
Fouquet’s (brasserie) : La brasserie Fouquet’s Paris est un restaurant historique depuis 1899, associé à l’hôtel Barrière Le Fouquet’s Paris, au 99 avenue des Champs-Élysées dans le 8e arrondissement de Paris. La salle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1990. Le restaurant dispose de deux terrasses, l’une côté des Champs-Élysées et l’autre côté de l’avenue George V.
Le lieu est décliné en sept versions en dehors de Paris à Cannes (Le Majestic), Courchevel (Les Neiges), La Baule (Le Royal La Baule), Marrakech (Hôtel & Ryads Le Naoura), Toulouse (Casino Barrière Toulouse), Enghien-les-Bains (Resort Barrière Enghien-les-Bains) et Montreux, en Suisse.
Historique du Fouquet’s :
En 1899, le limonadier Louis Fouquet achète The Criterion, un estaminet pour cochers de la célèbre avenue parisienne, qu’il transforme en bar de luxe rebaptisé The Criterion-Fouquet’s Bar, à la mode anglo-américaine de l’époque, à l’instar de son célèbre confrère parisien Maxim’s de la rue Royale.
Le 23 juin 1903, le célèbre pilote franco-brésilien Alberto Santos-Dumont — inventeur, pionnier de l’aviation — réalise, avec son ballon dirigeable no 9 La Baladeuse, un vol libre motorisé contrôlé. Décollant de son hangar de Neuilly-sur-Seine, il survole le bois de Boulogne, contourne l’Arc de triomphe, et se pose devant son domicile du 114 avenue des Champs-Élysées. Il fête cet exploit qui le rend célèbre, au Fouquet’s voisin. Rebaptisé Bar de l’Escadrille, il devient dès lors un célèbre bar d’aviateurs, as et héros de l’aviation française de la Première Guerre mondiale, fréquenté notamment par Jean Navarre, René Fonck, Georges Guynemer…
En 1913, le restaurateur Léopold Mourier succède à Louis Fouquet (propriétaire de Foyot, Café de Paris et Pavillon d’Armenonville…) et crée une brasserie de luxe, richement décorée en acajou, pour recevoir le tout-Paris mondain et les personnalités du monde du sport hippique de l’époque, dont Raymond Poincaré, Theodore Roosevelt, Aristide Briand, Paul Poiret, Alberto Santos-Dumont, Ettore Bugatti, Pierre Brasseur, Colette, Liane de Pougy, l’Aga Khan III… avec à la carte tournedos Rossini au foie gras, bécasse flambée, sole au champagne, soufflé Grand Marnier, etc.
Louis Barraya et Maurice Drouant succèdent à Léopold Mourier (propriétaire du célèbre restaurant parisien Drouant, organisateur des prix Goncourt et prix Renaudot). Avec l’arrivée du cinéma muet, puis du cinéma sonore des années 1930, et du célèbre acteur de l’époque Raimu (qui vit 17 rue Washington et fait du Fouquet’s voisin sa cantine et son bureau), le Fouquet’s devient un des hauts lieux parisiens où se négocient de nombreux gros contrats de l’industrie cinématographique, avec pour habitués à travers le temps Marcel Pagnol, Fernandel, Tino Rossi, Marcel Carné, Sacha Guitry, Maurice Chevalier, Henri-Georges Clouzot, Joséphine Baker, Marlene Dietrich, Sophia Loren, Jeanne Moreau, Michèle Morgan, Jean Gabin, Lino Ventura, Alain Delon, Gene Kelly, Orson Welles, Yves Montand et Simone Signoret, Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni, Michel Galabru, Charles Aznavour, Kirk Douglas ou encore Gérard Depardieu.
Dans les années 1950 les réalisateurs de la Nouvelle Vague, François Truffaut, Jean-Luc Godard et Claude Chabrol en font leur quartier général. Le décor est entièrement renouvelé en 1958 par le décorateur Jean Royère.
