Marabout : n.m. et adj. (mot venant du portugais marabuto, de l’arabe morâbit « moine–soldat »).
Le mot « marabout » a plusieurs acceptions :
I)
1. Pieux ermite, saint de l’islam, dont le tombeau est un lieu de pèlerinage.
– Citation de l’écrivain français Pierre Loti (1850-1923) : « Les pieux marabouts du désert ».
Afrique : Musulman sage et respecté.
Envoûteur, sorcier (féticheur ; marabouter).
– Citation de la femme de lettres sénégalaise Mariama Bâ (1929-1981) : « Des marabouts à la science sûre qui avaient fait leurs preuves, ramenant l’époux à son foyer, éloignant la femme perverse ».
2. Par extension : Tombeau d’un marabout (koubba).
– Citation de l’écrivain français Georges Perec (1936-1982) : « La tour carrée d’un minaret, le dôme d’un marabout ».
II Par analogie :
1. Sens vieilli : Bouilloire à ventre large et couvercle en coupole (primitivement importée de Turquie).
Par apposition : Tentes marabout, de forme conique.
Des Tente marabouts.
2. De l’attitude du saint en prière : Le marabout est un grand oiseau des marais d’Afrique (famille des Ciconiiformes), au plumage gris et blanc, à gros jabot.
Le marabout, chasseur et charognard, est un compétiteur du vautour.
La plume de la queue de cet oiseau, utilisée comme parure.
III) Adjectif : Au Canada : De mauvaise humeur, désagréable : boudeur, bougon, irritable.
Il est très marabout le matin.
– Citation de la dramaturge, une romancière, comédienne et une metteure en scène québécoise Marie Laberge (née en 1944) : « Je ne sais pas comment il fait pour la supporter. Laisse-moi te dire qu’elle est marabout… ».