Ravisseur : nom (mot venant de ravir).
Le mot « ravisseur » a plusieurs acceptions :
1. Sens vieilli : Personne qui ravit ce qui appartient à autrui (voleur).
– Citation du dramaturge et poète français Jean Racine (1639-1699) : « Des biens des nations ravisseurs altérés ».
2. Sens moderne : Personne qui enlève, emmène une personne de force.
Ravisseurs d’enfants (kidnappeur).
Les ravisseurs demandent une rançon.
Ravisseur terroriste (preneur -d’otages-).
Maltraité, assassiné par ses ravisseurs.
Spécialement (Nom masculin) : Celui qui enlevait une femme, une jeune fille.
Don Juan (*), le ravisseur d’Elvire (**).
(*) Don Juan est un personnage de fiction qui apparaît pour la première fois au XVIIe siècle dans une pièce de théâtre de Tirso de Molina, jouée en 1630. Le mythe a été repris dans de nombreuses œuvres littéraires, musicales, picturales ou cinématographiques. L’usage est d’écrire « Dom Juan » lorsqu’il s’agit du titre de l’œuvre de Molière, « Don Giovanni » ou « Don Juan de Mozart » lorsqu’il s’agit de l’opéra de Mozart, et « Don Juan » lorsqu’il s’agit d’une autre œuvre.
Les efforts d’identification à un personnage historique sont sujets à controverse ; on peut toutefois relever quelques traits de caractère qui lui sont souvent associés : Don Juan vit pour les plaisirs de la vie, rejetant les contraintes et les règles sociales, morales et religieuses, et ignorant sciemment autrui. Il est donc à la fois cynique, égoïste et destructeur. Il correspond à l’image du libertin au XVIIe siècle.
(**) Elvire est, de toutes les femmes de Dom Juan, sans conteste la plus intéressante. Si Dom Juan est la figure du séducteur, né dans une Espagne ardente, Elvire est bien la grande dame de haute naissance, amoureuse et bafouée d’une France Grand Siècle, dans le Dom Juan de Molière, et l’épouse généreuse et sublime de l’Italie de la fin du XVIIIe siècle dans le Don Giovanni de Mozart et Da Ponte. Les deux Elvire forment une figure aussi importante du mythe que Dom Juan lui-même – et bien plus admirable. Si Dom Juan transgresse les interdits, Elvire n’est pas en reste. Si Dom Juan est un pécheur, Elvire est aussi pécheresse. Si Dom Juan est orgueilleux, cynique, obstiné, Elvire est hautaine, colérique, acharnée. Si Dom Juan manie le verbe pour circonvenir les autres, Elvire sait le faire aussi. Mais si Dom Juan inspire de l’horreur, du mépris, de l’effroi, Elvire inspire de l’admiration. Car Dom Juan est dépourvu de ce qui fait la grandeur d’Elvire : l’amour. Face à un Dom Juan méchant homme quoique grand seigneur, une âme « de fabrique fine » (selon l’expression stendhalienne) dans le corps d’une grande dame, face au désir brut, le sentiment amoureux dans toute sa complexité, face à une obstination confinant à la sottise, une intelligence des choses du cœur… La création de Molière, reprise par Mozart et Da Ponte, est une figure de femme inoubliable.