Oie : Le terme « oie » est un nom vernaculaire ambigu en français désignant des oiseaux palmipèdes migrateurs de la famille des Anatidés, qui, en raison de ses passages réguliers au-dessus des régions tempérées, a d’abord été un gibier de choix, puis un oiseau domestique, déjà réputé chez les Égyptiens, les Grecs et les Romains. Ces oiseaux sont domestiqués à partir d’aux moins deux espèces d’oies sauvages : l’oie cendrée et l’oie cygnoïde, et leurs hybrides qui ont pour particularité d’être fertiles. L’élevage des oies domestiques est en progression, ces volailles sont appréciées tant pour leur chair (dont le foie gras) que pour la production de plumes. D’une manière plus marginale, les oies sont élevées pour fournir des œufs, et même pour faire du gardiennage et pour désherber les cultures.
Les oies forment un groupe d’oiseaux appartenant à la famille des Anatidés parmi laquelle on trouve aussi les cygnes et les canards. Le terme « oie » ne désigne pas spécifiquement les espèces du genre Anser, ni même les espèces de la sous-famille des Anserinae. Ainsi on qualifie volontiers les Anserinae, que ce soit les bernaches et les céréopses, d’oies mais aussi les ouettes regroupées au sein des Tadorninae. Ce sont des oiseaux aquatiques assez grands, apparentés aux canards (plus petits) et aux cygnes (plus grands). On distingue aussi les oies sauvages et les oies domestiques. Les oies cacardent.
Le terme « oie » dérive de auca qui signifie « oie » en bas latin. Auca serait une contraction de avica, dérivé de avis, « oiseau ». La forme oie est régionale, la forme normale en ancien français étant oue (cf. la rue aux Ours, à Paris, réfection, par fausse étymologie, de la rue aux Oues, c’est-à-dire, la « rue des Oies »).
Cette origine se retrouve également dans l’italien et le catalan Oca ainsi qu’en gascon auca alors que l’ensemble des dénominations des langues indo-européennes dont le latin classique (Anser) dérive d’un terme indo-européen originel spécifique ghans (que l’on retrouve dans le sanskrit Hamsa).
La plupart des espèces d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord sont migratrices à l’état sauvage. Les différentes espèces d’oies sont principalement végétariennes, quelques espèces peuvent même nuire aux agriculteurs en pâturant leurs champs. Les petits s’appellent des oisons. Le terme " jars " ne s’applique qu’aux mâles des oies domestiques.
Plusieurs espèces d’oies ont été domestiquées. L’oie cendrée sauvage (Anser anser) est à l’origine des races européennes, mais en Asie l’oie cygnoïde (Anser cygnoides) possède une histoire tout aussi longue.
Caractéristiques des principales volailles et des lapins
Nom | Provenance | Époque | Aspect | Particularités |
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Caille | toute la France | toute l’année | 150-200 g, ronde | chair fine |
Canard | ||||
de Barbarie | toute la France | toute l’année | corpulent (3-5 kg), muscles abondants | chair plutôt ferme, fine |
blanc de l’Allier | Bourbonnais | toute l’année | assez corpulent (3,5-4 kg) | chair fine |
de Challans (ou nantais) | Vendée | toute l’année | assez corpulent (2,5-3 kg) | chair blanche, goûteuse |
colvert | hémisphère nord | automne-hiver | petit | chair ferme, gibier |
mulard (croisement) | toute la France | toute l’année | moyen à gros selon le gavage | chair un peu grasse, goûteuse ;pour foie gras |
de Pékin | toute la France | toute l’année | assez corpulent (3-3,5 kg) | chair fine |
de Rouen (clair) | Normandie | toute l’année | assez corpulent (3,5 kg) | chair très fine |
Chapon-Poularde | Landes, Bresse | déc. | jusqu’à 6 kg | chair très fine, délicate |
Coq | toute la France | toute l’année | volumineux (4-5 kg) | chair ferme, goûteuse |
Dinde-Dindon | ||||
bronzé d’Amérique | toute la France | fin de l’année | 9-15 kg (mâle), 6-8 kg (femelle), noir à reflets bronzés | chair succulente |
noir du Bourbonnais | Bourbonnais | fin de l’année | 10-12 kg (mâle), 7-9 kg (femelle), noir à reflets métalliques | chair succulente |
