Sauce : n. f. Une sauce est une préparation culinaire liquide ou onctueuse, formée d’éléments gras et aromatiques plus ou moins liés et étendus et qui sert à accommoder certains mets.
Ne pas savoir à quelle sauce on sera mangé : ne pas savoir ce qui vous attend de fâcheux. Quelle va être notre situation, notre destin ?
Pluie, averse, douche, (saucée).
Recevoir la sauce : se faire mouiller.
On le met à toutes les sauces : on lui attribue toutes sortes de travail.
Un repas à vingt euros sans la sauce : sans extra.
Sauce : argent, fric.
Qu’il en boive la sauce : qu’il en assure les conséquences.
Faire de la sauce : improviser.
Gâter la sauce : gâcher une affaire.
Ne pas savoir à quelle sauce le mettre : ne pas savoir comment le prendre, l’utiliser.
Arranger / accommoder à la sauce piquante : donner une réprimande ou correction sévère à quelqu’un.
Bouffer des briques à la sauce aux cailloux : jeûner, ne pas manger, ne rien avoir à manger.
Donner une sauce : correction, réprimande, coup, châtiment, gronder.
Sauce : situation mensongère ; situation désagréable ; situation compliquée, problématique.
Sauce : genre, style.
Sauce tomate : sang, menstrues, règles.
Coup de sauce : accélération.
Mettre la main à toutes les sauces : tout savoir faire, polyvalent.
Envoyer la sauce : commencer, donner le coup d’envoi (*).
Envoyer /lâcher / balancer / lancer / morfler / prendre la sauce (*) : tirer (avec arme à feu), essuyer un tir.
Laisser tomber son pain dans la sauce : s’arranger de manière à avoir un bénéfice certain sur une affaire ; montrer de l’habileté
en toute chose.
Envoyer la sauce (*) : mitrailler, tirer, éjaculer.
Rallonger la sauce : étoffer un roman.
Allonger la sauce : accompagnement inutile, oiseux.
Être au milieu de la sauce : être dans une situation difficile.
Payer la sauce : pleurer.
Essence, carburant : mettre la sauce : mettre les gaz.
Mettre toute la sauce : donner toute la puissance, accélérer ; mettre toute la puissance (coup de sauce) ; accélérer, remettre les gaz, pousser un moteur à sa plus forte puissance et (au sens figuré) ; forcer la dose pour abuser de quelqu’un.
Rajouter de la sauce : accélérer.
S’endormir sur la sauce : traîner, travailler lentement.
Rendre la sauce : se venger, rendre la pareille.
Remuer la sauce : s’intéresser de trop près à quelque chose.
Toute la sauce : tout l’ensemble, etc, (dans énumération).
Se flanquer à la sauce : se jeter à l’eau.
La même sauce : la même chose.
Allonger la sauce : augmenter.
Mettre la sauce : ajouter des éléments secondaires
Mettre à la sauce de…: s’adapter.
À sa sauce : à sa façon.
Fille de la sauce : fille publique.
Fripe-sauce : mauvais cuisinier.
La sauce fait passer le poisson : ce sont les qualités secondaires qui permettent de s’accommoder de la médiocrité globale d’une chose, d’une situation. Varier la sauce, la présentation.
Mettre quelqu’un à toutes les sauces, l’employer sans vergogne à toutes sortes de besognes, lui faire exécuter toutes sortes de travaux, l’employer pour n’importe quelle besogne
Sauce tomate : sang.
Laisser reposer la sauce : cesser une activité sexuelle.
Donner la sauce : communiquer une maladie vénérienne.
Sauce tomate : menstrues, règles.
Envoyer la sauce / laisser gicler la sauce : éjaculation, éjaculer.
Sauce blanche : « vouloir apprendre à quelqu’un comment on fait la sauce blanche » : vouloir à tout prix donner des conseils à quelqu’un qui sait très bien faire ça tout seul.
Sauce blanche : sperme, cyprine.
Sauce d’amour (*) : sperme.
Citation de Jean Yanne, acteur, humoriste et écrivain français (1933-2003) : « Le grand chic au restaurant, quand on s’envoie de la sauce sur la cravate, c’est de s’en mettre aussi un peu sur la pochette ».
(*) L’expression « envoyer/balancer la sauce » pour : envoyer une rafale, décharger une arme, augmenter la puissance (de quelque chose), éjaculer.
Que, dans l’argot de la première moitié du XXe siècle, le mot sauce ait pu désigner le sperme n’a vraiment rien d’étonnant vu la consistance de la chose, d’autant que, dès le début du XVIIe siècle, on parlait déjà de sauce d’amour pour désigner les secrétions issues du bas ventre qu’il soit masculin ou féminin. Il est donc assez logique qu’envoyer cette sauce désigne le fait d’éjaculer. Notez que dans ce cas, on dit aussi balancer/envoyer la purée.
Et comme en argot éjaculer se dit aussi décharger, il est tout aussi naturel que, par analogie, et en liaison avec le symbole phallique que peut représenter un fusil, l’expression ait pris le sens de décharger son arme ou envoyer une rafale vers le milieu du XXe siècle.
On utilise aussi mettre/envoyer la sauce pour dire lancer le moteur a plein régime. Cette forme date du tout début du XXe siècle. On a ici une image d’augmentation de puissance.
Enfin, en lien avec cette dernière sorte de sauce, on trouve parfois envoyer/balancer la sauce avec des usages différents, mais où il y a toujours une notion de puissance, comme, par exemple, pour donner un méchant coup à quelqu’un ou bien, pour un musicien dans un concert se donner à fond ou monter fortement le son.