Description du litchi : Le litchi est un arbre de taille moyenne qui peut atteindre une hauteur de 15 à 20 m. La silhouette générale est assez ronde, le feuillage est dense et bien couvrant.
Il possède des feuilles composées alternes de 15 à 25 cm de long. Elles sont paripennées, ce qui signifie qu’elles sont formées d’un nombre pair de folioles et qu’il n’y en a pas en position terminale. Les folioles, au nombre de 2 à 8 par feuille, mesurent chacune de 5 à 10 cm de longueur. Le dessus du limbe est d’un vert assez foncé et d’aspect vernissé, le dessous est plutôt grisâtre et d’aspect mat. Avant d’atteindre cette coloration à plein développement, les jeunes feuilles présentent une teinte rouge cuivré brillant puis vert tendre.
Les fleurs sont de petite taille (4 à 5 mm de diamètre chacune) et de couleur blanc rosâtre à blanc verdâtre. Elles sont formées d’un petit disque ovarien et nectarifère à deux carpelles surmonté d’une couronne d’étamines dressées, en général au nombre de six. La fécondation est assurée par les insectes, principalement par les abeilles. Les fleurs sont groupées en panicules dressés pouvant atteindre 30 cm de long.
Le tronc est souvent ramifié à faible hauteur du sol. L’écorce est lisse mais la surface du tronc est très irrégulière, côtelée ou cannelée.
Le fruit est une petite sphère de 3 à 4 cm de diamètre, parfois un peu en forme de cœur, entourée d’une enveloppe assez coriace d’aspect écailleux qui prend une couleur rose à rouge à maturité.
Les fruits sont portés par des grappes pendantes. Chaque grappe compte de quelques unités à quelques dizaines de litchis. Chaque petite sphère est généralement unique, mais comme le fruit provient d’une fleur à deux carpelles, il arrive assez souvent de trouver des litchis doubles à deux sphères égales ou dont l’une des deux est présente mais atrophiée.
Après cueillette, la coque brunit assez rapidement mais la saveur et la qualité du fruit se maintiennent au-delà de ce brunissement.
L’intérieur du fruit contient une partie pulpeuse, de couleur blanc vitreux, parfumée et juteuse, riche en vitamine C, qui est en fait un arille, une excroissance produite au niveau de la bordure du hile, la cicatrice nourricière de la graine.
Bien qu’il y ressemble, le litchi n’est donc pas une drupe car le mésocarpe, au lieu d’être développé et charnu, ne forme que la mince pellicule médiane de la coque.
Au centre du fruit se trouve la graine unique, de forme oblongue, de couleur brun vernissé, qui ressemble à un petit marron d’Inde allongé. Cette graine est toxique et ne doit pas être consommée.
Histoire du litchi : La première mention historique de la culture du litchi date de 111 av. J.-C. Elle apparaît dans les registres royaux de l’empereur Han Wudi qui avait ordonné de planter des litchis dans l’enceinte du palais, plantations qui échouèrent en raison du climat trop rigoureux du nord de la Chine.
En Chine, on trouve une référence au litchi pendant la dynastie Tang, au VIe siècle, où il était le fruit préféré de Yang Guifei, favorite de l’empereur Tang Xuanzong. Le fruit ne poussait que dans le sud de la Chine, et il était livré par les messagers impériaux qui se relayaient nuit et jour pour rapporter la précieuse denrée. La plupart des historiens pensent que les litchis venaient de l’actuelle province de Guangdong mais certains pensent qu’ils provenaient de l’actuelle province du Sichuan.
La première description connue du litchi par un occidental est celle rapportée par Michał Boym (ca.1612–1659), un jésuite polonais missionnaire en Chine, naturaliste et géographe, dans son ouvrage Flora Sinensis.
Le litchi a été ensuite décrit par Pierre Sonnerat (1748-1814) au retour de son voyage en Asie du Sud-Est et en Chine.
Il a été introduit à La Réunion en 1764 par Pierre Poivre et Joseph-François Charpentier de Cossigny de Palma. Sur l’île, on l’appelle letchi. De là, il fut planté à Madagascar, qui est devenu un des plus grands producteurs de litchis.
Sous-espèces et variétés : Il existe deux sous-espèces de Litchi chinensis :
– Litchi chinensis subsp. chinensis, originaire de Chine et d’Indochine ; les feuilles ont 4 à 8 folioles (rarement deux).
– Litchi chinensis subsp. philippinensis (Radlk.) Leenh., originaire des Philippines et d’Indonésie ; les feuilles ont 2 à 4 folioles (rarement six).
Divers cultivars ont été développés et sont généralement multipliés par marcottage (mode de multiplication d’un végétal par lequel une tige aérienne est enterrée et prend racine).
Les Chinois ont cultivé le litchi depuis des siècles, développant de nombreux cultivars.
Production du litchi : Originaires de Chine, on y dit que les meilleurs litchis (selon les dires d’une impératrice chinoise, probablement Yang Guifei) sont ceux de la province du Guangdong, mais on en cultive également aujourd’hui en Afrique du Sud, à La Réunion et, en grande quantité, à Madagascar, pays dans lequel la majeure partie de la production est exportée en France. Il est également important de noter une production notable de litchis en Nouvelle-Calédonie, particulièrement dans la région d’Houaïlou, dans le nord de l’île, où a lieu tous les ans la Fête du letchi. Organisée au mois de décembre, pendant la saison chaude, la fête accueille en général entre 1000 et 2500 visiteurs.
Le marché européen est approvisionné de novembre à février en litchis. Durant la campagne 2008-2009, 25 000 tonnes proviennent de Madagascar, ce qui couvre plus de 90 % de l’offre. Le fruit calibré et acheté 20 centimes par kg dans les ports de Madagascar. A Marseille, les grossistes au sortir du navire le vendent 3 Euros par kilogramme. Il existe un apport accessoire de l’île Maurice, de La Réunion. Le litchi d’Afrique du Sud qui ne peut produire avant les fêtes de Noël n’arrive sur le marché européen qu’en janvier.
Le fret en navire reefer est essentiellement maritime pour environ 95 % ; il est complété par des expéditions aériennes de fruits frais cueillis à pleine maturité, les productions mauriciennes et réunionnaises étant ainsi exclusivement acheminées par avion.