Os : n.m. (mot venant du latin ossum, variante de os, ossis).
« Os » désigne chacune des pièces rigides, constituées par un tissu spécial (osseux), du squelette de l’être humain et des animaux vertébrés.
Difficulté, obstacle, problème (cactus, hic).
Tomber sur un os ; il y a un os !
Automobile (bagnole, bahut, caisse, calèche, chignole, gamelle).
Y a un os (dans le frometon) : Il y a un problème.
Ça va être l’os : ça va être le hic, le problème.
Jeter un os à un chien (un nonos).
Ronger un os.
Ça vaut l’os : ça vaut le coup.
C’est le même os : c’est la même rengaine, c’est la même fin, c’est la même chose.
Casser / rompre les os à quelqu’un : le faire échouer.
Se faire avoir jusqu’à l’os : se faire avoir bien profondément, complètement (voir l’expression ci-dessous).
Se faire prendre (jusqu’à l’os) : se faire avoir.
Os : argent.
Gagner son os : bien gagner sa vie.
Vivre jusqu’à l’os : vivre à fond, à bâtons rompus.
Chez les têtes en os : au cimetière.
Se rompre les os : se blesser grièvement dans une chute.
Donner un os à ronger à quelqu’un : lui abandonner quelque petit profit pour apaiser ses exigences.
Avoir les os saillants, n’avoir que la peau sur les os : être très maigre.
Courir sur l’os : importuner.
On lui voit les os (cf. on lui compterait les côtes), c’est un sac d’os, un paquet d’os : une personne très maigre (cf. squelette ambulant).
– Citation de l’écrivain américain John Fante (1909-1983) : « Je l’ai attrapé par le col et je l’ai traîné dehors. Il ne pesait pas lourd, un vrais sac d’os et il avait toutes le peines du monde à rester sur ses jambes. » dans le roman Demande à la poussière (Ask the dust) (1939).
Os à moelle : argent, monnaie.
Avoir de l’os à moelle en poche.
Os à moelle : nez, pénis.
Faire juter l’os à moelle : se moucher dans ses doigts (au lieu de pendre un mouchoir).
En chair et en os : en personne, physiquement réel.
Os de poulet armature rigide du windsurf (jargon du sport).
Ne pas faire de vos vieux os : ne pas s’attarder.
Il ne fera pas de vieux os : il ne vivra pas longtemps.
Être trempé, gelé… jusqu’aux os.
Il est pourri jusqu’à l’os, jusqu’à la moelle des os (jusqu’au trognon)
L’avoir dans l’os : ne pas obtenir ce qu’on voulait ; être possédé, refait. Il l’a dans l’os !
Fais gaffe à tes os : sois prudent, fais attention.
Mes os / tes os : moi / toi.
Amène tes os : viens ici.
Rogner l’os à quelqu’un : lui faire une fellation.
L’expression « L’avoir dans l’os » : Subir un échec – Éprouver une déception – Se faire berner, se faire avoir.
Lorsqu’on subit un échec ou qu’on éprouve un déception, c’est souvent à cause d’un autre qui nous a berné, possédé, trompé. Et, dans ce cas, une métaphore habituelle de la possession nous fait dire, par une association très poétique à la sodomie, que « on l’a dans le cul » ou que « on ‘est fait mettre (bien profond, éventuellement) ».
Selon Gaston Esnault, si ce sens du mot existe depuis la fin du XIXe siècle, ce n’est qu’au milieu du suivant que l’expression est apparue.
Citation de Piotr Pavlenski (activiste et artiste russe) : « Le but d’un artiste, c’est d’être un os dans la gorge de tous les pouvoirs » (février 2020 dans le cadre de l’affaire dite Griveaux).