Bœuf : n.m. Le bœuf est un mammifère artiodactyle ruminant domestique (incluant taureau, vache, veau).
Un effet, un succès bœuf, très grand et étonnant.
Avoir un effet bœuf : un grand impact.
Faire bœuf : faire de l’effet.
Travailler comme un bœuf : travailler dur.
On n’est pas des bœufs : on juste des êtres humains.
Avoir un bœuf sur la langue : avoir reçu de l’argent pour ne rien dire ; ne pas parler.
Faire du bœuf à la mode : avoir mal aux fesses (d’avoir été en selle).
Faire son bœuf : faire son beurre, son argent.
Faire son boeuf gros sel : bien gagner sa vie.
Coup de bœuf : effort violent pour gagner (sport).
Aller chercher son bœuf et soupe : aller gagner sa vie.
Enlever le bœuf ! : C’est prêt, c’est fait.
Tomber dans le bœuf : être réduit à la misère.
Gagner son bœuf : gagner sa vie.
Mauvaise humeur. Prendre un bœuf, se mettre en colère.
Bœuf : adj. Énorme, extraordinaire. Avoir un aplomb bœuf. Avoir beaucoup d’aplomb.
Bœuf : colère, mécontentement ; synonyme de chèvre. Le bœuf est une chèvre à sa plus haute puissance. Gober, avoir son bœuf, être très contrarié, se mettre en colère.
Bœuf : composition de quatre ou cinq lignes qu’un compagnon fait gratuitement pour son camarade momentanément absent. (jargon des typographes).
Bœuf : roi d’un jeu de cartes.
Bœuf : second ouvrier cordonnier. Ouvrier tailleur qui fait les grosses pièces. Petit bœuf, ouvrier qui commence une pièce, qui l’ébauche.
Joli, agréable. C’est rien bœuf !
Bœuf (être le) : payer pour les autres, avoir tous les désagréments d’une affaire, supporter, seul, les conséquences d’une entreprise qui a mal tourné.
Se mettre dans le bœuf : se mettre dans une situation misérable.
Manger / bouffer du bœuf : mal manger.
Ventre de bœuf : insulte.
En Suisse : c’est bœuf : c’est bête.
Être le bœuf : être le dupe de quelqu’un, le cornard, le cocu.
Accident au travail ; grosse maladresse.
À tuer un bœuf : coup très violent.
Venter à décorner les bœufs : vent violent (voir l’expression » un vent à décorner les bœufs » ci-dessous).
Corne de bœuf : juron.
Dans le jargon de la police, un bœuf est une gratification accordée après une importante arrestation.
Bœufs (prononciation beux) : policiers, poulets (Québec). Attention v’là les beux !
Bœuf : affaire, problème.
Citation : » – Pourquoi fais-tu ce métier-là ? demanda Grandgil
– Je me défends comme ça. Chacun son bœuf » dans La Traversée de Paris de Marcel Aymé (1902-1967).
Faire un bœuf (de musiciens) : jouer une improvisation collective de jazz (jam-session).
Les amateurs de jazz savent parfaitement ce que c’est qu’une « jam-session » ou, en plus court une « jam ». Venue du monde de ce style musical, cette forme de concert réunie des musiciens, qui n’ont pas forcément l’habitude de jouer ensemble et qui improvisent des morceaux divers pour le plus grand plaisir de leurs auditeurs.
En France, ce genre d’exercice qui, maintenant ne se limite plus seulement au jazz, s’appelle aussi un « bœuf ». Il nous faut remonter vers 1925, à Paris dans le 8e arrondissement pour comprendre la naissance de cette appellation. En effet, on y trouvait un cabaret fréquenté entre autres par Jean Cocteau et où des chanteurs comme Mouloudji ou Léo Ferré firent leurs premiers pas.
Cet endroit fut également un des premiers lieux où le jazz américain fit son apparition en France : les jams y étaient donc fréquentes. Ce cabaret s’appelait « Le Bœuf sur les toits ». Alors, autant dire qu’il n’a pas fallu longtemps aux musiciens qui se réunissaient volontairement dans ce lieu pou basculer de faire une jam au « Bœuf » à faire un bœuf.
Un vent à décorner les bœufs : Un vent très violent.
Lorsqu’ils sont parqués en stabulation libre dans une étable, les bovins sont susceptibles de se blesser mutuellement avec leurs cornes et d’être gênés pour accéder à leur nourriture. Pour leur éviter ça, il faut donc les écorner. Mais cette opération, qui se pratique alors que les animaux sont en liberté dans les champs provoque des saignements qui attirent les mouches et autres insectes en grandes quantités, ce qui n’est pas très recommandé pour les plaies.C’est pourquoi les paysans futés pratiquent l’opération à ces moments-là, permettant ainsi à la plaie de sécher et cicatriser bien plus facilement.Comme il n’y a pas de totale certitude sur l’explication proposée, on peut aussi évoquer ce que m’a raconté un paysan : principalement pour des raisons de sécurité du paysan lui-même, on écorne les bovins très jeunes, en leur brûlant la corne au fer rouge. Et si cette opération se pratique les jours de grand vent, c’est surtout pour que les émanations de corne brûlée se dispersent immédiatement.
Mettre la charrue avant les bœufs : Faire les choses à l’envers ou dans le désordre – Aller trop vite en besogne.
Telle quelle, l’expression date du XVIe siècle. Mais d’autres formes ayant la même signification existent depuis le XIIIe.Mettre la charrue devant les bœufs, donc dans le mauvais sens, c’était faire preuve d’un illogisme ou d’un manque de sens pratique certain. D’où la première signification.Mais cela peut aussi dénoter le fait d’effectuer une tâche trop rapidement et donc n’importe comment, d’où le second sens.Enfin, bien qu’il ne soit plus en usage de nos jours il est intéressant de signaler que cette expression a aussi eu le sens de « faire l’amour », pour désigner le « repos du paysan » qu’il s’accordait après une journée bien remplie. Bœufs désignaient alors les testicules et charrue, le pénis avec lequel le paysan labourait une terre bien particulière. Et la charrue était obligatoirement devant les bœufs, situation inverse de ce qu’elle était dans la journée aux champs.