Canard : n.m. Un canard est un oiseau palmipède large, aux ailes longues et pointues.
Faire un canard : tremper un morceau de sucre dans le café ou dans une boisson alcoolisée (eau-de-vie ou liqueur). Voir l’expression ci-après.
Marcher comme un canard (se dandiner).
Marcher en canard, les pointes des pieds en dehors.
Mouillé, trempé comme un canard : très mouillé.
Glisser comme l’eau sur les plumes d’un canard (voir l’expression ci-dessous).
Ça ne casse pas trois pattes à un canard : se dit de quelque chose de moyen ou passable.
Un froid de canard : un grand froid. Il fait un froid de canard.
Un canard : Une fausse nouvelle répandue par de mauvais journaux.
Journal : nom familier par lequel on désigne les journaux quotidiens, et quelquefois les autres publications périodiques.
Autrefois, méchant petit journal, imprimé sans valeur.
Fausse nouvelle, nouvelle mensongère ; récit mensonger inséré dans un journal.
Buveur d’eau, client de restaurant qui ne boit que de l’eau.
Canard boiteux : personne mal adaptée au milieu dans lequel elle se trouve ; entreprise commerciale ou industrielle en difficulté.
Canard sans tête : parti politique qui n’a plus de dirigeant.
Homme romantique et sentimental, amoureux : Il passe tout son temps avec sa nana, celui-là. C’est un vrai canard !
Faire un canard : en musique, jouer une fausse note, dissoner.
Être le vilain petit canard : en référence au romancier et conteur danois Hans Christian Andersen (1805-1872), se démarquer négativement, personne gênante dans un groupe.
Faire le canard : se dit d’un individu servile ou adoptant, d’une manière générale ou lors d’une situation particulière, une attitude effacée voire totalement soumise.
Faire le canard" peut ainsi s’employer de la même manière que " faire profil bas " ou " ne pas faire de vague ".
Par extension, se dit d’une personne d’une attention outrancière à l’égard de la gent féminine.
L’expression « Il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages » : Il ne faut pas prendre les gens pour des imbéciles.
Il ne faut pas se moquer des gens.
Les enfants du bon Dieu, ce ne sont certainement pas des anges, puisque ce sont les hommes. C’est-à-dire vous, moi, etc. Dans l’expression, les enfants du bon Dieu, ce sont les hommes dignes de ce nom, donc intelligents, honnêtes et respectueux de leur prochain, qui sont opposés à ces pauvres canards, des volatiles supposés être de fieffés imbéciles.
Son origine exacte étant inconnue, le choix du canard sauvage au lieu du piaf, du macareux moine ou de l’albatros à sourcils noirs reste inexpliqué.
Mais si son histoire n’est pas connue, cette expression a tout de même été utilisée par des personnes relativement célèbres comme Antoine Blondin, Michel Audiard ou le général de Gaulle. Pendant les périodes électorales, cette expression est brutalement oubliée par nos hommes politiques de tous bords qui n’arrêtent pas de nous prendre pour des imbéciles.
L’expression « Prendre/sucer un canard » : Prendre/sucer un morceau de sucre trempé dans une boisson.
C’est par comparaison avec la vie essentiellement aquatique du palmipède qu’est venue, au XVIIIe siècle, citée par Furetière en 1727, l’expression mouillé comme un canard, parfaitement équivalente à trempé comme une soupe.
Si on ajoute à cette image le mouvement fréquent du bec du volatile plongeant rapidement dans l’eau, on aboutit vite à la dénomination de canard pour ce morceau de sucre brièvement trempé dans un liquide, de manière à ce qu’il s’en imprègne mais n’y fonde pas. Dans son Dictionnaire de la langue verte paru en 1866, Alfred Delvau en donne la définition suivante : « Morceau de sucre trempé dans le café, que le bourgeois donne à sa femme ou à son enfant – s’ils ont été bien sages. »
Depuis, même les femmes pas très sages, et Dieu sait si elles sont nombreuses, peuvent avoir droit à leur canard, et bien plus souvent trempé dans le verre d’alcool fort d’un voisin de table que dans du café.
L’expression « Ne pas casser trois pattes à un canard » : Ne rien avoir d’extraordinaire, de remarquable.
Comment pourrait-on casser les trois pattes d’un sympathique volatile qui n’en possède toujours que deux sauf, peut-être, s’il est né près de Fukushima ? Et c’est là justement que l’ironie de l’expression ressort : si vous arrivez à casser trois pattes à un canard, vous commettez un acte sans conteste extraordinaire, tellement cela paraît impossible (à la condition de fermer les yeux sur le côté barbare de la chose). Dans le cas contraire, ce que vous faites est extrêmement banal.
L’expression « Glisser comme l’eau sur les plumes d’un canard » : ça n’a eu aucun effet psychologique.
Exemple : Je ne l’aimais plus. Ses mensonges m’ont donc glissé dessus comme de l’eau sur les plumes d’un canard.