Grasse matinée : « Grasse matinée » est une expression du XXe siècle signifiant une matinée qui se prolonge au lit – éveillé ou pas- après l’heure habituelle. On emploie souvent « Grasse mat ».
Étymologie : Cette expression date du XXe siècle.
Toutefois, au XVIe siècle, on disait déjà dormir la grasse matinée. L’adjectif gras est issu du latin crassus qui signifie épais.
Faire la grasse matinée revient donc à rester longtemps dans l’épaisseur du sommeil.
Mais cela évoque également la paresse et le côté moelleux du sommeil.
Études : Selon une étude publiée en 2011, rejointe également par un article publié sur Wired se fondant sur plusieurs études scientifiques, faire la grasse matinée serait une source de créativité intellectuelle et artistique du fait d’une augmentation de la capacité humaine à gérer les problèmes de manière originale.
La journaliste Annie Murphy Paul du Times explique que « les procédés mentaux qui inhibent les pensées déconcentrantes ou hors de propos sont à leur niveau le plus bas, ce qui permet à des connexions inattendues et parfois très inspirées de se faire. ».
Plusieurs études publiées au début du XXIe siècle révèlent que les grasses matinées du week-end ne compensent pas le manque de sommeil accumulé pendant la semaine et suggèrent qu’elles seraient néfastes sur la santé (obésité, diabète, syndrome métabolique, maladies cardiaques, troubles de l’humeur, troubles cognitifs, troubles du sommeil, etc.), effets dus au décalage de l’horloge biologique circadienne (*).
(*) Circadien : Dont la période est voisine de 24 heures (en parlant d’un rythme biologique).
Poésie : Dans son poème La grasse matinée, le poète français Jacques Prévert (1900-1977) développe l’expression, en vers libres, pour dénoncer les inégalités sociales.
Le texte, publié dans le recueil Paroles est également mis en musique par le compositeur français juif hongrois d’origine et naturalisé français Joseph Kosma (1905-1969) et interprété par Marianne Oswald.