Condamner : (mot venant de condemner, du latin condemnare).
Le verbe « condamner » a plusieurs acceptions :
1. Frapper d’une peine, faire subir une punition à (quelqu’un), par un jugement.
Condamner un coupable.
On l’a condamné à payer une amende, à une lourde peine.
– Citation de l’écrivain et philosophe français Voltaire (1694-1778) : « Il vaut mieux hasarder de sauver un coupable que de condamner un innocent ».
Condamner aux dépens, à la détention, anciennement, à la déportation, aux travaux forcés ; condamner à mort.
Spécialement : Condamner à l’enfer (damner).
Sujet chose : Ce témoignage condamne l’accusé.
Par analogie : Déclarer (un malade) incurable dans une maladie mortelle.
Il n’y a plus d’espoir, les médecins l’ont condamné.
Par extension : Obliger (à une chose pénible) (astreindre, contraindre, forcer, obliger).
Condamner à une besogne (atteler, vouer).
L’état de nos finances nous condamne à l’austérité.
Être condamné à l’inaction, à rester chez soi.
2. Interdire ou empêcher formellement (quelque chose) (défendre, empêcher, interdire, prohiber, proscrire, punir).
La loi française condamne la bigamie (*).
(*) Bigamie : Dans les sociétés occidentales, la bigamie est la situation d’une personne ayant contracté un second mariage sans qu’il y ait dissolution du premier.
3. Faire en sorte qu’on n’utilise pas (un lieu, un passage).
Condamner une porte, une voie, une pièce (barrer, boucher, fermer, murer).
Sen vieilli : Condamner sa porte : refuser de recevoir qui que ce soit.
4. Blâmer avec rigueur (accabler, censurer, critiquer, désapprouver, flétrir, stigmatiser).
Je ne le condamne pas, ce n’est pas sa faute.
– Citation de l’écrivain, romancier, dramaturge, novelliste, diariste et épistolier français Roger Martin du Gard (1881-1958) : « Elle ne pensait à son trouble […] que pour condamner sa faiblesse et la renier ».
Condamner un abus.
L’Académie condamne ce mot.
Contraires de condamner : acquitter, disculper, innocenter ; approuver, recommander.