Œuf : Un œuf est un corps organique, sphérique ou oblong, produit et pondu par la plupart des animaux pluricellulaires, notamment les oiseaux femelles.
Protégé par une coquille, il contient le germe d’un embryon et des réserves alimentaires. Le mot « œuf », sans autre mention, désigne exclusivement l’œuf de poule ; les autres œufs commercialisés sont obligatoirement vendus avec la mention d’origine de l’animal : caille, cane, oie, pluvier, vanneau. Les œufs d’autruche ou de crocodile relèvent de la rareté exotique. Le jaune d’œuf de tortue, consommé dans toute la ceinture tropicale, possède un blanc qui ne coagule pas, même à haute température.
Histoire de l’œuf : Grâce à ses qualités nutritives et à la diversité de ses emplois, l’œuf a très tôt fait partie de l’alimentation humaine sous toutes les latitudes. Il fut toujours associé aux rites et aux traditions.
Au Moyen Âge, on en faisait une grande consommation et, comme dans la Rome antique, on écrasait la coquille dans son assiette pour empêcher que des esprits mauvais ne s’y cachent.
L’œuf était interdit, comme « gras », pendant le Carême et banni pendant le Vendredi Saint, d’où sa bénédiction le samedi saint et son apparition en grand nombre sur les marchés le jour de Pâques, ce qui donna naissance à la tradition d’aujourd’hui. Le jaune se nommait alors « moyeu », et le blanc « aucun ».
Composition : Dans un œuf de poule de 60 g, la coquille pèse 7 g ; calcaire et poreuse, elle est doublée d’une membrane qui, au sommet le plus arrondi, laisse un espace appelé « chambre à air », qui augmente de volume quand l’œuf vieillit (moins l’œuf est frais, plus il flotte près de la surface dans une casserole d’eau). Le blanc (35 g), masse translucide d’eau et d’albumine, renferme la moitié des 14 % de protides de l’œuf. Le jaune (18 g) contient le germe (visible si l’œuf est fécondé, ce qui ne l’empêche pas d’être comestible), ainsi que le reste des protides et tous les lipides, en particulier la lécithine (graisses phosphorées) ; il contient aussi du fer, du soufre et des vitamines A, B, D et E.
L’œuf est un aliment parfaitement équilibré et nourrissant, relativement peu énergétique (76 Kcal ou 318 kJ pour 100 g), car il est pauvre en sucre, et contenant tous les acides aminés indispensables à l’homme. On le digère facilement s’il n’est pas associé à des préparations trop grasses.
Les variétés et les qualités : un œuf roux n’est ni meilleur ni plus « naturel » qu’un œuf blanc, généralement plus petit et moins solide, mais plus facile à mirer, car sa coquille est mince et non opaque. L’œuf de ferme (parfois sale) n’est pas préférable à l’œuf d’élevage ; toujours dépourvu de germe, ce dernier se conserve mieux. La couleur du jaune n’a aucun rapport avec la qualité de l’œuf, et les traces de sang éventuelles, sans doute dues à un début de fécondation, dans le blanc ou le jaune sont sans incidence sur sa qualité. Un œuf « extra » se conserve 3 semaines au maximum, dans la partie la moins froide du réfrigérateur, pointe en bas et coquille non lavée (afin de ne pas être perméable aux odeurs). Un œuf dur se conserve 4 jours non écalé, 2 jours écalé ; un jaune d’œuf cru se conserve 24 heures ; un blanc cru, même dans une préparation, de 6 à 12 heures. Enfin, on peut congeler les œufs frais, cassés et battus dans des boîtes spéciales.
La vente des œufs au sein de la Communauté européenne est régie par une directive qui prévoit leur classement selon des critères physiques — catégorie A (ou « œufs frais »), B (ou « de deuxième qualité » ou « déclassé » ; œufs destinés aux entreprises de l’industrie), et « œufs lavés » – et selon le poids — XL (très gros : 73 g au moins), L (gros : de 63 à 73 g exclu), M (moyen : de 53 à 63 g exclu) et S (petit : moins de 53 g) —, ainsi que des règles d’étiquetage précises.