noir du Gers | Sud-Ouest | fin de l’année | 8 kg min. (mâle), 5 kg (femelle) | chair très fine |
noir de Sologne | Sologne | fin de l’année | 10-12,5 kg (mâle), 6-7,5 kg (femelle), noir profond | chair excellente |
rouge des Ardennes | Ardennes franco-belges | fin de l’année | 10 kg max. (mâle), 7 kg (femelle) | chair très fine |
Oie | ||||
d’Alsace | Alsace | fin de l’année | 4-4,5 kg, gris (principale variété) | pour foie gras |
blanche du Bourbonnais | Allier | fin de l’année | 7-10 kg, blanc pur | oie à rôtir |
blanche du Poitou | Poitou | fin de l’année | 5-9 kg, blanc pur | pour duvet |
grise des Landes | Sud-Ouest | fin de l’année | 6-7 kg | pour foie gras |
de Guinée | Asie | fin de l’année | 4-5 kg | chair fine, moins grasse |
normande | Normandie | fin de l’année | 4-5,5 kg, jars blanc, oie grise et blanche | chair excellente |
de Toulouse sans bavette | Sud-Ouest | fin de l’année | 6-10 kg, grise | chair fine, pour foie gras |
Pigeon | ||||
Carneau | toute la France | toute l’année | 600-675 g, rouge (principale variété) | chair fine |
cauchois | toute la France | toute l’année | 650-800 g, à manteau maillé (principale variété) | chair fine |
King | toute la France | toute l’année | 850-1050 g, blanc (principale variété) | pigeon productif |
Texan | toute la France | toute l’année | 750-930 g, mâle et femelle de coloris différents | pigeon de chair très productif |
Pintade | toute la France | toute l’année | 1,2-1,5 kg, ovoïde | chair typée, tintée |
Poule-Poulet | ||||
bourbonnaise | toute la France, principalement dans l’Allier | toute l’année | 2,5 kg (poule) à 3,5 kg (coq), blanc herminé de noir | chair fine |
Bresse | Bresse | toute l’année | 2-2,5 kg (poule) à 2,5-3 kg (coq), pattes bleues | excellente chair, chapon |
Faverolles | toute la France | surtout en fin d’année | 2,8-3,4 kg (poule) à 3,5-4 (coq), barbe et 5 doigts | excellente chair |
la Flèche | toute la France | surtout en fin d’année | 3 kg min. (poule) à 3,5 kg (coq), crête en forme de cornes | chair excellent, chapon |
gâtinaise | toute la France | surtout en fin d’année | 2,5 kg (poule) à 3,5-4 kg (coq), blanc pur | chair fine |
géline de Touraine | toute la France, principalement en Touraine | toute l’année | 2,5-3 kg (poule) à 3-3,5 kg (coq), noire | chair excellent, la poule est commercialisée sous le nom de "Dame noire" |
Gournay | toute la France, principalement en Normandie | toute l’année | 2 kg min. (poule), 2,5 kg (coq) | chair fine |
Houdan | toute la France | surtout en fin d’année | 2,5 kg (poule) à 3 kg (coq), huppe, barbe et 5 doigts | chair excellente |
Marans | toute la France | toute l’année | 2,6-3,2 kg (poule), 3,5-4 kg (coq) | gros oeufs extraroux |
meusienne | toute la France | surtout en fin d’année | 2,4-3,4 kg (poule). 3,4-4,8 kg (coq), 5 doigts | chair excellente |
Sussex | toute la France | toute l’année | 3,2 kg min. (poule) à 4,1 kg (coq) | chair très bonne, peau blanche |
Poussin | toute la France | toute l’année | 250-300 g | chair délicate |
Lapin | ||||
argenté de Champagne | toute la France | toute l’année | 4,5-5,25 kg, fourrure argentée | chair fine |
californien | toute la France | toute l’année | 4-4,5 kg, blanc aux extrémités noires | chair fine |
fauve de Bourgogne | toute la France | toute l’année | 4-4,5 kg, fauve | chair fine |
géant blanc du Bouscat | toute la France | toute l’année | 6 kg et plus, blanc | bonne chair |
géant des Flandres | toute la France | toute l’année | 7 kg et plus, gris (principale variété) | gros rendement de chair |
géant papillon français | toute la France | toute l’année | 6 kg et plus, blanc à marques noires | bonne chair |
néo-zélandais | toute la France | toute l’année | 4,5-5,25 kg | chair fine |
rex du Poitou | Poitou | toute l’année | 3,5-4,75 kg, fourrure courte | chair fine |
russe | toute la France | toute l’année | 2,4-2,7 kg, blanc aux extrémités noires | chair excellente |
Les races d’oies domestiques sont donc issues de ces deux espèces indépendamment ou de leurs hybrides qui ne sont pas stériles.
