Blesser : v.tr. (mot venant du francique °blettjan « meurtrir »).
Le verbe « blesser » a plusieurs acceptions :
1. Causer une lésion aux tissus vivants, par un coup, un contact (abîmer, contusionner, écorcher, estropier, meurtrir, mutiler ; familier : amocher, arranger, esquinter ; région : escagasser).
Blesser grièvement quelqu’un.
On l’a blessé, il a été blessé avec une arme blanche (balafrer, entailler, érafler, percer, poignarder).
Blessé par balles.
Blesser mortellement, à mort.
Soldat qui a été blessé au ventre.
Verbe pronominal : Il s’est blessé en tombant, avec son couteau (couper).
Occasionner une blessure à.
Il est tombé sur un tesson qui l’a blessé au genou.
Sujet chose : Causer une douleur, faire mal à (quelqu’un, une partie du corps).
Le bât le blesse.
Ces souliers neufs me blessent.
2. Causer une impression désagréable, pénible à (un organe des sens) (affecter).
Des sons discordants qui blessent l’oreille (déchirer, écorcher).
Lumière qui blesse la vue.
3. Sens figuré : Porter un coup pénible à, toucher ou impressionner désagréablement (choquer, contrarier, déplaire -à-, heurter, irriter, offenser, outrager, ulcérer).
Blesser quelqu’un dans ses sentiments.
Blesser l’amour-propre, l’orgueil par des railleries (froisser, humilier, mortifier, piquer, vexer).
Un rien le blesse (susceptible, vulnérable).
Des paroles qui blessent.
Il n’y a que la vérité qui blesse.
4. Sens vieilli ou littéraire : Enfreindre, aller à l’encontre de (enfreindre, heurter, violer ; porter atteinte à).
Blesser les convenances, la pudeur (attenter -à-).
– Citation de l’écrivain, philologue, philosophe, épigraphiste et historien français Ernest Renan (1823-1892) : « Une sorte d’américanisme qui blesse nos idées raffinées ».