Fraise : n. f. La fraise est un fruit rouge, dont la partie comestible est un réceptacle épanoui en masse charnue qui porte les akènes.
Aller aux fraises : être perdu.
Allez aux fraises ! : allez-vous faire voir !
Dans le jargon populaire du XVIII siècle, on nommait « fraise », les tétons des femmes, ce qui donna la
locution « aller aux fraises », employé par plaisanterie pour « aller dans les bois en galante compagnie ».
(Voir ci-dessous la définition de cette expression).
Aller cueillir des fraises : aller dans les bois (en parlant d’amants), flâner.
Sucrer les fraises : trembler des mains. Par extension : être gâteux, sénile (Voir ci-dessous).
» Être aux fraises » : être gateux.
Se sucrer la fraise, se refaire la fraise, se poudrer le nez, se maquiller.
Aux fraises : au printemps.
Fraise : figure.
Ramener sa fraise : intervenir dans une conversation de façon inopportune. Et toi, ne ramène pas ta fraise ! (Voir ci-dessous).
Échelle à cueillir les fraises » : moyen absurdement compliqué d’accomplir une tâche.
« Aller aux fraises » : avoir un pantalon trop court.
Un coup en pleine fraise : en pleine tête. Il s’est pris une balle en pleine fraise.
Envoyer quelqu’un sur les fraises / aux fraises : l’envoyer promener, se faire balader.
Pointe rosée du sein.
Aller voir si les fraises sont mûres : être déporté, aller ailleurs.
L’expression « Aller aux fraises » : Chercher un lieu écarté propice à la fornication – Errer sans but, se promener en musardant.
Pourquoi cette expression, qui, selon le lexicographe Gaston Esnault (1874-1971), est attestée en 1915, a-t-elle le premier sens proposé ? On peut y voir deux raisons : la première est que les fraises des bois se méritent un peu ; et puis la découverte de cet objet de désir gourmand qu’est la fraise des bois qu’on va se faire un plaisir de consommer peut aussi faire penser à ces autres objets du désir bien dissimulés que sont les parties génitales, et à « la consommation » qu’on associe à l’acte sexuel.
Quant au second sens, il vient de l’analogie avec le chercheur de fraises des bois qui a une trajectoire erratique.
Dans certaines régions, l’expression s’emploie aussi pour dire « avoir un pantalon trop court », peut-être parce que pour marcher dans les sous-bois humides, il vaut mieux remonter son pantalon si on ne veut pas le tremper.
L’expression « Ramener sa fraise » : Arriver (en parlant d’une personne) – Se manifester de manière importune – Montrer une attitude prétentieuse- Cette expression argotique date du début du XXe siècle.
A l’origine, elle voulait dire « rouspéter » ou bien « ronchonner, puis son sens a évolué. Dans tous les cas, la fraise qui nous intéresse ici n’est qu’une des très nombreuses dénominations de la tête avec cafetière, tronche… ou bien, pour rester dans les fruits, poire, pomme…
C’est pourquoi on comprend aisément le premier sens proposé indiquant que lorsqu’une personne amène ou ramène sa fraise, c’est qu’elle arrive ou revient.
Par extension, celui qui intervient de manière inopportune dans une discussion, par exemple, y arrive et y ramène donc aussi sa fraise.
Si on y rajoute une connotation ironique (« il ramène sa fraise, mais il n’y connaît rien et il ferait mieux de se taire »), on rejoint l’attitude prétentieuse.
Une ellipse de cette expression est tout simplement la ramener.
Cette expression ne semble être attestée qu’au tout début du XXe siècle, mais date probablement de la fin du siècle précédent.
Citation de l’écrivain français Louis-Ferdinand Destouches dit Céline (1894-1961) « Un con comme tes zigues s’il y avait une couronne à prendre on te sacrerait illico Roi des cons. Mais un petit conseil, fais gafouille à ta fraise, car un de ces quatre on pourrait bien rigoler. » dans L’école des cadavres –1938.