Emparer (s’) : v.pr. (mot venant de l’ancien provençal amparar, du latin populaire °anteparare « disposer par-devant »).
Le verbe « s’emparer » a plusieurs acceptions :
1. Prendre violemment ou indûment possession de (un pays, un bien) (conquérir, enlever, occuper, prendre, mettre la main sur).
– Citation du journaliste et historien français Jacques Bainville (1879-1936) : « En 1453, les Turcs s’emparent de Constantinople ».
– Citation du poète français Charles Baudelaire (1821-1867) : « Le premier venu peut, en s’emparant du télégraphe et de l’imprimerie nationale, gouverner une grande nation ».
Un individu s’est emparé de mon sac (voler).
Abstrait : Ils se sont emparés du marché européen (accaparer).
S’emparer du pouvoir.
2. Littérature : Se rendre maître (d’un esprit, d’une personne) au point de dominer, de subjuguer.
– Citation de l’écrivain et peintre français Eugène Fromentin (1820-1876) : « Pour s’emparer de ta volonté ».
Sens courant : (sujet chose) : envahir, gagner.
Le sommeil s’empara de lui.
Émotion, colère, peur qui s’empare de quelqu’un.
3. Se saisir avidement (de quelque chose) en vue d’une utilisation.
Le gardien de but réussit à s’emparer du ballon.
– Citation de l’écrivain français André Gide (1869-1951) : « Ce travail d’ordonnance, auquel se livre malgré moi mon esprit sur tout ce dont il s’empare ».
Contraires de s’emparer : abandonner, perdre ; rendre, restituer.