Conduire : v.tr. (mot venant du latin conducere, de ducere « conduire »).
Le verbe « conduire » a de nombreuses acceptions :
I) Faire aller dans une direction :
1. Mener (quelqu’un) quelque part (accompagner, amener, diriger, guider).
Conduire un enfant à l’école.
Conduire quelqu’un en prison (escorter).
Conduisez-moi jusqu’à lui.
Conduire ses invités jusqu’à la porte (raccompagner, reconduire).
Par extension : Conduire des soldats au combat, à l’assaut (entraîner, mener).
Se laisser conduire comme un enfant : faire preuve d’une docilité extrême.
Par extension littéraire : Diriger.
Conduire les pas de quelqu’un.
Littéraire : Conduire ses pas vers : se diriger.
Conduire la main d’un enfant (guider, tenir).
Mener (quelqu’un, quelque chose) quelque part en voiture.
Taxi, conduisez-moi à l’Opéra.
2. Diriger (un animal). Conduire un troupeau, une caravane.
Manège : Conduire un cheval de la main.
Le plus vieil éléphant conduit le troupeau (mener).
3. Choses : Faire aller quelque part.
Ce bus vous conduira à la gare.
Ses traces nous ont conduits jusqu’ici.
Cette route (vous) conduit à la ville (mener).
B. Des choses :
Conduire une voiture, un autobus, un tracteur.
Voiture agréable, facile à conduire.
Absolu : Apprendre à conduire.
Permis de conduire.
Savoir conduire.
Il conduit bien.
C’est moi qui conduis (Prendre le volant).
Il parle peu quand il conduit (Être au volant).
Manœuvrer (un engin) : Conduire une pelleteuse, une grue.
2. Choses : Faire passer, transmettre.
Corps qui conduisent la chaleur, l’électricité (conducteur).
Conduire l’eau, la faire aller d’un endroit à un autre par des canalisations (canaliser, drainer).
II) Faire agir, mener :
1. Faire agir, mener en étant à la tête (commander, diriger, gouverner).
Conduire une armée, une flotte.
– Citation du dramaturge, poète, essayiste et diplomate français, membre de l’Académie française Paul Claudel (1868-1955) : « Il est plus laborieux de conduire les hommes par la persuasion que par le fer ».
Conduire une entreprise, une affaire (administrer, diriger, gérer ; manager)
Conduire des travaux (surveiller).
Littéraire : Conduire une intrigue, un complot.
Conduire un orchestre, le diriger.
Sens vieilli : Conduire la danse, conduire le bal.
Danse en couple, où l’un des deux conduit, dirige son partenaire.
– Citation de l’écrivain belge Georges Simenon (1903-1989) : « Il dansa si mal qu’au milieu de la danse ce fut Adèle qui se mit d’autorité à conduire ».
2. Abstrait : Amener (quelqu’un) à être dans telle situation.
Sujet personne : Son entraîneur l’a conduit à la victoire (mener).
Il l’a conduite au désespoir (acculer, pousser, réduire).
Sujet chose : Une politique qui nous a conduits à l’échec.
Où tout cela nous conduit-il ? (entraîner).
Avec l’infinitif : Cela me conduit à vous mettre en garde (inciter).
Passif : amener.
Nous avons été conduits à prendre cette décision…
3. Abstrait : Mener, faire progresser (quelque chose).
Conduire un récit, une intrigue, un raisonnement (raisonner).
Participe passé adjectival : Un récit bien conduit.
III) Verbe pronominal : Se conduire :
1. Sens vieilli : Se diriger.
2. Sens figuré : Se comporter (agir).
Façon de se conduire (conduite).
Comment faut-il se conduire en pareille situation ?
Se conduire bien, mal.
Il s’est mal conduit envers (avec) sa mère.
Il ne sait pas se conduire en société (tenir).
3. Verbe passif : Être conduit, dirigé.
Cette voiture se conduit facilement.
Contraires de conduire : abandonner, laisser, obéir.