Miche : n. f. Une miche est un gros pain de campagne rond.
Au pluriel : les miches sont les fesses (nord) ou les seins (sud), ou le derrière.
Pincer les miches à une femme : lui pincer les fesses.
Poser ses miches : s’asseoir. Pose tes miches ici !
Serrer les miches : se pousser.
Il est parti en serrant les miches : il est parti la queue entre les jambes, honteux.
Avoir les miches à zéro/les miches qui font gla-gla/les miches qui font bravo : avoir très peur, être mort de peur.
Se cailler les miches : avoir froid.
Avoir chaud aux miches : avoir une peur bleue.
Se grouiller les miches : se dépêcher.
Grouille-toi les miches : dépêche-toi.
Gagner sa croûte avec ses miches : se prostituer.
Grosses miches : gros seins.
Aller au miche : aller racoler.
L’expression « Se cailler les miches / les meules » : Avoir (très) froid.
Et pour commencer, pourquoi dit-on se cailler? L’image serait apparue chez Céline dans les années 1930. On sait que cailler désigne une coagulation sous l’effet d’un refroidissement ou d’une fermentation. Imaginez alors qu’il fasse tellement froid que votre sang caille à l’intérieur de vos veines. Se cailler voudrait alors dire « se refroidir au point que le sang ne puisse plus circuler, tellement il se fige ».
Passons maintenant aux miches. Prenez une belle miche de pain, une grosse boule fendue dans sa longueur. Est-ce que ça ne vous rappellerait pas une belle paire de fesses séparées par un beau sourire vertical ?
C’est en tout cas l’image qui, dans l’argot de la fin du XIXe, a fait appeler miches les fesses. Et pour conforter la métaphore, un peu avant, au milieu du même siècle, la miche désignait aussi la lune, à laquelle on compare souvent les fesses.
Enfin pourquoi les meules ? Là, les explications sont nettement moins affirmatives. Cette appellation des fesses, apparue au milieu du XXe siècle, pourrait être due à l’analogie de forme avec le sommet arrondi d’une meule de foin. L’expression est strictement équivalente à « se geler les fesses » ou « se geler le cul ».