Patate : n. f. (mot venant de l’espagnol batata, patata, d’une langue indienne d’Haïti).
Une patate est une liane tropicale cultivée pour ses gros tubercules comestibles à chair rosée et sucrée ; le tubercule appelée le plus souvent patate douce.
Le terme « patate » désigne en français familier une personne que l’on considère comme étant un peu simplette. Ainsi on dira par exemple : « untel est une patate ! » À noter que loin de toute insulte, certains régionalismes lui attribuent une connotation affective.
Personne niaise, stupide. Vas donc, eh patate !
Patate !
Patate : coup de poing : recevoir une bonne patate : un bon coup de poing.
« Mettre une patate » : donner un coup (en particulier, un coup de poing ou taper dans un ballon).
Se débrouiller comme une patate : s’y prendre très mal.
En avoir gros / lourd sur la patate : être très déçu, en avoir gros sur le cœur, par-dessus la tête.
« Être gros comme une patate » : avoir un surplus de poids significatif.
Être dans les patates » : ne pas comprendre, penser à quelque chose d’autre que ce qui est sous-entendu.
En mathématiques, une « patate » est une courbe fermée sans forme bien définie qui représente un ensemble. On dit aussi « patatoïde ».
Faire patate : ne pas réussir, échouer.
Être dans les patates (Québec) : être dans l’erreur, se tromper.
Avoir quelque chose sur la patate : se rappeler / penser sans cesse de / à quelque chose
Avoir la patate qui bat : avoir le cœur qui bat rapidement après un effort ou un stress.
La Haute-Patate : surnom du département français de la Haute-Saône (70) quand celui-ci était le premier producteur de pommes-de-terre en France.
En Suisse, les vacances des patates sont des vacances scolaires d’octobre. Dans la tradition, ceux qui travaillaient dans les vallées ou en ville remontaient au village pour aider à la récolte des pommes de terre.
Avoir la patate : être énergique ; en grande forme (voir ci-dessous).
Patate : chute. Se ramasser une belle patate.« Lâche-pas la patate ! » : expression de la Louisiane et du Québec utilisée pour encourager quelqu’un à persévérer, synonyme de : « Tu en es capable, tu vas y arriver ! ».
Faire patate (Québec) : manquer son coup, échouer lamentablement, manquer de chance.
Une patate : somme de un million de centimes d’euro (10.000 euros).
Sentir la patate : puer.
En créole (Haïti), la patate est le sexe de la femme.
– L’expression « Se renvoyer (ou se refiler) la patate chaude » : se renvoyer l’un l’autre un problème embarrassant, se renvoyer la balle, se défausser d’une affaire embarrassante en la passant à quelqu’un d’autre.
Cette expression récente, apparue au Québec dans les années 1970, en Europe dans les années 1990, est un calque d’une expression anglaise plus ancienne : to drop something like a hot potato.
C’est à cause de sa forme plutôt ronde que, en argot du début du XXe siècle, la pomme de terre, donc la patate, a été assimilée à la tête (comme la poire auparavant). Sans que ce soit certain, c’est probablement parce que celui qui est en bonne forme a une bonne « patate » que, en passant par une forme comme il a une sacrée patate qu’on peut comprendre comme « l’apparence de sa patate montre qu’il est en bonne forme ».
Quant à la frite, elle en découle assez logiquement, mais plus tard, dans les années 70. C’est en effet à partir de 1950 que frite, comme patate, devient synonyme de tête.
Ensuite, l’influence de avoir la patate a fait le reste.Citation de l’écrivain gastronomique Régis Carisey : « Avec ces frites vous m’épatâtes ».