Gueule de bois : locut. La gueule de bois est une sensation inconfortable qui se manifeste à la suite d’une consommation excessive de boisson alcoolisée. Elle apparaît 6 à 8 heures après la consommation d’alcool, lorsque l’alcoolémie diminue, et elle atteint un maximum lorsque l’alcoolémie redevient nulle.
L’origine de la gueule de bois n’a pas encore été complètement élucidée. Il est reconnu que c’est un trouble complexe et plurifactoriel. Trois substances seraient à l’origine de la gueule de bois : l’éthanol (ou alcool pur), l’acétaldéhyde (produit du métabolisme de l’éthanol) et les congénères, qui sont des substances présentes dans les boissons alcoolisées, issues de la fermentation alcoolique ou ajoutées pendant le processus de fabrication.
L’expression « avoir la gueule de bois » viendrait du fait d’avoir la bouche sèche comme du bois (pâteuse) après avoir bu trop d’alcool (déshydratation), puis aurait évolué pour désigner les symptômes dus à l’alcool au réveil.
La gueule de bois peut apparaitre dès la consommation d’un verre, et touche presque tout le monde au-delà de cinq verres.
L’expression a été transformée en adjectif : « gueuledeboisé » par l’auteur de romans policiers français Frédéric Dard (1921-2000) qui qualifie quelqu’un qui a la gueule de bois.
Étude sur le phénomène de la gueule de bois : La gueule de bois est une sensation inconfortable qui se manifeste à la suite d’une consommation excessive de boisson alcoolisée. Elle apparaît 6 à 8 heures après la consommation d’alcool, lorsque l’alcoolémie diminue, et elle atteint un maximum lorsque l’alcoolémie redevient nulle. L’intensité des symptômes augmente avec la quantité d’alcool consommée.
Le mécanisme de la gueule de bois n’a pas encore été complètement élucidé. Il est reconnu que c’est un trouble complexe et multifactoriel. Trois substances seraient impliquées : l’éthanol (ou alcool pur), l’acétaldéhyde (produit du métabolisme de l’éthanol) et les substances présentes dans les boissons alcoolisées, issues de la fermentation alcoolique ou ajoutées pendant le processus de fabrication.
Origine de l’expression : L’expression « avoir la gueule de bois » viendrait du fait d’avoir la bouche sèche comme du bois (pâteuse) après avoir bu trop d’alcool (déshydratation), puis aurait évolué pour désigner les symptômes dus à l’alcool au réveil.
Dans certaines régions francophones comme au Québec ou en Belgique, on peut rencontrer le terme « xylostomiase » (inspiré du Grec ancien, dans une intention humoristique) pour désigner la gueule de bois. On trouve également « xylostomie » chez Alphonse Allais.
Le terme « veisalgie » (*) serait un terme médical inventé récemment pour désigner en langage pseudoscientifique la gueule de bois, venant du norvégien kveis, signifiant « inconfort succédant à la débauche », et du grec algia ou « douleur ».
(*) La veisalgie sont les symptômes désagréables qui se manifestent après une consommation excessive d’alcool (gueule de bois). Les symptômes de la gueule de bois apparaissent généralement au bout de quelques heures.
Les symptômes possibles sont la fatigue, la soif, des maux de tête, des nausées, une sensibilité au bruit et à la lumière, et des vertiges.
Des analgésiques peuvent aider à soulager les symptômes.
Une gueule de bois intense peut être le signe d’une intoxication alcoolique et nécessite un traitement d’urgence.
Manifestations : La gueule de bois se traduit entre autres par la bouche sèche, un mal-être et des nausées.
Les manifestations les plus fréquentes, étudiées chez 1 230 étudiants, sont les suivantes :
– la sensation de faiblesse (76 %) ;
– la fatigue (73 %) ;
– la difficulté de concentration (72 %) ;
– les nausées (68 %) ;
– les maux de tête (68 %).
La gueule de bois se manifeste également par une baisse importante de la vigilance et de la mémoire. Cette baisse de performance au niveau individuel se traduit par une altération des capacités de conduite, comme observé dans une étude réalisée dans un simulateur de pilotage d’avion.
