Pili (noix de) : la noix de pili est le fruit du pili (famille des Burséracées : – Nom botanique : Canarium ovatum), qui est un arbre originaire de l’Asie du Sud-Est maritime, la Papouasie-Nouvelle-Guinée et l’Australie du Nord. C’est un arbre très rustique, résineux, au feuillage élégant, dont le fruit a l’aspect d’une grosse olive d’environ 5 à 6 centimètres de long, à la peau noire tirant sur le violet. Cette peau assez fine protège une mince épaisseur de pulpe parfois brun-orangé, parfois jaune verdâtre qui enveloppe un noyau difficile à casser qui renferme une amande. Les plantations commerciales qui existent sont pour une utilisation comme arbre d’agrément, pas pour l’exploitation des fruits du pili. Ceux-ci sont récoltés dans les peuplements naturels des montagnes de la région de Bicol aux Philippines. La production est donc limitée et irrégulière. C’est la raison pour laquelle la réputation de ce fruit n’a, jusqu’à présent, guère dépassé les frontières de l’archipel des Philippines.
Sur le plan nutritionel, la noix de pili contient 75% de matières grasses, et 12 à 16% de protéines. Le noyau est aussi riche en manganèse, en calcium, en phosphore et en potassium.
De toutes les noix du monde, la noix de pili est celle qui contient le plus d’acides gras saturés et le plus de vitamine E, celle-là même qui protège du cholestérol en l’empêchant de se déposer en plaques dans les vaisseaux sanguins. On peut donc manger la noix de pili sans craindre pour ses artères à condition toutefois de ne pas la griller comme le font souvent les Philippins. Outre le fait que cela dénature les acides gras saturés et détruit la vitamine E, des scientifiques y ont trouvé des niveaux inquiétants d’acrylamides. La pulpe est moins recherchée, ce qui est très injuste car elle est tout aussi nutritive que la noix avec 14,2% de protéines et 6,8% d’acides gras selon The encyclopedia of fruit & nuts, de Jules Janick et Robert E. Paull. Du fait de sa très haute teneur en matière grasse la noix de pili a une saveur beurrée de graines de citrouille rôtie. La pulpe est tout à la fois onctueuse et légèrement fibreuse. Son goût raffiné oscille entre l’olive et le safou, un autre fruit, africain celui-là, qui est lui aussi très gras et trop peu connu. Un article lui a été consacré sur ce blog. Quasiment inconnu en Europe, le fruit de pili devrait connaître la même montée en puissance que la noix de macadamia il y a quelques décennies. Mais le pili est un arbre dont la propagation est difficile.
De plus, il n’est pas facile à cloner. Dans plusieurs fermes sur l’île de Tablas aux Philippines sont actuellement expérimentées des plantations de cultivars sélectionnés. Espérons que ces cultivars seront aussi nutritifs que leurs aînés sauvages. Ce n’est malheureusement pas souvent le cas. Les considérations pratiques, notamment celle de productivité, prennent souvent le pas sur tout le reste.
Tout comme le benkoang, le yacon, l’asiminier et bien d’autres encore, le fruit de pili fait partie de ces milliers de ressources comestibles à haute valeur nutritive, peu ou pas exploitées que l’on trouve dans diverses régions du monde et pas seulement sous les tropiques. L’avenir de notre alimentation est intimement lié à ces ressources comestibles. Si nous ne protégeons pas cette biodiversité alimentaire nous nous condamnons à la malbouffe pour l’éternité car aucun aliment artificiel ne peut égaler en qualités nutritives, gustatives et thérapeutiques ceux que la nature nous donne. Aucun d’eux ne peut être mieux adapté à notre organisme que ceux qui font partie de notre biotope depuis des dizaines de millions d’années.
Emplois culinaires de la noix de pili : La noix de pili donne une huile légèrement jaunâtre, principalement composée de glycérides d’acides oléique (44,4 à 59,6%) et palmitique (32,6 à 38,2%).
Les jeunes pousses et la pulpe du fruit sont comestibles. Les pousses sont utilisées dans les salades, et la pulpe est consommée après avoir été bouillie et assaisonnée. La pulpe de pili bouillie ressemble à la texture de la patate douce, elle est grasse (environ 12%) et est considérée comme ayant une valeur alimentaire similaire à celle de l’avocat. L’huile de pâte peut être extraite et utilisée pour la cuisson ou comme substitut de l’huile de et de produits comestibles.