Faillir : v.intr. (mot venant du latin populaire °fallire, classique fallere « tromper ; échapper à » ; doublet de falloir jusqu’au XVe siècle).
Le verbe « faillir » a plusieurs acceptions :
I)
1. Sens vieilli ou littéraire : Faillir à quelqu’un : faire défaut, faire faute (manquer).
– Citation de l’écrivain français Georges Duhamel (1884-1966) : « Quand parfois le cœur me faut ».
– Citation de l’écrivain américain de langue française Julien Green (1900-1998) : « Le cœur lui faillait ».
2. Littérature : Faillir à (quelque chose ; faire quelque chose) : manquer à, négliger (ce que l’on doit faire).
Faillir à son devoir, à faire son devoir (se dérober, s’esquiver, manquer).
– Citation de l’écrivain français François Mauriac (1885-1970) : « Il n’y faillirait pas ».
– Citation de l’écrivain français Pierre Loti (1850-1923) : « Un devoir auquel elles n’osaient point faillir ».
3. Sens vieilli : Commettre une faute, tomber dans l’erreur (fauter, pécher, tomber).
– Citation de l’écrivain français Gustave Flaubert (1821-1880) : « La raison et l’instinct de l’honneur l’empêchèrent de faillir ».
II)
1. Sens vieilli : Faillir à, de : n’être pas loin de, être sur le point de faire quelque chose ; y manquer de peu.
– Citation de l’écrivain français Jean Mallard de La Varende Agis de Saint-Denis, plus connu sous la forme brève Jean de La Varende (1887-1959) : « Elles faillirent à geler sur place ».
2. Sens moderne et courant : Faillir (et infinitif).
J’ai failli tomber (manquer ; Je suis presque tombé ; il s’en est fallu de peu que…).
J’ai failli attendre (attribué à Louis XIV), se dit lorsque l’on a attendu très peu de temps.
Notre projet a failli échouer.
III) Conjugaison de faillir : Je faux, tu faux, il faut, nous faillons, vous faillez, ils faillent ; je faillais, nous faillions ; je faillis ; je faudrai ; je faudrais ; que je faille ; que je faillisse ; faillant ; failli ; surtout infinitif, passé simple et temps composés.