Les mentions obligatoires, qui doivent figurer sur l’emballage ou être affichées à proximité des œufs vendus en vrac, comprennent l’identification du producteur, le numéro distinctif du centre d’emballage, la catégorie de qualité et de poids, la date de durabilité minimale (suivie des recommandations d’entreposage), le mode d’élevage (« œufs de poules élevées en plein air », « au sol » ou « en cage ») et, le cas échéant, l’indication « œufs lavés ». La date de durabilité minimale est limitée à 28 jours suivant la ponte. Le qualificatif « extra », ou « extra frais », doit être suivi de la mention « jusqu’au » et de deux séries de chiffres indiquant le 7e jour suivant celui de l’emballage ou le 9e jour suivant celui de la ponte.
En France, il existe quatre labels rouges : œufs fermiers Le Campagnard, œufs fermiers Cocorette, œufs fermiers de Loué et œufs Mas d’Auge Pleine Saveur. Les appellations « œuf du jour », « œuf coque » ou « œuf de ferme » n’ont aucune valeur légale.
En Suisse, la réglementation est similaire, mais prévoit, le cas échéant, une mention obligatoire supplémentaire (« élevage en batterie non admis en Suisse ») pour les œufs du commerce et les préparations à base de ces œufs.
Au Canada, la réglementation, par ailleurs similaire, distingue 4 catégories de classement (A, B, C et Œufs tout-venant) et 6 calibres (« Jumbo », au moins 70 grammes ; « extra gros », au moins 63 grammes ; « gros », au moins 56 grammes ; « moyen », au moins 49 grammes, « petit », au moins 42 grammes ; « très petit », moins de 42 grammes).
Dans l’Union européenne, depuis le 1er janvier 2004, pour les œufs vendus directement aux consommateurs et provenant de l’Union Européenne (UE), le mode d’élevage des poules doit figurer sur chaque emballage et œuf.
Sur les emballages, selon le type d’élevage, on doit ainsi pouvoir lire :
– œufs de poules élevées en plein air (élevage où les poules peuvent se déplacer librement et aller et venir à l’extérieur),
– œufs de poules élevées au sol (élevage où les poules peuvent se déplacer à l’intérieur des volières),
– œufs de poules élevées en cage (élevage où les poules vivent en batteries ou en cages aménagées, soit un espace individuel maximal de 600 cm2 – 25x24cm au sol).
Pour les œufs, la mention « plein air », « poules au sol » ou « cage » doit également être apposée.
Toutefois, toutes ces mentions peuvent être supprimées au profit de l’impression sur l’œuf d’un code lié au numéro d’enregistrement du producteur, à condition que le code soit expliqué sur l’emballage. Composé de 8 à 9 caractères, ce code donne les informations suivantes :
– le premier chiffre correspond au mode de production : 0 = biologique, 1 = poules en plein air, 2 = poules au sol et 3 = cage ;
– les 2 lettres suivantes correspondent au pays d’origine ;
– les 5 chiffres qui suivent sont le code de l’élevage avicole, éventuellement suivis du numéro du bâtiment d’élevage.
Ainsi, un œuf portant le code 3BE407174 est un œuf de batterie provenant de l’élevage belge enregistré sous le numéro 40717, bâtiment 4.
Si la réglementation mise sur la transparence, les producteurs et distributeurs sont loin de jouer le jeu, puisque 2 mois après l’entrée en vigueur du texte, les œufs de batteries ne sont que très rarement identifiés. L’étude menée par l’association belge, GAIA, dans une vingtaine de grands magasins le constate : les œufs de poules élevées en ‘liberté’ sont correctement étiquetés, tandis que ceux provenant des élevages en batterie ne le sont pas. Il est vrai que la mention ‘œufs de poules élevées en cage’ est nettement moins valorisante pour le commerce.
Concernant les œufs ne provenant pas de l’UE, les producteurs lituaniens, hongrois, tchèques et norvégiens ont l’obligation d’estampiller leurs oeufs conformément aux normes européennes, tandis que les autres doivent indiquer sur l’emballage ‘mode d’élevage indéterminé’.
Conservation des œufs : Les œufs frais se conservent toujours dans leur emballage d’origine, au frais (à une température maximale de 6 °C) pendant 3 semaines maximum selon la date de ponte. Mieux vaut limiter les stocks et favoriser une rotation. On stocke les œufs loin d’aliments à odeur forte car, leur coquille étant perméable, ils peuvent s’en imprégner. Malgré les contrôles d’hygiène et l’administration d’antibiotiques aux poules, les œufs peuvent être porteurs de salmonelles, bactéries à l’origine d’intoxications alimentaires qui se développent très rapidement à température ambiante quand l’œuf est peu cuit ou ne l’est pas du tout. C’est pourquoi toutes les préparations à base d’œufs doivent toujours être rapidement refroidies et utilisées immédiatement, ou stockées le moins longtemps possible au réfrigérateur.
