Roman : n.m. (mot venant du latin médiéval romanice « en langue naturelle », de romanus « romain » ).
Le mot « roman » a plusieurs acceptions :
I) Le roman. Langue (« langue commune » : le français d’alors [ancien français], opposé au latin, en linguistique)
Linguistique : Langue courante, populaire, issue du latin populaire oral, parlée autrefois en France (le latin écrit étant la langue savante) et antérieure à l’ancien français (gallo-roman).
Une décision du concile de Tours (en 813) invite les prêtres à prêcher en roman et en germanique.
Langue latine vulgaire parlée dans les pays romanisés (la « Romania ») ; ensemble des langues romanes entre le Ve et le IXE siècle.
La Romandie suisse
Notice de langue roman.
II) Un roman. Œuvre
1. Histoire littéraire : Récit en vers français (en roman), puis en prose, contant des aventures fabuleuses ou merveilleuses, les amours de héros imaginaires ou idéalisés.
Le Roman d’Alexandre.
« Le Roman de Tristan », de Béroul.
Le Roman de la Rose.
Le Roman de Renart, parodie des romans courtois.
Romans de chevalerie.
2 . Sens moderne et courant : Œuvre d’imagination en prose, assez longue, qui présente et fait vivre dans un milieu des personnages donnés comme réels, fait connaître leur psychologie, leur destin, leurs aventures ; (le roman) genre littéraire romanesque.
Romans et nouvelles (aussi récit).
Les romans de Mme de La Fayette, de Stendhal, de Dumas, de Balzac.
« Le roman est un vaste champ d’essai qui s’ouvre à toutes les formes de génie, à toutes les manières.
C’est l’épopée future, la seule probablement que les mœurs modernes comporteront désormais » (Sainte-Beuve).
– Citation de l’écrivain français Georges Hyvernaud (1902-1983) : « Le roman est un genre épuisé. On tente de le sauver en lui injectant des produits étrangers : une dose de morale, d’histoire, de politique. Ainsi qu’on soutient un mourant avec des piqûres ».
Auteur de romans (romancier).
Ça se lit comme un roman, facilement.
Personnage, héros, héroïne de romans.
Roman à succès (best-seller).
Roman d’imagination, roman historique.
Roman épistolaire. Roman à clé. Roman d’amour, d’aventures, roman de cape et d’épée.
Roman policier (familier : polar).
Roman noir : genre emprunté aux Anglais, récit d’aventures macabres, de brigands, de fantômes (gothique) ; sens moderne : roman (policier) où abondent les violences criminelles (Littérature noire, série noire).
Roman d’anticipation, de science-fiction, de fantasy.
Roman à l’eau de rose, sentimental et prêchant les bons sentiments.
Roman-fleuve : roman très long présentant de nombreux personnages de plusieurs générations.
Des romans-fleuves (saga).
Roman-feuilleton (feuilleton).
Roman-photo : récit romanesque présenté sous forme d’une série de photos accompagnées de textes succincts souvent intégrés aux images.
Des romans-photos.
Roman graphique.
Roman tiré d’un scénario (novélisation).
Péjoratif : Roman de gare, en vente dans les kiosques des gares, par extension : roman populaire.
Cela n’arrive que dans les romans : c’est invraisemblable.
Sens figuré : C’est tout un roman, une longue histoire invraisemblable ou très compliquée. Ils ont vécu un beau roman d’amour.
Genre particulier de romans. Le roman noir me plaît mieux que le roman d’anticipation.
Le nouveau roman : tendance du roman français des années 1960-1970, se réclamant d’une description objective, récusant l’analyse psychologique et la narration traditionnelles.
Citation de l’écrivain français Louis René Pineau des Forêts, dit Louis-René des Forêts ou plus simplement Des Forêts (1916 -2000) : « Lorsqu’on parle du nouveau roman, comme si cette vague entité désignait un auteur particulier, on ne peut avoir en vue qu’un certain nombre de positions communes ».