Herbe du tigre : L’herbe du tigre est une espèce de plante herbacée annuelle de la famille des Apiacées (Nom botanique : Centella asiatica) originaire d’Asie et d’Océanie. Elle est utilisée comme plante médicinale dans la cuisine ayurvédique et la médecine traditionnelle chinoise. Elle était connue également sous le nom botanique de Hydrocotyle asiatica L. et différents noms vernaculaires, Gotu kola, Antanan, Pegaga, Pegagang et Brahmi (ce dernier nom étant utilisé pour différentes espèces dont Bacopa monnieri).
Description : La plante est constituée de fines tiges vertes à roses formant des stolons.
Les feuilles vertes à texture douce sont réniformes et ont un pétiole de 20 cm.
Les petites fleurs (- de 3 mm) hermaphrodites sont roses et vertes, disposées en ombelles près de la surface du sol. Chaque fleur est partiellement contenue dans une bractée. Elle comporte cinq étamines et deux styles.
La plante arrive à maturité en trois mois et seules les feuilles sont prélevées pour la protection de la ressource.
Composition :
acide asiatique
antioxydant asiaticoside
madecassoside, un composé organique apaisant
acide madécassique
principes amers, polyphénols.
Cette plante a fait l’objet de très nombreuses études en Inde et à Madagascar. Elle a été expérimentée dans la grande Île dans le cadre de la lutte contre la lèpre par le Dr Ch. Grimes de la léproserie de Manankavely, sur la route de Tamatave à l’initiative de Pierre Boiteau.
L’extrait des feuilles nommé Asiaticoside par Bontemps a permis la réalisation d’études cliniques qui débutèrent en 1937.
En 1944, Grimes et Boiteau, reprenant la formule brute proposée par Devanne et Razafimahery pour l’aglycone de l’asiaticoside, émettent des hypothèses sur sa parenté avec les tocophérols et la vitamine E3. C’est le début d’une recherche qui s’achèvera en 1951 par l’identification de la structure de l’acide asiatique par Judith Polonsky en 1953 en tant que triterpène pentacyclique de la série des ursanes dans son ouvrage Constitution chimique de l’acide asiatique, aglycone de l’asiaticoside, la partie glucidique ayant été décrite par Frère Jacques en 1949 ainsi qu’une liaison ester unissant génine aux sucres.
La mise au point d’un médicament cicatrisant par les Laboratoires Laroche-Navarron sur la proposition d’Albert Rakoto Ratsimamanga et de Pierre Boiteau aboutit à la commercialisation du Madécassol. Les retombées financières permettront la création de l’IMRA (Institut Malgache de Recherches Appliquées). De plus récentes études ont permis la mise en valeur de l’autre triterpène nommé Madécassoside, qui s’avère être également très apprécié du monde cosmétique dans l’homéostasie de la barrière cutanée et dans son interaction avec le système immunitaire.
Utilisation : Lorsqu’on mange ses feuilles crues en salade, le « pegaga » est censé avoir un effet réjuvénateur.
En Indonésie on le trouve dans les plats de riz (nasi), comme le nasi ulam.
Une décoction de feuilles permet de réduire l’hypertension.
En application externe, ses stéroïdes permettraient de soulager la lèpre, d’apaiser les démangeaisons, d’adoucir les brûlures et de cicatriser plus facilement. En 2001, une équipe de chercheurs britanniques a démontré qu’elle permettait de traiter les varices.
On dit aussi que l’herbe du tigre a des effets aphrodisiaques et antioxydants.
Au XVIIe siècle, le Gotu kola était consommé régulièrement en salade et en infusion par un Chinois nommé Li Qingyun (ou Li Ching-Yuen) réputé pour avoir vécu presque deux cents ans.
Une étude de 2010 montre que l’herbe du tigre serait également un anxiolytique prometteur.