Depuis 1907, date de sa première grande rénovation, le Grand Hôtel Cabourg a conservé son charme unique : ce hall qui sépare la mer des jardins du Casino, cette salle à manger que l’écrivain Marcel Proust (1871-1922) comparait à un aquarium, ces chambres à la sobre élégance qui offrent au visiteur le cadre d’un tableau de Monet. La direction de l’hôtel tient à maintenir cet équilibre entre la patine de l’histoire et les plaisirs d’un luxe contemporain et elle y parvient parfaitement. Un séjour au Grand Hôtel Cabourg reste un voyage irréel : « C’est un des derniers palaces au monde disait l’écrivain biographe de Marcel Proust Christian Péchenard (1930-1996), mais il ne faut pas le dire ».
Décor de nombreux films, le Grand Hôtel Cabourg est aussi une référence pour les gentlemen travellers du monde entier. Marcel Proust y passait plusieurs semaines par an. La modernité interdit désormais ce art de vivre, mais une fois dans le hall (jetons un œil aux lambris du plafond), même pour un simple week-end, le temps s’arrête.
Le groupe Accor, propriétaire des lieux, a placé l’établissement qui a été rénové en 2011, dans sa collection Mgallery, qui regroupe les hôtels exceptionnels par leur histoire ou leur décoration. Le Grand Hôtel Cabourg y a vraiment toutes sa place.
Le Grand Hôtel Cabourg est devenu mythique grâce à Marcel Proust qui l’a si merveilleusement dépeint dans son œuvre, sous le nom de
« Grand Hôtel de Balbec ». Il aimait respirer l’air de la mer, écrire au calme et retrouver l’atmosphère de son enfance, à l’époque où il
venait à Cabourg passer l’été avec sa grand-mère. L’hôtel que Marcel Proust avait connu enfant s’appelait l’Hôtel de la Plage et avait été construit en 1862.
En 1906, l’établissement fut détruit et reconstruit au même endroit sous son nom actuel, Le Grand Hôtel. Il fût inauguré le dimanche 7 juillet 1907.
Marcel Proust séjourna alors chaque été au Grand Hôtel de Cabourg jusqu’en 1914.
Lorsqu’il séjournait au Grand Hôtel, Marcel Proust dînait tous les soirs d’une sole meunière…
« Mais nous ne croyons pas que vous exagérez, nous voulons seulement que vous mangiez, et que mon mari mange aussi ; redonnez de la sole normande à Monsieur…» Du côté de chez Swann – Marcel Proust.
Dans À la recherche du temps perdu, Balbec est décrite comme une station balnéaire située en Normandie. On y compte entre autres un hôtel fréquenté par l’aristocratie, une digue à la mer et la résidence du peintre Elstir. La station se distingue de l’ancien village appelé Balbec-en-Terre ou Balbec-le-Vieux, où se situe l’Église de Balbec aux motifs orientaux et au linteau bordé de myosotis que Charlus fait graver sur la reliure d’un livre qu’il offre au Narrateur.
Marcel Proust a lui-même souvent séjourné à Cabourg (Calvados), sur l’actuelle Côte Fleurie dont il s’inspire vraisemblablement dans sa description de Balbec. On y retrouve justement un hôtel nommé, comme dans le livre, Grand-Hôtel où l’on peut encore voir la chambre dans laquelle il aimait à séjourner. Le Grand Hôtel de Cabourg comporte comme celui de Balbec un restaurant dont la baie vitrée le rend visible de la promenade qui court le long de la plage et qui porte aujourd’hui le nom de l’écrivain. Il s’est également inspiré de la station balnéaire de Beg Meil (Finistère), où il a séjourné en 1895. Des descriptions inachevées de cette dernière se trouvent dans Jean Santeuil, et la topographie de la recherche, faisant passer le train de Balbec par Lamballe et Vitré, inclinent à placer Balbec en Bretagne. Cette topographie est cependant volontairement impossible à reconstituer, et place définitivement Balbec en dehors de la réalité.
En 2019, le restaurant du Grand Hôtel de Cabourg est le Balbec, qui est le nom de cette ville imaginée par Proust, décrite comme une station balnéaire située en Normandie.
Sous la baguette de du chef Christophe Hamonou, la cuisine du restaurant du Grand Hôtel de Cabourg montrent que l’harmonie peut aussi être gastronomique.
Le chef propose une cuisine normande revisitée par les saveurs du monde, raffinée sans être alambiquée, originale sans être recherchée. On y déguste une formidable anguille fumée en pâtes zita, coques et perce-pierre, réduction de fenouil au fumet de sole et un délicieux pigeonneau mariné au saké, chapelure de crevettes, chicorée du Nord au citron vert. Les huîtres, vives et fines, sont remarquables. Christophe Hamonou donne toute la mesure de sont talent dans la carte des desserts notamment dans des madeleines tièdes et moelleuses au miel d’acacia, crème glacée au pain d’épice, mikado de chocolat noir.
Confortablement installés dans la salle à manger que Marcel Proust fréquentait assidûment, les convives apprécieront ce cadre enchanteur : la marée monte ou descend sous leurs yeux.
Le Grand Hôtel Cabourg
Les jardins du Casino
F – 14390 – Cabourg – France
Tél. : +33 (2) 31 91 01 79
Site internet : https://www.grand-hotel-cabourg.com/
Tél. du restaurant : +33 (2) 31 91 01 78