Priver : v.tr. (mot venant du latin privare).
Le verbe « priver » a plusieurs acceptions :
1. Empêcher (quelqu’un) de jouir d’un bien, d’un avantage présent ou futur ; lui ôter ce qu’il a, lui refuser ce qu’il espère (déposséder, frustrer, sevrer, spolier).
Priver un héritier de ses droits (déshériter).
Être privé de sommeil.
Civils privés de nourriture et de médicaments.
– Citation de l’écrivain et officier de carrière français Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) : « Je suis très fâchée, ma belle, et d’être privée du plaisir de vous voir, et de la cause de cette privation ».
Sujet chose : La peur le prive de tous ses moyens (enlever).
La panne a privé la ville d’électricité.
– Citation de l’écrivain et philosophe genevois Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) : « L’amour est privé de son plus grand charme quand l’honnêteté l’abandonne ».
Plante privée d’eau.
Enlever à (quelqu’un) par châtiment, punition.
Priver quelqu’un de ses droits civiques, de sa nationalité (déchoir).
– Citation de l’écrivain et poète français André Breton (1896-1966).« Je continue à ne pas voir pourquoi on priverait un être humain de liberté ».
Tu seras privé de télévision, de sortie.
Enlever à.
– Citation de l’écrivain français François-René de Chateaubriand (1768-1848) : « Le duel est affreux, surtout lorsqu’il […] prive la société d’un de ces hommes rares ».
2. Verbe pronominal réfléchi : Se priver.
Renoncer à quelque chose volontairement (se refuser).
Il se prive de tout.
Se priver de nourriture (jeûner, se serrer la ceinture).
Sens négatif : Elle ne se prive pas de vous dénigrer : elle vous dénigre souvent.
Absolu : S’imposer des privations. Il n’aime pas se priver.
– Citation de l’écrivain français Romain Rolland (1866-1944), prix Nobel de littérature en 1915 : « Ils essayaient de se priver ; mais ils ne savaient pas ».