Chop suey (cuisine asiatique) : Le chop suey (en chinois 雜碎 lit. mélange de morceaux) est un mets américano-chinois composé de viandes (souvent de poulet, bœuf, crevettes ou porc, des morceaux de filet de poisson), cuites rapidement avec des légumes tels que des pousses de bambou, des germes de soja, de châtaignes d’eau, d’oignons, des haricots, du chou, du céleri des champignons sautés et liés à une sauce épaissie à l’amidon.
Il est généralement servi avec du riz et de sauce soya, mais peut aussi prendre la forme d’un chow mein avec des nouilles cuites en friture.Dans le monde, le chop suey est à l’origine un plat chinois, les migrants chinois l’ayant emporté avec eux en s’installant dans de nombreux endroits du monde. Avec du riz à la place des nouilles, c’est un des plats traditionnels que préparent les Petits Blancs de La Réunion, population qui s’est volontiers métissée avec les Chinois. C’est également devenu un plat de la cuisine sino-américaine, sino-canadienne et plus récemment, sino-indienne. Les Philippins ont également leur propre version du chop suey.
En général, il comprend une variété de champignons nommé « oreilles de bois » (également connu sous le nom de Tenga ng daga en Tagalog, littéralement : oreille de rat), des carottes et des chayotes et du chou. Certaines préparations comprennent aussi des poivrons et/ou du chou-fleur.
Origines du chop suey : Le mets aurait été inventé pendant la dynastie Qing. Lors de la visite du premier ministre Li Hongzhang aux États-Unis; quand les journalistes ont demandé ce que le Premier ministre avait mangé, les cuisiniers eurent du mal à expliquer et ont simplement dit « mélange de pièces » (雜碎 ou chop suey). Le mets apparait pour la première fois dans une publication américaine New York’s Chinatown : « An Historical Presentation of Its People and Places » de Louis Joseph Beck (1898).
Dans son célèbre livre, » The Gangs of New York » (1927), Herbert Asbury attribue la version occidentale de ce terme à une version simplifiée du cantonais de la phrase tsap sui, ce qui signifie « Pairs et fins », « diverses pièces », ou plus simplement « haché ». Certains prétendent qu’il aurait été inventé par les cuisiniers immigrants chinois aux États-Unis qui travaillaient à construire le chemin de fer transcontinental au XIXe siècle. Il est néanmoins connu dans les restaurants chinois de la ville de New York depuis les années 1880.
En règle générale, le terme chop suey ou za sui, lorsqu’il est utilisé en chinois, a le sens de cuisson des abats d‘animaux. Par exemple, dans le roman classique Le Voyage en Occident (1590), Sun Wukong dit à un lion au chapitre 75 : « Quand je suis passé par Guangzhou (Canton), j’ai acheté un pot pour cuisiner un za sui – alors je dégusterai ton foie, tes entrailles et tes poumons ».
Avant les temps modernes, l’utilisation du mot dans son sens occidental était inconnue de la langue chinoise. Au cours de son exil aux États-Unis, Liang Qichao, un natif de Guangdong, a écrit en 1903 qu’il existait aux États-Unis un aliment appelé chop suey servi dans les restaurants chinois, mais que les locaux chinois ne mangeaient pas. Le terme sui za (杂碎) se trouve dans le récent dictionnaire chinois-anglais à la fois comme une cuisson d’entrailles ainsi que chop suey dans son sens occidental.
Ce double sens a créé une confusion dans certains restaurants chinois dans les pays anglophones, qui affichaient sur leurs menus « mélange d’entrailles » pour expliquer le chop suey.
Dans la culture populaire : L’une des faces les plus célèbres gravées par Louis Armstrong et son fameux Hot Five pour le label Okeh (le 26 février 1926), s’intitule Cornet Shop Suey, en hommage à cette préparation culinaire, dont le trompettiste était fort friand.
Un des titres du groupe System Of A Down paru sur l’album Toxicity s’intitule « Chop Suey ».