Crèmerie : n. f. Magasin où l’on vend des produits laitiers, des œufs.
Changer de crémerie : quitter un bar, un café pour aller dans un autre.
Aller à la crèmerie : pratiquer le cunnilingus.
L’expression « Changer de crèmerie » :
– Quitter un lieu (magasin, bar, restaurant…) pour un autre.
– Changer d’employeur, de collaborateur…
Au XIXe siècle, on a désigné par crèmerie un lieu de restauration proposant bien autre chose que des produits laitiers, lieu où, parfois, la débauche battait son plein, les esprits étant bien échauffés par l’alcool qui coulait à flots.
D’ailleurs, dans le Grand dictionnaire universel publié par Larousse en 1863, on trouve cette définition : » Depuis quelques années, on a désigné sous le nom de crèmeries certaines établissements tenant le milieu entre le restaurant et le café, et où l’on vend de tout, excepté de la crème, espèce de gargote d’un aspect particulier, où le riz au lait, le café à la crème, le chocolat, la côtelette et les oeufs sur le plat règnent à peu près souverainement. »
On imagine alors bien quelques joyeux lurons un peu éméchés, décidant, histoire bien continuer la soirée, de changer de crèmerie régulièrement.
C’est par extension que le mot crèmerie a fini par désigner un établissement, puis un fournisseur ou un collaborateur quelconque.
– Citation de l’écrivain américain John Fante (1909-1983) : « La chambre grouillait de souris à la fin, alors j’ai arrêté le fromage et leur donnait seulement du pain. Le pain ils aimaient pas. Résultat, ils on tous changé de crémerie » dans le roman Demande à la poussière (Ask the dust) (1939).