir.
Voilà une expression récente, puisqu’elle date du début du XXe siècle, mais à l’origine obscure.
Deux explications parmi d’autres :
– Avant l’apparition de la télévision, les jeux de société étaient une occupation plus que courante. En famille, les mises ne se faisaient pas avec de l’argent, mais avec des choses diverses dont des haricots secs. Et quand un joueur n’avait plus de haricots, c’était vraiment la fin de tout pour lui, puisqu’il était éjecté de la partie.
Et, pour ces derniers, lorsqu’ils n’avaient même plus l’argent nécessaire pour s’acheter ces féculents, cela devenait vraiment la fin de tout.
Citation de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches dit Céline (1894-1961) : « À présent, c’est fini, bien fini, je l’ouvre comme je veux, où je veux, ma grande gueule, quand je veux. Ne vous cassez pas le haricot. » dans L’école des cadavres –1938.