Lapin : n.m. Le lapin est un petit mammifère comestible à longues oreilles, à petite queue, très prolifique, répandu sur tout le globe.
Courir vite. Détaler comme un lapin.
Coup du lapin : coup brutal sur la nuque qui peut briser les vertèbres cervicales et entraîner la mort ; traîtrise par derrière.
Ne pas valoir un pet de lapin : rien du tout. Ça ne vaut pas un pet de lapin : cela n’a aucune valeur ; cela ne vaut rien.
Peau de lapin ! : Rien du tout !
Faire la peau de lapin : se livrer au commerce des contremarques.
Manger du lapin : aller à l’enterrement.
Lapin : apprenti compagnon.
Fameux lapin : robuste compagnon, à qui rien ne fait peur, ni les coups de fusil quand il est soldat, ni la misère quand il est ouvrier.
Lapin : camarade de lit (jargon des collégiens).
Lapin de corridor : domestique.
Lapin de gouttière : chat.
Être invité comme un lapin à un repas de chasseurs : être l’objet de toutes les mauvaises critiques et considérations.
Lapins du bois de Boulogne : filles publiques qui, l’été venu, font élection de domicile au bois de Boulogne.
Manger le lapin : (cunnus signifie terrier en latin). Faire un cunnilungus.
Ça lui va comme des guêtres à un lapin : ça lui va très mal.
Avoir des dents de lapin : des incisives supérieures très longues.
Poser un lapin : ne pas venir à un rendez-vous (Il/elle m’a posé un lapin) (voir l’origine de l’expression ci-dessous).
Un lapin, un fameux lapin : un gaillard, un sacré gaillard.
Fumier de lapin : bon à rien, individu inutile.
Passeport de lapin : passeport fictif.
Terme d’affection pour les deux sexes : Mon petit lapin.
Sentir le lapin : sentir fort des aisselles.
Une lapine, par apposition : une mère lapine : une femme très prolifique.
Un chaud lapin : un homme porté sur les plaisirs sexuels (voir ci-après).
On comprend alors qu’on puisse affubler un homme du terme de chaud lapin dès qu’il se comporte avec la même ardeur que le véritable lapin, le qualificatif chaud reprenant le sens associé aux animaux lorsqu’ils sont en rut.
Les femmes diront, pas forcément à tort, que beaucoup d’hommes, en général jeunes, sont potentiellement des chauds lapins. Sauf qu’ils n’ont pas tous les moyens physiques (apparence, résistance) de l’être réellement.
– L’expression « Mariage de la carpe et du lapin » : Cette expression témoigne de certaines unions mal perçues, considérées comme contre nature. Alliance entre deux choses incompatibles ou opposées.
À l’échelle humaine, on parlerait du noble et de la roturière (qui a contribué à l’expression).
On ne marie pas en effet deux espèces différentes et opposées.
– L’expression « Poser un lapin » : Faire attendre quelqu’un en n’allant pas au rendez-vous qu’on lui a fixé.Cette expression qui date de la fin du XIXe siècle a d’abord signifié "ne pas rétribuer les faveurs d’une femme".
Pour le sens actuel de l’expression, apparu également à la même période, il est probable qu’il y ait eu un glissement d’une attente non comblée (celle du paiement) vers une autre attente également non comblée (celle de la personne attendue), puisque dans les deux cas, il s’agit d’un engagement qui n’est pas tenu.
Il est possible que ce sens ait été influencé par une des significations de lapin au début du XVIIe siècle.
En effet, à cette période, lapin s’employait pour parler d’une histoire complètement inventée, source de moqueries.
Alors on peut imaginer que ce lapin-là ait glissé ou bondi de l’histoire ou la blague douteuse à la plaisanterie douteuse comme celle de donner un faux rendez-vous.
– L’expression « Ne pas valoir un pet de lapin » : Ne rien valoir du tout.
On pourra considérer, comme point de départ, que le pet de lapin ne vaut rien. De là, en guise d’hyperbole et histoire de bien enfoncer le clou, il est aisé de dire qu’une chose considérée comme étant sans aucune valeur vaut encore moins qu’un pet de lapin.
Il semble malheureusement que les raisons du choix de cet animal, malgré la jeunesse de la locution qui ne date que de la fin du XIXe siècle, resteront un mystère à jamais. Cependant, on n’oubliera pas que d’autres animaux ont préalablement servi dans des expressions similaires, puisque, à la fin du XVIIIe, c’était aussi le pet de coucou qui ne valait rien.
Citation de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches, dit Céline (1894-1961) : « Le souffle alors qui nous bascule. Tout le boyau qui vous en décroche… Le cœur qui vous en remonte en bouche ! à palpiter tel un lapin. Que c’est la honte, la chiasse d’effroi, à la rampette… », dans le roman Guignol’s band (1952).