Valeur nutritionnelle de l’œuf : L’œuf est un aliment presque parfait. Le blanc est composé d’eau, de protéines qui ne sont assimilables par l’organisme que lorsqu’elles sont cuites et de sels minéraux. Dans le jaune, tous les autres éléments nutritionnels de l’œuf sont concentrés : lipides composés d’acides gras saturés, mais surtout d’insaturés (mono-insaturés et polyinsaturés), vitamines du groupe B, vitamine A, carotène qui lui donne sa couleur jaune et dont le taux varie selon l’alimentation de la poule, vitamine D, lécithine, sels minéraux. L’œuf est riche en cholestérol, lequel se trouve uniquement dans le jaune. Pour cette raison, sa consommation est souvent limitée, voire interdite, lorsque l’on souffre d’une grave hypercholestérolémie. Mais sa consommation régulière n’augmente pas le taux de cholestérol dans le sang lorsqu’on n’en souffre pas.
Voir aussi Œuf sous Argot de bouche.

Emplois culinaires des œufs : Un œuf occupe une place de choix dans beaucoup d’industries alimentaires, notamment celles des pâtes, des glaces, de la biscuiterie, de la pâtisserie et de desserts.
Ses emplois sont multiples en cuisine et en pâtisserie ; il entre dans un grand nombre de pâtes de base, de sauce (béarnaise, hollandaise,….), de crème (pâtissière, anglaise,…), de flans, ainsi que dans la composition de pâtes alimentaires (pâtes fraîches aux œufs) et dans certaines préparations comme le lait de poule ou l’egg-nog (cocktail froid ou chaud, fait d’un œuf entier ou d’un jaune battu dans un alcool ou dans un vin de liqueur avec du sucre et du lait, servi avec de la noix de muscade râpée), et cocktail comme le porto flip, le winter warmer, le prairie oyster, etc.
Citation de l’écrivain américain Truman Capote, de son nom de naissance Truman Streckfus Persons (1924-1984) : « En cassant les œufs, elle fit tomber un jaune dans le bol de blancs, et elle s’immobilisa, les yeux fixés sur sa faute », dans son roman la Traversée de l’été (publié à titre posthume en 2005).
Articles connexes :
Œuf en meurette
Œuf à la neige
Œuf au lait.
Mais l’œuf est un aliment par lui-même, que l’on cuisine et apprête sous les formes les plus diverses (brouillé, en cocotte, à la coque, dur, filé, frit, mollet, moulé, sur le plat, poché, poêlé, en omelette et tortilla, etc.) et avec toutes sortes de garnitures et ingrédients les plus divers.
Trucs et astuces pour bien préparer et manger les œufs :
– De l’importance de la fraîcheur de l’œuf : Pour préparer des œufs à la coque, il est encore plus important de vérifier la fraîcheur de l’œuf que pour les autres types de consommation. En effet, dans un œuf à la coque, l’œuf n’est pas cuit, et les éventuelles bactéries, qui peuvent être tuées à la cuisson lorsque vous préparez des œufs durs, sont toujours présentes.
Pour vérifier la fraîcheur de l’œuf, utilisez un truc de grand-mère infaillible : plongez l’œuf dans un verre à mesurer rempli d’eau froide. Si l’œuf coule au fond, vous pouvez l’utiliser pour préparer des œufs coque. S’il reste au fond mais se met debout, vous pouvez le préparer en œuf dur. S’il remonte, jetez-le immédiatement.
– Bien conserver ses œufs : Pour bien conserver ses œufs, une règle de base : ne surtout pas les mettre au réfrigérateur. En effet, lorsque vous sortez du frigo des œufs, une couche de condensation se forme sur leur coquille, couche sur laquelle se multiplient très vite les bactéries pouvant pénétrer la coquille pour atteindre l’œuf. L’idéal est de les conserver dans leur boîte à température ambiante, en les consommant rapidement – car même à température ambiante, la coquille devient poreuse au fil du temps. Sachez par ailleurs que les blancs d’œufs congelés se conservent très bien : si vous faites des crèmes brûlées ou de la pâte sablée, ne les jetez pas, gardez-les pour faire des financiers plus tard.
