Cuillère : n. f. Une cuillère (ou cuiller) est un ustensile de table ou de cuisine formé d’un manche et d’une partie creuse, qui sert à transvaser ou à porter à la bouche des aliments liquides ou peu consistants.
Serrer la cuillère, la main.
Être né avec une cuillère d’argent dans la bouche : ne pas avoir de soucis pécuniaires à se faire pour son avenir, dès la
naissance (par opposition à la cuillère en bois des pauvres).
Être né le cul bordé de cuillères d’argent : être né riche (voir histoire de cette expression ci-dessous).
En deux coups de cuiller à pot : très rapidement, sans difficulté apparente (voir histoire de cette expression ci-dessous).
Faire une chose en deux (trois, cinq) coups de cuillère à pot, très vite, en un tour de main.
Cuiller à pot : grand composteur : il se sert d’une cuiller à pot pour composer.
Cuiller à pot : poing. Un coup de cuiller à pot, un coup de poing, — dans le jargon des voyous.
Trois coups de cuiller à pot et sa soupe est trempée, trois coups de poing et il en a assez.
Avoir laisser la cuiller dans la tasse : femme enceinte.
Suspension de cuillère : diète ordonnée par le docteur.
Toucher la cuillère : donner une poignée de main. Il serait plus rationnel de dire : toucher la fourchette, puisqu’on dit également par plaisanterie : la fourchette du père Adam.
Verser la cuillère au magasin : mourir.
Avaler sa cuillère : mourir
Être à ramasser à la petite cuillère : être en piteux état.
Ne pas y aller avec le dos de la cuillère : agir sans modération, de façon brutale.
Cuillère : Portion d’une cigarette dont le papier ne s’est pas consumé.
Argenté comme une cuillère de bois : sans argent.
En (petites) cuillères, se dit d’une position sexuelle où les deux partenaires sont couchés sur le flanc, l’un derrière l’autre.
Y aller sur le dos de l’é-cuillère : baiser une femme.
« En deux, trois coups de cuillère à pot » : Très rapidement, sans difficulté apparente.
Cette expression semble apparaître juste avant la guerre de 14-18.
La « cuillère à pot » n’est jamais qu’une grosse louche qui, en raison de sa taille, permet de vider rapidement un récipient ou de servir vite fait de grandes louchées de nourriture.
C’est tout simplement de là que viendrait la notion de rapidité (le récipient vidé en deux coups seulement) associé à notre locution qui serait née dans le milieu militaire ou carcéral (le service rapide du rata des bidasses ou des prisonniers).
L’absence de difficulté sous-entend parfois l’intervention d’un facteur chance, qu’on retrouve aussi dans avoir du pot. Une autre origine quelquefois proposée viendrait de la marine à voiles, la « cuillère à pot » étant un sabre d’abordage muni d’une coquille en forme de cuillère destinée à protéger la main.