Madeleine : n.f. Une madeleine est un petit gâteau en forme de coquillage.
Pleurer comme une madeleine : pleurer beaucoup, abondamment.
Cette expression est une référence à la Bible. Celle-ci raconte l’histoire de Marie, de la ville de Magdala (du grec Magdalênê), plus tard nommée Marie Madeleine. Cette femme était une ancienne prostituée, qui se présenta à Jésus lorsqu’elle apprit qu’il était à Magdala. Elle se mit à ses pieds, les arrosant de ses larmes et de parfums, tout en les séchant avec ses cheveux alors qu’elle lui confessait ses pêchés. Jésus lui pardonna, et Marie Madeleine devint sa plus fidèle disciple. Lors de sa résurrection, c’est à elle que le Christ se présenta en premier. Aujourd’hui, une Madeleine ou une Marie Madeleine désigne une ancienne prostituée, et l’on dit d’une personne qu’elle « pleure comme une madeleine » lorsque l’on trouve que ses pleurs sont excessifs ou non justifiés.
Si la première apparition de cette locution semble être chez Balzac au XIXe siècle, au XIIIe, faire la Madeleine voulait dire « affecter le repentir ».
L’expression « madeleine de Proust » : Un micro-événement qui fait ressurgir des souvenirs de jeunesse – Un acte mineur porteur d’une forte charge émotionnelle.
Cette expression fait allusion à ces petits actes, petits événements, odeurs, sensations qui, brutalement, font ressurgir des tréfonds de notre mémoire de lointains souvenirs, souvent chargés d’émotion.
Et si on les affuble de l’appellation madeleine de Proust, c’est parce que, dans Du côté de chez Swann, le premier tome de A la recherche du temps perdu, l’auteur Marcel Proust (1871-1922) évoque une telle remontée de souvenirs. Alors que, pour le réchauffer, sa mère lui fait boire du thé et manger une madeleine, le goût de celle-ci trempée dans le thé provoque en lui une sensation intense qui, après une remise en ordre de ses souvenirs, le fera remonter à une époque ancienne où, lorsqu’il vivait à Combray, sa tante Léonie lui faisait goûter un morceau de madeleine trempé dans son infusion.