En 1976, le restaurateur Maurice Casanova achète ce lieu mythique qu’il fait ressusciter, avec le « pape » de l’événementiel Georges Cravenne, avec lequel il initie l’organisation du déjeuner des nommés aux César du cinéma, de la Nuit des Molières, des illuminations de Noël de l’avenue des Champs-Élysées, de l’émission radiophonique Le Pop-Club de José Artur (France Inter), du prix Louis-Delluc, du prix Roger-Nimier, de nombreux dîners parisiens de premières théâtrales et de cinéma…
Chaque année depuis 1979, le restaurant accueille le traditionnel dîner de gala à la suite de la cérémonie des César.
En 1988, à la suite de l’expiration du contrat de bail, le consortium koweïtien propriétaire des murs donne congé au restaurateur, pour ouvrir une galerie marchande ou de peinture d’art. Un important comité de soutien mené par José Artur, Roger Hanin, Christine Gouze-Rénal, Jean-Paul Belmondo, Jacques Chancel, Robert Hossein, Robert Sabatier, Odette Ventura, Henri Verneuil, Léon Schwartzenberg, Jean-Michel Folon… sauve les lieux en le faisant inscrire à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques le 19 octobre 1990, par le ministre de la Culture Jack Lang. Sont inscrits par arrêté du 10 décembre 1990 la « salle du rez-de-chaussée, salle et salons de l’entresol, avec leur décor, de la partie de l’immeuble abritant le restaurant Le Fouquet’s » (Cad. 08 : 01 AS 8). Le certificat indique que « le restaurant Le Fouquet’s présente un intérêt d’histoire et d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation en raison de la qualité des décors de Jean Royère, du rôle de témoin des grands cafés de l’avenue des Champs-Élysées, que joue cet établissement, enfin de son importance dans la vie littéraire et cinématographique ».
En 1998, Diane Barrière-Desseigne, PDG héritière du groupe Barrière, acquiert le Fouquet’s, auquel son époux Dominique Desseigne ajoute en 2006 l’Hôtel Fouquet’s Barrière réalisé par les architectes décorateurs Édouard François et Jacques Garcia.
En difficulté financière (le groupe Barrière paie 8 millions d’euros de loyer par an), le Fouquet’s présente en 2016 un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoit huit créations de postes et 24 suppressions (sur un effectif total de 315 personnes).
Entièrement rénovée en 2017, la brasserie expose une importante galerie de photographies de stars du cinéma français habitués des lieux, avec des plaques aux noms des tables d’habitués. La carte du chef Pierre Gagnaire propose merlan Colbert, filet de bœuf Simmental au poivre, flambé au cognac sauce Champs-Élysées, tartare de thon rouge, etc. Environ 200 clients habitués des lieux y possèdent leur rond de serviette en argent marqué à leur nom.
Après avoir rouvert son hôtel le 1er juillet 2017, le groupe Barrière a déroulé à nouveau les mythiques auvents rouges de sa brasserie parisienne, située avenue des Champs-Elysées.
La mythique adresse instaurée à l’angle de la plus belle avenue du monde et de l’avenue George-V a subi un lifting, pour célébrer son passé avec les codes de la décoration contemporaine. Le rouge reste sa marque de fabrique tandis que la salle historique met toujours en scène son plafond classé. Stéphane Ginouvès, le célèbre barman reconnu un artiste du cocktail, bénéficie davantage d’espace au bar l’Escadrille pour la création. En septembre prochain, les clients de l’hôtel pourront aussi prendre un verre auprès du bar Marta, baptisé en l’honneur de la grand-mère de Diane Barrière.
Côté cuisine, le chef Bruno Gueret gère les brigades qui officient dans la fameuse brasserie et au premier étage, où l’ancien restaurant gastronomique « Le Diane » a été remplacé par « Le Joy ». Une adresse qui accueille ses hôtes dans une ambiance lounge, sculptée par des canapés en velours violet. Le chef applique donc les conseils de la toque consultante en la personne de Pierre Gagnaire, qui distille sa bonne parole auprès des quatre hôtels estampillés Barrière.