Toutes les oies élevées en France descendent de l’oie cendrée sauvage, hormis l’oie de Guinée, issue de l’oie cygnoïde, une espèce asiatique.L’oie grise, la plus répandue, peut peser jusqu’à 12 kg après engraissement ; c’est elle qui donne les meilleurs foies gras. Selon la région, elle est dite « de Toulouse », « des Landes », « d’Alsace », etc. Les oies au plumage blanc (du Bourbonnais ou du Poitou) sont plus légères (5 à 6 kg).
Voir aussi Oie sous Argot de bouche.
Citation du poète et romancier britannique Malcolm Lowry (1909-1957) : « Dans ces longues périodes riches en parenthèses, comme des boîtes enfermant d’autres boîtes, et plus bourrées ques des oies rôties fourrées aux pommes, c’est la mémoire surtout qui est mise à contribution.» dans Au-dessous du Volcan -1947.
Le cuisinier plume les oies
Ah ! tombe neige
Tombe et que n’ai-je
Ma bien-aimée entre mes bras
Guillaume Apollinaire (1880-1918) dans La blanche neige.

Emplois culinaires de l’oie : Les oies, quand elles sont engraissées, sont bien sûr célèbres pour leur foie (voir Foie gras). Les animaux reproducteurs peuvent être gardés jusqu’à cinq ou six ans. Cependant, les oies sont souvent sacrifiées vers 3 mois les filets maigres (magrets) sont bien développés et la chair est délicate pour être cuisinées. Tous les morceaux de l’oie sont utilisés. La carcasse (viande et os), appelée « paletot », est vendue telle quelle ou découpée et préparée en confit ou en rillettes. Gésier, cœur, langue, cou et abattis connaissent des préparations régionales savoureuses (Landes, Gers). La graisse est utilisée pour de nombreuses préparations et le confit d’oie entre notamment dans la composition du cassoulet.
Malgré la concurrence de la dinde dont elle emprunte d’ailleurs les préparations, l’oie reste le plat typique des fêtes de fin d’année, notamment dans de nombreux pays d’Europe du Nord.
– Production d’oie à rôtir : Les oies à rôtir sont élevées essentiellement en Bretagne, dans les Pays de Loire, dans le nord et l’est (Alsace) de la France. Cette production est surtout concentrée vers la fin de l’année, période pendant laquelle 60 % sont consommés.
– Production de foie gras d’oie : Le foie gras est obtenu par gavage, technique déjà employée par les Égyptiens antiques et les Romains qui faisaient ingurgiter du pain et des figues sèches à leurs oies. Le maïs a remplacé cette nourriture au XVIe siècle après son introduction en Europe. Après avoir été gonflée à l’eau tiède, cette céréale est ingurgitée aux oiseaux à raison de 0,6 à 1,5 kg par jour. L’élevage des oies pour la production de foie gras est particulièrement important en Aquitaine et en Midi-Pyrénées, il est également assez développé en Alsace.
Quelques préparations culinaires à base d’oie :