Démon : n.m. (mot venant du du latin ecclésiastique dæmon emprunté au grec daimôn « génie protecteur, dieu ».
Cette forme s’est substituée à demoygne, du latin daemonium « petit démon »).
Le mot « démon » a plusieurs acceptions :
I)
1. Mythologie : Être surnaturel, bon ou mauvais, inspirateur de la destinée d’une personne, d’une collectivité (dieu, esprit, génie.
Le démon familier de Socrate (*) : génie, voix qui, selon Socrate (*), lui dictait toutes ses résolutions.
(*) Socrate est un philosophe grec du Vᵉ siècle av. J.-C. Il est connu comme l’un des créateurs de la philosophie morale. Socrate n’a laissé aucun écrit, sa pensée et sa réputation se sont transmises par des témoignages indirects.
2. Sens vieilli ou littéraire : Puissance, force spirituelle ; inspiration.
C’est son mauvais démon, son démon familier.
– Citation de l’écrivain français Jules Michelet (1798-1874) : « Cette sinistre puissance : le démon de la solitude ».
Locution figurée : les vieux démons : les tentations qu’on croyait disparues, les sujets anciens de discorde, de peur.
Réveiller, faire ressurgir les vieux démons.
– Citation de l’écrivain français Jean-Marie Le Clézio (1940) : « Et surtout l’abandon de l’Afrique à ses vieux démons, paludisme, dysenterie, famine ».
II) Sens courant : (terminologie religieuse judaïque et chrétienne) :
1. Ange déchu, révolté contre Dieu, et dans lequel repose l’esprit du mal (diable ; incube, succube).
Évocation des démons par la magie, l’occultisme.
– Citation de l’écrivain français Anatole France (1844-1824) : « Des démons […] erraient autour des solitaires, afin de les induire en tentation ».
2. Le démon : Satan, prince des démons, chef des anges révoltés contre Dieu.
Le démon, appelé aussi Belzébuth, Lucifer (malin, maudit, mauvais, tentateur ; esprit du mal, prince des ténèbres).
Le démon tenta Ève sous la forme du serpent.
Être habité, possédé du démon (démoniaque).
– Citation de l’écrivain français André Gide (1869-1951) : « La culture positive de Vincent le retenait de croire au surnaturel ; ce qui donnait au démon de grands avantages ».
3.) Personne néfaste, méchante.
Cette femme est un vrai démon (furie, harpie).
Par extension : Ce garçon est un petit démon, il est très espiègle (diable).
4. Le démon de : personnification d’une mauvaise tentation, d’un défaut.
Le démon du jeu ; de la curiosité.
Le démon de midi (Bible) : tentation de nature affective et sexuelle qui s’empare des êtres humains vers le milieu de leur vie.