Au menu : une salade de homard aux herbes fraîches, des pinces de king crabe, bok choy vapeur-mayonnaise au wasabi, une poêlée de calamars, aubergines et chorizo, un tartare de bar et de thon rouge, un cabillaud poché à l’huile d’olive et vinaigrette thaï au soja frais, un suprême de volaille fermière au saté ou encore un croque-monsieur au charbon végétal. Les plats incontournables que sont le « Merlan Colbert » et le tartare de boeuf terre et mer Fouquet’s gardent une place privilégiée à la carte.
À l’hôtel, dont les résultats de la fermeture de six mois sont appréciés depuis le 1er juillet 2017, les 81 chambres et suites ont été rénovées. Compter entre 2.000 et 3.000 euros pour la suite de 70m², selon la saison. Des travaux d’extension se sont poursuivié jusqu’à fin 2018 pour ajouter 19 nouvelles chambres et suites. Une candidature à la distinction « palace » n’est pas encore dans les tuyaux, assure-t-on au Fouquet’s Paris, qui préfère se concentrer sur le chantier en cours.
Enfin, le spa a bénéficié d’une cure de jouvence. L’hôtel travaille à l’ouverture pour la rentrée d’une cabine de cryothérapie.
Le 17 avril 2019, le groupe Barrière annonce l’ouverture d’un huitième restaurant en Suisse, à Montreux. L’établissement, inauguré le 26 avril 2019, se situe au casino Barrière de la ville
Les frères et sœur Lina, Pierre et Michel Renault, trois modestes retraités bourguignons, se sont battus aux tribunaux pendant des dizaines d’années jusqu’en 1992, pour faire valoir sans succès leur héritage présumé du Fouquet’s. Héritage de la comtesse Octavie de Coëtlogon, décédée en 1865 sans héritiers, qui avait légué sa fortune à son mari et à son cousin germain Joseph-Paul Mauprivez, qui avait lui-même transmis son héritage aux grands-parents des frères et sœur Renault.
Le 6 mai 2007, au soir de sa victoire à l’élection présidentielle, Nicolas Sarkozy fête l’événement au Fouquet’s en compagnie d’une centaine de personnes, famille et amis, dont nombre de grandes fortunes et de personnalités du monde des affaires. Cette soirée sera par la suite largement médiatisée et apparaîtra comme un des symboles « bling-bling » du sarkozysme.
Le 16 mars 2019, au cours d’une manifestation des Gilets jaunes (*), le restaurant est saccagé et un début d’incendie se déclare ensuite dont la cause n’est pas clairement identifiée. À la suite de ces détériorations, la direction annonce que le restaurant sera fermé plusieurs mois pour procéder à des travaux afin de réparer des « dégâts considérables ». Il rouvre le 14 juillet 2019.
(*) Le mouvement des Gilets jaunes — du nom des gilets de haute visibilité de couleur jaune portés par les manifestants — est un mouvement de protestation non structuré et sporadique apparu en France en octobre 2018. Ce mouvement social spontané trouve son origine dans la diffusion, principalement sur les réseaux sociaux, d’appels à manifester contre l’augmentation du prix des carburants automobiles issue de la hausse de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques.
Événements culturels liés au Fouquet’s :
Nuit des Molières
Prix Louis-Delluc
Prix Roger-Nimier
Prix Daniel-Toscan-du-Plantier
César du cinéma (déjeuner des nommés aux César du cinéma). Tous les ans, la brasserie accueille le dîner de gala des César, à la suite de la cérémonie, en partenariat avec l’Académie des arts et techniques du cinéma. Entre 1988 et 2012, inspiré des étoiles de la promenade de la célébrité (Walk of Fame) sur Hollywood Boulevard à Los Angeles en Californie, et des lauréats des Bocuse d’Or de l’Auberge du Pont de Collonges de Paul Bocuse, les lauréats des César du cinéma ont été inscrits sur des plaques en laiton à l’entrée principale du restaurant.
Site internet officiel du Fouquet’s
Carte et menus du Fouquet’s
Site internet officiel de l’Hôtel Barrière – Le Fouquet’s Paris