Mécanisme : Le mécanisme de la gueule de bois n’a pas été complètement élucidé. Il existe plusieurs hypothèses qui peuvent se compléter :
trois perturbations apparaissent lors d’une consommation excessive d’alcool et pourraient l’expliquer : un dérèglement des défenses naturelles, des déficiences en nutriments et un stress oxydatif. Les rumeurs selon lesquelles la gueule de bois est causée par une déshydratation ou un manque d’alcool ont été examinées par les scientifiques et apparaissent comme peu vraisemblables :
– les symptômes d’une déshydratation et d’une gueule de bois sont différents,
– les changements hormonaux et hémodynamiques observés lors d’une gueule de bois sont différents de ceux observés lors d’un manque alcoolique ;
– en revanche, beaucoup de symptômes sont ceux de l’hypoglycémie. Une forte consommation d’alcool, surtout dans un délai bref, peut provoquer en retour une hypoglycémie, l’organisme s’adaptant avec un temps de retard et l’alcool entraînant aussi une déshydratation réactionnelle ;
selon le Centre de Traitement en Alcoologie du CHU de Lausanne, ce n’est probablement pas l’alcool lui-même ou ses produits de dégradation qui sont à l’origine des symptômes de la gueule de bois, mais plutôt les substances contenues dans les boissons comme le méthanol, l’histamine ou les polyphénols. Le méthanol et ses produits de dégradation, formaldéhydes et acide formique, ont été soupçonnés d’expliquer tout ou partie des symptômes de la gueule de bois : maux de tête, soif, sudations et vertiges.
Les alcools contenant beaucoup de méthanol (vin, bourbon, brandy) entraîneraient des gueules de bois plus intenses que ceux qui en contiennent peu (vodka) ou pas (alcool pur).
Prévention : Aucun des essais réalisés sur des produits réputés prévenir la gueule de bois ne s’est montré concluant, le meilleur moyen restant l’abstention de consommation ou sa modération.
Il est donc recommandé, à visée d’atténuation :
– de limiter sa consommation d’alcool ;
– de ne pas boire d’alcool l’estomac vide ;
– de boire de grandes quantités d’eau, voire d’alterner un verre d’eau et un d’alcool, ceci n’empêchant cependant pas la déshydratation induite par l’alcool ;
– de limiter la consommation d’alcools plus concentrés en méthanol tel le vin ou les alcools type bourbon ;
– de manger quelque chose de gras avant de consommer ;
– de boire un demi-litre d’eau après la consommation.
Traitement : Aucun des essais réalisés sur des produits réputés atténuer la gueule de bois ne s’est montré concluant. Les remèdes traditionnels tels que café très fort ou salé, bourrache officinale, et l’artichaut n’ont pas fait la preuve de leur efficacité.
Il est préférable de boire une grande quantité d’eau, qui aura l’avantage de contrebalancer la déshydratation induite par l’inhibition de l’ADH par l’alcool, et la sensation de bouche sèche. Pour lutter contre une éventuelle hypoglycémie, une boisson sucrée est recommandée, tels que des jus de fruits. Concernant le café, il faut se méfier de ses effets diurétiques qui peuvent accentuer une déshydratation.
Vis-à-vis des médicaments, l’alcool interagit de manière négative avec plus de 150 d’entre eux, la plupart étant d’utilisation courante. Éviter toute médication pendant la gueule de bois est donc recommandé. Pour lutter contre le mal de tête, on évitera donc :
le paracétamol, car son hépatotoxicité pourrait être renforcée par le métabolisme de l’alcool ;
l’ibuprofène, aspirine ou naproxène : des anti-inflammatoires non stéroïdiens efficaces contre le mal de tête mais susceptibles d’aggraver la gastrite ; en outre, la prise d’aspirine augmente brutalement le taux d’alcool dans le sang, et donc sa toxicité.
Voir Rince-cochon.
Dans la culture populaire :
Gueule de bois est un tableau de Henri de Toulouse-Lautrec représentant Suzanne Valadon, peint en 1888.
Le jour d’après est un tableau de Edvard Munch, peint en 1894.
Hanging Over est une chanson du groupe britannique Blur, sortie en 1993.
Very Bad Trip (The Hangover) comédie américano-allemande réalisée et produite par Todd Phillips, sortie en 2009.
Cuites est un livre de Victoire Loup, publié en 2020 aux éditions Human Humans.
D’après la culture populaire, le 1er janvier est la journée mondiale de la gueule de bois (National Hangover Day).
En 2016, la Corée du Nord a affirmé avoir créé un alcool anti-gueule de bois, l’alcool de Kaesong.
Avoir la gueule de bois dans quelques langues :
En allemand :« Ich habe einen Kater »
En anglais :« I got a hangover »
En chinois (simplifié) : « Wǒ sù zuìle »
En espagnol : « Tengo una resaca »
En grec : « écho ponokéfalo apó to potó »
En irlandais : « I’m in Lego »
En italien : « Ho i postumi della sbornia »
En japonais « Futsukayoi ni narimashita »
En mexicain « Estoy crudo »
En polonais : « mam kaca »
En portugais : « estou de ressaca »
En russe : « u menya pokhmel’ye ».
– Citation de l’écrivain américain John Fante (1909-1983) tirée du roman Demande à la poussière (Ask the dust) (1939) :
« Il était déprimé, la tête en cloque à cause de sa gueule de bois ».