Imaginer : v.tr. (mot venant du latin imaginari)
Le verbe « imaginer » a plusieurs acceptions :
I )
1 Se représenter dans l’esprit.
– Citation du poète et prosateur français Vincent Voiture (1597-1648) : « J’ai beaucoup de plaisir à voir les choses que j’avais imaginées ».
Imaginer des amours impossibles (fantasmer).
J’imagine très bien la scène (voir).
Cela dépasse tout ce qu’on peut imaginer (concevoir, envisager ; inimaginable).
Contrairement à ce que j’avais imaginé (croire).
Imaginer ce qui va arriver (anticiper).
Je l’imagine bien à ce poste. Je ne l’imagine pas marié.
Vous ne pouvez imaginer à quel point il m’ennuie, combien je suis surpris.
Qu’allez-vous imaginer là ?
Imaginer que. ➙ supposer).
J’imagine qu’il a voulu plaisanter.
Nous n’imaginions pas que nous puissions être séparés.
En incise : « Elle est libre, j’imagine » (Sartre).
2. Inventer. Imaginer un expédient (combiner, élaborer).
Il ne sait plus quoi imaginer pour me plaire.
« Les mesures que l’administration avait imaginées » (Camus).
Imaginer de (et l’infinitif) : avoir l’idée de.
II) Verbe pronominal S’imaginer :
1. Verbe réfléchi : Se représenter soi-même en esprit.
Elle s’imaginait à quarante ans (se voir).
2 Se représenter, concevoir (se figurer).
Je me l’imaginais autrement.
– « Imaginez-vous une grande salle tapissée de fusils » (Daudet).
– « On s’imaginait facilement que c’était le matin » (Sartre).
3 Croire à tort.
Elles s’étaient imaginé qu’elles étaient les meilleures.
Si tu t’imagines que je vais céder, tu te fais des illusions.
– « L’homme éprouve ce qu’il s’imagine éprouver » (Gide).
– Début des paroles de la chanson de Juliette Gréco (1927-2020), « Si tu t’imagines », écrite en 1948 par Raymond Queneau et Joseph Kosma :
« Si tu t’imagines
Si tu t’imagines, si tu t’imagines, fillette, fillette
Si tu t’imagines qu’ça va, qu’ça va, qu’ça va durer toujours
La saison des za, saison des za, saison des amours
Ce que tu te goures, fillette, fillette, ce que tu te goures ».