Huile : n. f. L’huile est une matière grasse, onctueuse et inflammable, liquide à la température ordinaire et insoluble dans l’eau, d’origine végétale, animale ou minérale.
Huile de bras, de coude, de poignet : énergie déployée dans un effort physique (force), vigueur corporelle.
Huile de coude : travail fatigant des bras. Pour bien astiquer un sac, un ceinturon, il faut user bien de l’huile de coude (voir origine de l’expression ci-dessous).
Huile de mains : L’argent, qui vous glisse toujours entre les doigts.
Pomper les huiles : boire avec excès.
A l’huile : gratis.
Voir à l’huile : juger une pièce de théâtre, juger un acteur pendant la représentation.
Baigner dans l’huile : avec une grande aisance, facilement. Ça baigne dans l’huile : tout va bien.
Une mer d’huile : une mer très calme, sans vague.
Nager dans les huiles « être en relation avec des personnages influents »).
Jeter de l’huile sur le feu : attiser un désir ou une envie, poussé à la dispute, envenimer une situation.
Jeter de l’huile : transpirer abondamment (jargon des voyous).
Huile : argent. (Tout ce qui est gras symbolise l’argent. Voir Beurre, Graisse).
Vin, liqueur.
Huile blonde : bonne bière.
Tourner dans l’huile : Courir ou pédaler de façon régulière (jargon du sport).
Faire de l’huile : se dit pour des joueurs exténués (jargon du sport).
Figurant à l’huile : Figurant de théâtre qui n’est pas rétribué (contraire : figurant au beurre).
Une huile : haut personnage (voir origine de l’expression ci-dessous).
Les huiles : personnages importants et/ou influents, autorités (Une huile, une grosse légume).
Sauter à l’huile : sauter à la corde lentement.
Faire de l’huile : avoir très peur.
Tache d’huile : ce qui se propage, gagne du terrain de manière insensible mais continue.
(Faire tache d’huile).
Mettre de l’huile dans les rouages : bakchich ; dessous de table.
Ne plus avoir d’huile dans la lampe : mourir.
Filer de l’huile : mourir en paix.
L’expression « huile de coude » : L’énergie, la force, la vigueur déployée dans l’accomplissement d’une tâche.
En mécanique, l’huile permet aux rouages d’un mécanisme de mieux tourner, avec moins d’efforts et d’avoir un rendement plus élevé.
On comprend donc bien que, métaphoriquement, mettre un peu « d’huile de coude » ne peut que permettre aux bras de travailler plus efficacement et de produire plus d’énergie.
Et d’ailleurs, à la fin du XIXe siècle, l’expression se disait plutôt huile de bras.
On a dit aussi huile de poignet mais, de nos jours, c’est incontestablement huile de coude qui a les faveurs des non-paresseux.
L’expression « Être une huile » : Être une personne influente, de haut niveau hiérarchique, de pouvoir.
L’origine exacte de cette appellation argotique reste obscure. Ce qu’on sait, c’est qu’à la fin du XIXe siècle, on disait nager dans (parmi) les huiles pour dire « fréquenter des personnes influentes ». Ce qu’on sait également, c’est que cette appellation vient du milieu militaire où les huiles étaient d’abord les officiers supérieurs.
C’est pourquoi Cellard et Rey, dans leur Dictionnaire du français non conventionnel, évoquent la possibilité d’une plaisanterie de haute volée.
En effet, chez les militaires, les galons sont aussi appelés des « sardines », et, en dessous des généraux étoilés, plus le grade est élevé, plus le nombre de sardines l’est aussi,
Or, on sait bien que, dans leurs boîtes, les sardines baignent dans l’huile. D’où une possible plaisanterie du genre « avec des sardines, on est dans les huiles ».