Wepler (Brasserie) : Le Wepler ou Brasserie Wepler est une brasserie parisienne située 14, place de Clichy dans le 18e arrondissement de Paris. Ouvert en 1892, spécialiste des fruits de mer, le Wepler est toujours en activité.
Historique de la brasserie Wepler : La maison Wepler, fondée par l’Allemand Conrad Wepler, marchand de vin-traiteur, a connu trois emplacements différents.
Un premier bail, daté du 18 mars 1818, indique une maison, sise aux Batignolles, près de Paris, au numéro 5, non loin du cabaret du Père Lathuille, et qui correspondrait aujourd’hui au 13 avenue de Clichy.
En 1832, Wepler et son épouse traversent la rue et s’installe au 10 grande rue des Batignolles (actuelle avenue de Clichy). À la mort de Wepler, son neveu et cuisinier, Jean-Adam Frank reprend à son compte l’affaire, qui passe ensuite dans les mains de Victor-Ulysse Carré. Celui-ci le cède ensuite à ses employés les Thoison père et fils.
C’est alors que le restaurant déménage place de Clichy où il se trouve encore.
Puis le restaurant se transforme, peu à peu, en un restaurant spécialisé en fruits de mer. En 1892 le lieu devient véritablement une brasserie. Le Wepler devient un lieu à la mode où se retrouvent de nombreux artistes comme Guillaume Apollinaire, Pablo Picasso, Amedeo Modigliani, Henri de Toulouse-Lautrec, Maurice Utrillo. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), le Wepler est réquisitionné pour servir de foyer aux soldats allemands.
Dans les années 1950, une partie de la brasserie Wepler est rachetée par la firme cinématographique Pathé, les salles de cinéma sont inaugurées en 1956 sous le nom de Pathé-Wepler.
En 1976, l’Aveyronnais Charles Bessière rachète l’établissement, son fils Michel lui succède.
La décoration de la brasserie, refaite en 2009, est de style Art déco (*), notamment avec une reproduction de Tamara de Lempicka. Le poème L’Étranger tiré du Spleen de Paris de Charles Baudelaire est reproduit sur un mur intérieur. En 2011, trois fresques murales en mosaïque, d’inspiration Art déco, sont réalisées par Mathilde Jonquière.
Les fruits de mer sont une des spécialités de la brasserie, avec à l’année 750 000 huîtres servies sans compter les autres coquillages (chiffres de 2015).
Le chiffre d’affaires de 2016 est de 403 600 euros. En 2017, le Wepler emploie 70 personnes, il est racheté par le groupe Joulie en octobre 2017 qui détient déjà nombres de tables de renom à Paris.
(*) L’Art déco est un mouvement artistique né dans les années 1910, principalement au lendemain de la Première Guerre mondiale et qui prit son plein épanouissement au cours des années 1920 avant de décliner lentement à partir des années 1930, pour prendre fin avec la Seconde Guerre mondiale.
Site internet officiel de la Brasserie Wepler
– Mémoires : Le Wepler, ouvert en 1892, a été le témoin de l’histoire du quartier, il a reçu des personnages célèbres comme Pierre Bonnard, Maurice Utrillo, Modigliani, Guillaume Apollinaire, Henry Miller, Claude Chabrol, François Truffaut…-
– Peintres :
Le café Wepler est peint par Édouard Vuillard au Cleveland Museum of Art.
Édouard Vuillard peint le café Wepler en 1908 -1910, le tableau est exposé dans le Cleveland Museum of Art, dans l’Ohio, aux États-Unis d’Amérique.
Pierre Bonnard peint la place de Clichy à plusieurs reprises. En 1912, c’est à travers la devanture de la brasserie Wepler qu’il travaille.
– Écrivains : La brasserie Wepler a accueilli au fil du temps de nombreux écrivains : « dont Céline, Prévert, Boris Vian, Max Jacob, Francis Jammes, Stéphane Mallarmé, Paul Verlaine, Henry Miller ».
En 1926, Léona Delcourt et André Breton se retrouvent dans le quartier des Batignolles pendant neuf jours, une des lettres de Nadja à André est écrite sur le papier à en-tête du Wepler.
Les premières pages (incipit) du Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline (1900-1961) prennent le Wepler comme décor.
Dans Jours tranquilles à Clichy publié en 1956, Henry Miller évoque sa vie aux alentours de la place de Clichy et notamment au Wepler vers 1930 : « Du côté de la place Clichy, se trouve le café Wepler qui fut longtemps mon repère favori. Je m’y suis assis à l’intérieur ou sur la terrasse, par tous les temps. Je le connaissais comme un livre. Les visages des serveurs, des directeurs, des caissières, des putains, des habitués même ceux des dames des lavabos sont gravés dans ma mémoire comme les illustrations d’un livre que je lirais tous les jours ».
– Cinéma : En 1959, Antoine et René déambulent devant la devanture du Wepler dans Les Quatre Cents Coups de François Truffaut. Le film de Bertrand Blier, Préparez vos mouchoirs avec Gérard Depardieu et Patrick Dewaere a été tourné pour partie dans le Wepler.
– Chansons :
Georgius en 1937 puis Pierre Vassiliu évoquent dans Monsieur Bébert le café Wepler :
C’est Monsieur Bébert
Le roi des gangsters
Qu’a trois révolvers
Au Café Wepler
Quand il prend un verre
Il fauche la cuillère
Comme il est l’caïd
C’est l’garçon, livide,
Qui lui d’mande pardon
Et parfois lui glisse
Même tout l’service
En douce dans l’veston
En 2004 Vincent Delerm intègre le café Wepler dans sa chanson Gare de Milan. En 2005, c’est au tour de Julien Clerc, dans son album Double Enfance avec la chanson Place Clichy, de citer le Wepler
– Prix littéraire Wepler : En 1998, Michel Bessière crée le prix Wepler en collaboration avec Marie-Rose Guarnieri de la librairie des Abbesses et le soutien de la Fondation La Poste. Décerné chaque année au mois de novembre, le prix Wepler rend hommage à la littérature des écrivains contemporains ou du passé comme Céline, Prévert, Boris Vian, Max Jacob, Paul Verlaine, Henry Miller… Des académiciens aux institutions, tous ont trouvé refuge à Montmartre. À la mesure de sa tradition libertaire, le prix représente cette ouverture politique de mécénat culturel et d’initiative privée. En soutenant des oeuvres difficiles et dont la visée n’est pas uniquement commerciale, cette initiative permet à la langue de sortir du marketing. Grâce à la Fondation La Poste, ce Prix est doté d’une somme de 10 000 euros ainsi que d’une somme de 3 000 euros pour la mention spéciale accordée à un livre se distinguant par son caractère inclassable.