Combien de temps pour cuire un œuf à la coque à la perfection ?
Manger un œuf à la coque pas assez cuit ou au contraire trop cuit gâche tout le plaisir d’y tremper ses mouillettes. Pourtant, il est très facile de cuire un œuf à la coque à la perfection
Les grands chefs, lorsqu’il s’agit de cuire des œufs à la perfection, utilisent la règle 3, 6, 9. Elle correspond tout simplement à laisser cuire, à partir de l’ébullition de l’eau :
3 minutes pour des œufs à la coque ;
6 minutes pour des œufs mollets ;
9 minutes pour des œufs durs.
Plongez les œufs avec une cuillère à soupe dans la casserole d’eau bouillante, afin que la coquille ne s’ébrèche pas lorsqu’il tombe au fond.
On stoppe la cuisson des œufs en versant immédiatement après le temps de cuisson de l’eau du robinet froide sur le ou les œufs.
Article connexe :
Oeuf parfait
– Pourquoi mettre du vinaigre dans l’eau de cuisson ?
Ajouter un filet de vinaigre dans l’eau de cuisson n’a pas pour but de parfumer votre œuf à la coque, mollet ou dur, mais tout simplement de faire en sorte que, si la coquille s’ébrèche ou se fend, le blanc se coagule autour de la coquille et ne se répand pas dans toute la casserole.
Œuf à la coque au micro-ondes :
Le premier conseil, élémentaire : ne cuisez jamais un œuf entier, avec sa coquille, au micro-ondes. À moins que vous n’ayez envie de nettoyer de fond en comble votre four à micro-ondes, ou de faire une expérience de bombe à retardement (l’œuf avec sa coquille peut exploser une fois sorti du micro-ondes aussi…).
Mode d’emploi pour cuire un œuf à la coque au micro-ondes :
La première étape à suivre pour faire un œuf à la coque au micro-ondes est de le casser dans un récipient allant dans ce type de four, muni d’un couvercle, ou d’un cuit œuf spécialement fait pour la cuisson des œufs au micro-ondes. Immense avantage : vous serez sûr de ne pas trouver de coquille au bout de vos mouillettes.
Le deuxième conseil est de ne pas saler l’œuf au préalable de la cuisson, le sel retardant la coagulation du blanc.
Enfin, la troisième étape est le temps de cuisson : à vrai dire, cela dépend. De la puissance de votre appareil, de la grosseur de l’œuf, du type de récipient dans lequel vous le cuisez. Pour un four à micro-ondes de puissance 900 à 950 watts, 25 secondes suffisent si vous utilisez un cuit œuf, et 35 si vous utilisez un ramequin.
– Comment manger un œuf à la coque sans coquetier ?
Pendant les vacances, vous avez acheté des œufs à la ferme d’à côté et vous avez une folle envie de les manger à la coque, mais hélas, impossible de mettre la main sur un coquetier… Pas de panique, il existe des solutions débrouilles :
Prenez un verre, mettez au fond un matelas de papier absorbant ou un mouchoir en papier, posez délicatement l’œuf dessus et le tour est joué.
Placez l’œuf dans sa boîte à œufs, tout simplement ! Si vous êtes plusieurs à table, vous pouvez soit utiliser plusieurs boîtes, soit découper une boîte de 12 œufs en prenant garde à ce que les emplacements soient bien stables une fois découpés.
– Comment utiliser des coquilles d’oeufs à la maison ?
Grâce à leur aspect abrasif, les coquilles d’oeufs peuvent vous aider à récurer vos fonds de casseroles notamment. Pour cela, mixez vos coquilles à l’aide d’un mixeur plongeant, d’un hachoir électrique (vous aiguiserez en même temps les lames de votre appareil) ou d’un moulin à café pour de les réduire en poudre. Puis frottez votre vaisselle à l’aide d’un tawashi ou d’une éponge avec un peu d’eau savonneuse.
Les coquilles d’oeufs peuvent enfin être utiles pour entretenir du linge blanc et éviter qu’il ne se ternisse. Il suffit de disposer dans le tambour de votre machine un filet contenant quelques coquilles ainsi qu’une rondelle de citron. Vos vêtements ressortiront plus blanc que blanc