Souper : Le souper est un repas pris tard dans la soirée ou dans la nuit, à la sortie d’un spectacle ou entre amis.
Anciennement, le mot désignait le repas du soir (aujourd’hui appelé « dîner »), constitué le plus souvent d’une soupe. C’est à partir du XVIIIe siècle que la mode du souper comme dîner intime et tardif s’imposa dans la haute société, qui copiait en cela les célèbres soupers du Régent : on y élaborait une cuisine raffinée, riche et extravagante, faisant alterner le gras (rognons de sanglier marinés) et le maigre (huîtres à la crème) suivis de gâteaux, tourtes, salades et entremets.
Cette habitude se poursuivit sous Louis XV ; marquises et duchesses s’exerçaient aux fourneaux, d’autant plus librement que la domestique était souvent tenue à l’écart de ces soirées galantes, où s’échangeaient les mots d’esprit et où se montaient les cabales. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, le souper constitua la conclusion nécessaire de toute soirée réussie ; lorsqu’il s’agissait d’un bal, c’était l’orchestre qui donnait le signal du souper par une fanfare. Puis, peu à peu, on l’abandonna, car il revenait trop cher et causait trop d’embarras. Il fut parfois remplacé par des buffets ou des rafraîchissements. Néanmoins, le souper intime resta l’apanage d’une élite raffinée, et les restaurateurs en gardèrent la pratique, notamment ceux qui disposaient de cabinets particuliers.
De nos jours, on soupe encore parfois à la sortie d’un spectacle, chez soi ou au restaurant, souvent avec un plateau d’huîtres, du foie gras ou quelque mets raffiné, parfois avec des plats traditionnels comme la gratinée à l’oignon ou la pièce de bœuf grillée.
(Voir « Médianoche » et « Réveillon »).