Tabac : n.m. Le tabac est une plante originaire d’Amérique, haute et à larges feuilles, qui contient un alcaloïde toxique, la nicotine.
Passer un / au tabac : battre, frapper, rouer de coups, (très généralement associé aux brutalités policières, aux interrogatoires « musclés ») (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
(Les flics l’on passé à tabac : ils l’on frappé durement).
Passage à tabac : Raclée, sanction violente, correction ; brutalités souvent associées -mais pas exclusivement- à la police (lors des interrogatoires ou par plaisir).
Se foutre / se donner un coup de tabac : se battre ; battre, frapper, donner des coups, Cris, tapage ; applaudissement ; raclée.
Peser une portion de tabac : battre.
Se donner /mettre un tabac : frapper.
Faire un tabac : obtenir un gros succès sur scène (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Ce film a été son premier tabac : son premier succès.
C’est le même tabac : c’est la même chose.
Ce n’est pas le même tabac : c’est tout à fait différent.
Coup de tabac : danger ; difficultés, ce qui ne va pas tout seul ; action violente ; très mauvais temps (navigation) (voir ci-dessous l’origine de cette expression).
Coup de tabac : effort décisif.
Raconter un tabac : tromper.
Donner du tabac à quelqu’un : lui donner de la peine.
Être dans les tabacs : être dans une mauvaise situation.
Jus de tabac : thé.
Paquet de tabac : poils pubiens.
Article connexe : Tabac (synonymes argotiques).
– L’expression « faire un tabac » : obtenir un franc succès.
L’origine de cette expression qui est attestée à partir de 1970 n’est pas certaine. Elle est à rapprocher de avoir le gros tabac, qui, au début du XXe siècle « être très applaudi » pour un comédien de théâtre. Le mot tabac a eu de nombreux sens depuis le début du XIXe siècle. On en retrouve une partie dans les locutions passer à tabac (« rouer de coups »), un coup de tabac (un orage soudain qui malmène un bateau en mer).
Si l’étymologie se trouve bien là, alors que c’est le bruit du tonnerre qui roule (celui du coup de tabac), a pu être comparé à la salve d’applaudissements que reçoit celui qui fait un tabac. On peut aussi penser aux coups donnés avec le pied pour accompagner les applaudissements et faire un maximum de bruit pour montrer la haute appréciation qu’on a eue de la pièce. Il existe aussi la version faire tout un tabac, qui signifie en faire toute une histoire. Mais c’est une autre histoire…
– L’expression « un coup de tabac » : une tempête en mer, soudaine et violente. Un événement brutal aux conséquences lourdes.
Dès le XIIIe siècle, on trouvait dans le sud de la France, des verbes comme tabasser ou tabustar, qui signifiaient donner une « volée de coups » ou « secouer, molester ». le mot « tabac » qui aurait dû être tabas, mais qui a vite été croisé avec tabac (à chiquer ou fumer), est issu de ces verbes pour désigner un ou des coups. D’ailleurs, au XVIIe siècle, donner du tabac voulait dire « se battre ». c’est au début du XIXe siècle que l’expression « coup de tabac » apparaît chez les marins. L’association de « coup de tabac » est un renforcement destiné à insister sur la violence de l’événement redouté. C’est vers la fin du même siècle qu’apparaîtra, avec la même origine, l’expression « passer à tabac » (voir ci-après).
Par extension, « le coup de tabac » utilisé hors de la marine désigne parfois un événement brutal susceptible d’avoir des conséquences importantes.
– L’expression « passer à tabac » : rouer de coups.
Si cette expression ne date que du dernier quart du XIXe siècle, son origine remonte au radical tabb qui exprime l’idée de frapper et qu’on trouve dès le XIIIe siècle dans des dialectes du sud de la France, en Provence et en Occitanie où dès le XVe siècle dans plusieurs verbes dont tabuster qui voulait dire « battre » ou « frapper ».
C’est avec ce radical qu’un tabas argotique est apparu (il donnera le verbe tabasser au début du XXe siècle), vite remplacer par l’homophone tabac par croisement avec le nom de l’herbe à Nicot, mot qui au tout début du XIX siècle a désigné une « volée de coups ». Ce qui suffit alors à expliquer l’usage de ce tabac-là avec passer au sens de « soumettre à l’action de », rôle qu’aurait eu du mal à remplir le tabac à rouler ou à chiquer.