Ver : n.m. Petit animal allongé au corps cylindrique et mou, dépourvu de pattes.
Le ver est dans le fruit : la situation ne peut qu’empirer, se dégrader (quand elle renferme des germes de destruction).
Ne pas être piqué des vers (des hannetons) : être intense, extrême, remarquable en son genre.
Un fromage, un vin pas piqué des vers.
Tuer le ver : boire la goutte, du vin, le matin ; boire un verre de cognac le matin, du vin blanc le matin ; boire le premier verre de la journée, boire un verre d’eau-de-vie ou de vin blanc la matin à jeun (voir l’origine de cette expression ci-dessous).
Tirer les vers du nez : faire parler quelqu’un sur un sujet donné (voir l’origine de cette expression ci-dessous).
– L’expression « tuer le ver » : boire à jeun un verre d’alcool.
Il semble qu’au moment de l’apparition de cette expression en 1828, le verre d’alcool à jeun, fréquemment donné à son enfant au moment de son départ à l’école, avait pour réputation de très bonnes propriétés vermifuges. Il n’en fallu pas beaucoup plus pour que les adultes avides d’écluser un petit ballon de blanc tôt le matin se servent du prétexte pour se débarrasser d’hôtes indésirables pour justifier l’ouverture de la bouteille ou les retrouvailles avec les compagnons de beuverie au troquet du coin.
– L’expression « tirer les vers du nez » : Réussir adroitement à faire parler quelqu’un sur un sujet qu’il ne voulait pas aborder ou à obtenir des informations qu’il ne voulait pas divulguer.
Les hypothèses surs les origines de cette expression qui est attestée depuis le XVe siècle sont multiples.
Une explication qui semble séduisante viendrait d’une déformation du latin verum » le vrai » On tirerait donc la vérité du nez.
Mais pourquoi du nez ? Et pourquoi les vers au pluriel ?
Le linguiste, lexicographe et écrivain français Alain Rey (1945-2020) réfute cette hypothèse, ajoutant que la version anglaise to worm a secret out of somebody évoque bien un ver de terre et non la vérité.
Alors pour tenter de confirmer cette origine, il existe une hypothèse qui évoque la langue romane où li veirs signifiait » le vrai » . Il serait alors probable que li veirs ait été transformé en les vers. Quant au nez, il serait là par ellipse d’un » en le menant par le bout du nez « , ou, autrement dit » en le menant à sa guise, grâce à la ruse et la persuasion jusqu’à l’aveu « .