Orcanette des teinturiers : L’orcanette des teinturiers est une espèce de plantes dicotylédones de la famille des Boraginacées, sous-famille des Boraginoidées (Nom botanique : Alkanna tinctoria), originaire du bassin méditerranéen.
Autres noms : orcanette tinctoriale, alcanette ou buglosse tinctoria,
En français, le terme « orcanette » désigne aussi, par métonymie (*), la racine de cette plante utilisée comme matière colorante. Cette espèce est l’un des deux seuls représentants (avec Alkanna lutea) du genre Alkanna en France. C’est une plante prostrée, très basse et très velue, qui pousse le plus souvent sur les sables du littoral, en touffes plus ou moins circulaires. Elle est utilisée depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales, ainsi que pour la teinture rouge extraite de ses racines, qui justifie son épithète spécifique. Cependant cette plante contient des alcaloïdes pyrrolizidiniques, substances dangereuses pour le foie, ce qui a conduit de nombreux pays à prohiber son emploi dans l’alimentation.
(*) Métonymie : Figure de rhétorique, procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d’un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire (la cause pour l’effet, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée). Exemple : boire un verre (pour le contenu).
Étymologie : Le nom générique « Alkanna » dérive de l’arabe al-ḥinnā, qui désigne le henné.
L’épithète spécifique « tinctoria » (qui sert à teindre, tinctorial) est un adjectif latin qui dérive de tinctura (teinture), en référence à l’utilisation de la plante.
Le nom commun « orcanette », attesté dès 1546 chez Rabelais, dérive de « arquenet » (vers 1393), altération de l’ancien français « alchane », du latin médiéval alchanna, dérivé lui-même de l’arabe al-ḥinnā (henné).
Utilisation de l’orcanette : La teinture d’orcanette est employée comme colorant en histochimie (*) pour caractériser des huiles, des essences ou des résines végétales.
Alkanna tinctoria est une source de pigments rouges utilisés en cosmétique. On l’utilisait déjà dans l’Antiquité pour colorer les fards à joues destinés aux femmes.
(*) Histochimie : Étude de la composition chimique des cellules et des tissus et des réactions chimiques s’y déroulant, à l’aide de colorants spécifiques.
L’emploi de l’orcanette comme colorant alimentaire (appelé E 103 Chrysoïne S) est interdit en France depuis le 23 octobre 1965. Cette interdiction est applicable à partir du 1er octobre 1977 au niveau de l’Union européenne en application de la Directive 76/399/CEE du Conseil du 6 avril 1976, portant cinquième modification de la directive du Conseil, du 23 octobre 1962, relative au rapprochement des réglementations des États membres concernant les matières colorantes pouvant être employées dans les denrées destinées à l’alimentation humaine. L’orcanette est également interdite comme colorant alimentaire aux États-Unis d’Amérique depuis 1988.
En Inde et au Pakistan, la racine d’orcanette séchée est une épice, utilisée traditionnellement, sous le nom de ratan jot, pour colorer les aliments, en particulier pour donner sa couleur rouge caractéristique au rogan josh, ragoût de mouton originaire du Cachemire, ou au poulet tandoori.