Carnaval : Le Carnaval (mot venant de l’italien carnevale « mardi gras », de carnelevare « ôter (levare) la viande (carne) ») est le temps de réjouissances populaires et de mascarades, qui ont lieu dans les jours qui précèdent le Mardi gras, veille du Carême.
Origine. Elle remonte aux fêtes romaines des calendes de mars, qui célébraient par des rites agraires le réveil de la nature. À cette occasion, les interdits étaient transgressés et les déguisements autorisés ; on brûlait des mannequins de paille au milieu des cris. C’est pourquoi, dans les campagnes, des rites magiques se mêlaient aux réjouissances gastronomiques. Abondance de viandes. Le carnaval s’étend, théoriquement, du jour des Rois au mercredi des Cendres, mais il atteignait jadis son paroxysme lors du repas du Mardi gras, traditionnellement marqué par une abondance de viandes de toutes sortes (d’où la coutume du défilé du bœuf gras).
En Champagne, ce dernier repas gras devait comporter des pieds de cochon, en Ardèche, des oreilles. Dans la Marne, on mangeait les coqs vaincus durant les combats de la journée. En Touraine, le plat spécial était un gigot de chèvre ; en Limousin, un lapin farci ; dans le Quercy, un gros vol-au-vent, contenant un poulet dépecé avec une sauce aux salsifis.
En Provence, le grand aïoli était de rigueur. En Nivernais, le repas était ainsi composé : bouillon aux pâtes, bœuf bouilli avec les légumes, coq au sang (ou en sauce blanche), dinde ou oie rôtie, salade à l’ail et à l’huile de noix, fromage blanc avec de la crème fraîche, tarte aux pruneaux et brûlot au marc. De telles festivités rassemblaient un grand nombre de personnes ; il fallait donc confectionner des desserts assez bon marché et vite préparés à l’aide d’une bonne flambée, d’où la tradition des crêpes, des gaufres, des beignets et autres friandises apparentées. Dans l’est de la Belgique, aujourd’hui, on fête le carnaval en mangeant des beignets, appelés « beignets boule de Berlin », ou de la salade russe (Malmédy) ; à l’ouest (Tournai), on prépare la veille du Mardi gras un « lapin du lundi perdu ».
Au Québec, c’est une boisson qui est associée au carnaval : le « caribou », un mélange d’alcool pur (entre 40 et 80 %Vol.) et de vin rouge, que l’on boit dans la rue pour se réchauffer.
En Suisse, à Bâle, la coutume est de manger de la soupe à la farine et des tartes à l’oignon ou au fromage ; à Lucerne, on déguste des Fosnocht Chuechli, sortes de beignets frits.
Citation de l’écrivain colombien Gabriel García Márquez (1917-2014) : « La certitude d’être mortel m’était tombée dessus peu avant la cinquantaine, un soir comme celui-ci pendant le carnaval, alors que je dansais un tango bestial avec une femme phénoménale. » dans Mémoire de mes putains tristes (2004).